Un Marocain et un Tunisien ont été condamnés mercredi à Cologne à des peines de prison avec sursis pour vol, premières décisions de la justice allemande après les agressions notamment sexuelles commises lors du Nouvel An, et attribuées à des migrants.

Le tribunal a infligé au premier, âgé de 23 ans, six mois de prison avec sursis et 100 euros d'amende pour avoir dérobé un téléphone portable, puis a condamné le deuxième, âgé de 22 ans, à trois mois de prison avec sursis pour le vol d'un appareil photo.

Un troisième prévenu, Marocain de 18 ans jugé en tant que mineur pour le même vol d'appareil photo, a été condamné à une mise à l'épreuve de deux ans pendant laquelle il ne devra commettre aucun autre délit, sous peine de sanction aggravée.

Mais aucune de ces affaires ne concerne les délits sexuels commis lors de cette nuit cauchemardesque où des centaines de femmes ont été agressées par des hommes souvent éméchés et présentés par les autorités comme étant des migrants majoritairement originaires d'Afrique du Nord.

Le Marocain de 23 ans, qui a reconnu les faits lors de l'audience et s'en est excusé, se trouvait en Allemagne depuis un an et a produit une attestation, datant du 18 décembre dernier, prouvant le dépôt de sa demande d'asile, a indiqué le tribunal.

Il a été reconnu coupable d'avoir dérobé un téléphone portable à une femme sur le parvis de la gare de Cologne alors qu'elle photographiait la cathédrale toute proche, le soir de la Saint-Sylvestre peu après 23h.

La victime avait poursuivi le Marocain en fuite et permis son interpellation par la police. Il se trouvait en détention provisoire depuis cette arrestation.

Une petite quantité d'amphétamine avait également été retrouvée sur lui.

Lors des festivités de la Saint-Sylvestre, sur le parvis de la gare, des femmes étaient devenues des proies sexuelles pour des jeunes migrants éméchés.

Ces viols, attouchements sexuels et vols de téléphones portables ont provoqué un immense choc en Allemagne, qui avait jusqu'ici accueilli plutôt favorablement les quelque 1,1 million de migrants arrivés en 2015.

La police et les autorités avaient été en outre accusées d'incurie.

Le dirigeant de la police de Cologne, Jürgen Mathies, a précisé à la BBC que la plupart des agresseurs sexuels ne seraient sans doute jamais interpellés étant donné la piètre qualité des images de vidéo-surveillance prises ce soir-là. Le manque de témoignages fiables de témoins rend également le travail d'identification particulièrement laborieux.

«Nous pouvons voir certains vols mais c'est tout», a expliqué M. Mathies. «Nous nous en remettons à des récits de témoins et de victimes identifiant leurs assaillants».