L'Allemand Dieter Krombach, 76 ans, a été condamné samedi à une peine de quinze années de réclusion criminelle par la cour d'assises de Paris qui l'a jugé responsable de la mort de sa belle-fille Kalinka Bamberski en 1982.

La cour a suivi les réquisitions de l'avocat général sur la peine ainsi que sur la requalification de l'accusation de «meurtre» en condamnation pour  «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner».

Pour le chef de violences aggravées, il encourait au maximum trente ans de réclusion.

L'un de ses avocats Me Yves Levano a aussitôt annoncé que M. Krombach allait faire appel de sa condamnation qu'il a qualifiée «d'inacceptable».

Dieter Krombach n'a pas manifesté de réaction particulière à l'énoncé du verdict, tandis que sa fille, les yeux rougis, est aussitôt allée lui prendre la main à travers la vitre du box.

Kalinka a été retrouvée morte dans son lit au matin du 10 juillet au domicile familial de Lindau, en Allemagne, où elle vivait avec sa mère, son jeune frère, Dieter Krombach et ses deux enfants.

Ce dossier empoisonne les relations judiciaires franco-allemandes depuis 29 ans car les magistrats allemands n'ont jamais retenu aucune charge contre Dieter Krombach et ont classé l'affaire en 1987.

Une instruction ouverte en France sur plainte d'André Bamberski, le père de la victime a conduit au renvoi du médecin allemand devant les assises.

Désespérant de le voir ne jamais comparaître, M. Bamberski est allé jusqu'à s'impliquer en octobre 2009 dans l'enlèvement de Dieter Krombach à son domicile allemand pour le livrer à la justice française et obtenir l'organisation d'un nouveau procès.

Ce procès aurait dû se dérouler au printemps, mais avait dû être renvoyé au bout de quelques jours d'audience en raison de la mauvaise santé de l'accusé.