Le ministre turc de l'Intérieur a offert sa démission, dimanche, au premier ministre Recep Tayyip Erdogan en raison d'un scandale de corruption ayant mené à l'arrestation de son fils et de 23 autres personnes.

M. Erdogan a toutefois répété, dimanche, que cette affaire était un complot ourdi par des forces internationales contre son gouvernement alors que les autorités turques ont procédé à une purge au sein des membres de la haute direction de la police impliqués dans l'enquête.

Vingt-quatre suspects, dont le fils du ministre de l'Intérieur Mouammar Guler, le fils du ministre de l'Économie Zafer Caglayan et le directeur d'une banque appartenant à l'État, ont été arrêtés et accusés d'avoir accepté des pots-de-vin ou facilité leur distribution.

Selon les journaux turcs, la police aurait découvert dans la maison du directeur de la Halkbank des millions de dollars en liquide cachés dans des boîtes à souliers.

L'enquête représente un nouvel écueil pour le gouvernement islamique de Recep Tayyip Erdogan, qui a dû faire face cet été à une série de manifestations nationales.

Le premier ministre devait déjà remanier son cabinet cette semaine afin de remplacer trois ministres ayant décidé de briguer des postes de maire aux élections municipales de mars. Les rumeurs veulent qu'il profite de l'occasion pour écarter les ministres touchés par le scandale.

Anadolu, l'agence de presse officielle de la Turquie, a par ailleurs annoncé, dimanche, que 25 hauts dirigeants de la police d'Istanbul avaient été licenciés, en plus des dizaines d'autres déjà remerciées depuis le lancement de l'investigation plus tôt cette semaine.

D'après les commentateurs et observateurs turcs, l'enquête et les arrestations sont le résultat d'une lutte pour le pouvoir entre le gouvernement de M. Erdogan et un mouvement islamique influent dirigé par Fethullah Gülen, un penseur et intellectuel musulman vivant aux États-Unis qui exercerait une certaine emprise sur la police et le système judiciaire turcs.