Le président russe Vladimir Poutine a ordonné mercredi une inspection-surprise des troupes des districts militaires de l'Ouest, non loin de l'Ukraine, et du Centre, pour vérifier leur aptitude au combat, a indiqué le ministre de la Défense Sergueï Choïgou.

«Le commandant en chef a été chargé de vérifier l'aptitude des troupes à agir pour faire face à des situations de crise menaçant la sécurité militaire du pays», a déclaré M. Choïgou, cité par l'agence Interfax.

Les troupes du district militaire de l'Ouest - un vaste territoire à la frontière de l'Ukraine, du Bélarus, des États baltes, de la Finlande et de l'Arctique - ainsi que la deuxième armée du district militaire du Centre, le commandement de la défense spatiale et les troupes aéroportées ont été «mis en alerte à 14 h» (6 h à Montréal), a-t-il indiqué.

L'opération durera jusqu'au 3 mars, a-t-il précisé.

Cette annonce intervient en pleine crise en Ukraine, qui inquiète les autorités russes.

Toutefois, M. Poutine a déjà ordonné à plusieurs reprises des inspections-surprises des troupes russes depuis son retour au Kremlin en 2012, la dernière, visant les troupes d'Extrême-Orient, avait eu lieu en juillet dernier.

Mardi, le président avait dirigé une réunion du Conseil de sécurité russe consacrée à la situation en Ukraine.

M. Poutine ne s'est pour l'heure pas exprimé publiquement sur la destitution en Ukraine du président Viktor Ianoukovitch et l'arrivée d'un nouveau pouvoir à Kiev.

Le premier ministre Dmitri Medvedev a jugé lundi que c'était «une aberration de considérer comme légitime ce qui est en fait le résultat d'une révolte». «Il nous sera difficile de travailler avec un tel gouvernement», a-t-il dit.

Moscou renforce la protection de sa flotte en Crimée

La Russie a décidé de renforcer la protection de sa flotte basée en Crimée, république autonome russophone dans le sud de l'Ukraine en proie à des tensions séparatistes, a annoncé mercredi le ministre russe de la Défense.

«Nous étudions attentivement ce qui se passe en Crimée et autour de la flotte de la mer Noire», a déclaré le ministre, Sergueï Choïgou, cité par les agences russes.

«Nous prenons des mesures pour garantir la sécurité de nos installations, nos infrastructures et notre arsenal sur la mer Noire», a-t-il ajouté, sans donner plus de détails sur ces mesures.

La Crimée, d'abord appartenant, au sein de l'URSS, à la Russie, a été rattachée à l'Ukraine en 1954. Elle continue d'héberger la flotte russe de la mer Noire dans ses quartiers historiques, la ville portuaire de Sébastopol.

De brefs affrontements ont opposé mercredi des manifestants pro-russes et des partisans des nouvelles autorités ukrainiennes à Simferopol, capitale de la Crimée, alors que le chef du parlement local excluait tout débat sur une éventuelle sécession.

Les pro-russes réclament la tenue d'un référendum sur le statut de la Crimée, dans le sud de l'Ukraine, en proie à des tensions séparatistes qui se sont accrues depuis la destitution la semaine dernière du président Viktor Ianoukovitch.