Plus d'un millier de Slovènes ont manifesté samedi dans le centre de la capitale Ljubljana pour protester contre la corruption et l'austérité alors que le gouvernement est en train de préparer un nouveau plan de réformes pour sortir de la crise.

Environ 2500 personnes, selon les organisateurs, plus de 1000 selon la police, ont participé au cinquième rassemblement organisé par un groupe civil sur Facebook, fondé l'an passé pour exiger la démission de l'ancien premier ministre conservateur Janez Jansa.

La mobilisation était nettement moins forte en ce jour férié en Slovénie que lors des précédentes manifestations organisées par ce groupe, qui avait rassemblé par exemple quelque 5000 personnes en mars et plus de 10 000 en janvier.

«Le pouvoir au peuple», «Tous les pays ont une mafia, ici le pays appartient à la mafia», pouvait-on lire sur les banderoles du cortège. «L'argent au peuple, pas aux banques», «Nous ne paierons pas pour votre crise», ont scandé les manifestants.

Nombre d'entre eux portaient des symboles communistes ou de l'ex-Yougoslavie, dont est issu le petit pays de la zone euro. La manifestation coïncidait en effet avec la commémoration du jour anniversaire du soulèvement contre l'occupation nazie en 1941.

Les organisateurs de la manifestation, qui n'ont le soutien d'aucun parti parlementaire, ont par ailleurs exigé la tenue d'élections législatives anticipées dans un délai de six mois, des mesures fortes contre la corruption et le gel des mesures d'austérité.

Il s'agissait de la deuxième manifestation depuis la chute du gouvernement conservateur de Janez Jansa, accusé de corruption, par une motion de défiance au parlement en février et la première depuis l'entrée en fonction de sa remplaçante, Alenka Bratusek (centre gauche).

Cette dernière est en train de préparer un programme de réformes centré sur la restructuration des banques, qu'elle entend présenter à la Commission européenne d'ici le 9 mai.

Le secteur bancaire slovène, essentiellement public, est confronté à une montagne de mauvaises créances qui met en péril la capacité du pays à lever des capitaux à des taux raisonnables sur les marchés, et par ricochet fragilise les finances publiques.

Le récent sauvetage de Chypre a alimenté les spéculations selon lesquelles la Slovénie, petit pays en récession de 2 millions d'habitants, pourrait être le prochain État à avoir besoin d'une aide internationale.