Le chef historique du syndicat polonais Solidarité Lech Walesa a stigmatisé mercredi le renflouement «criminel» des banques par les États, soutenant du même coup le mouvement de protestation anti-Wall Street.

«Les banques reçoivent l'argent des contribuables, mais elles ne se sentent pas responsables de la crise», a déclaré M. Walesa, 68 ans, au tabloïd polonais Fakt.

«Savez-vous combien d'argent les banquiers prennent? Ô mon peuple, c'est un crime! Des gens meurent de faim et ceux-là ne connaissent pas de limites. Cela doit finir», a insisté le Prix Nobel de la paix 1983 et ancien président polonais en 1991-1995.

Interrogé sur la vague de manifestations anti-capitalistes à travers le monde, M. Walesa a répondu: «Je suis d'accord avec leur diagnostic. Le système actuel est injuste et il ne doit plus durer».

Lech Walesa, qui avait négocié en 1989 la fin pacifique du communisme en Pologne, estime que le capitalisme n'a pas d'avenir.

«Je répète depuis au moins 15 ans que le capitalisme ne vivra pas au-delà du début de ce siècle, a-t-il déclaré.

«Les banques sont sorties de leur rôle traditionnel et fonctionnent mal. Les banquiers reçoivent des sommes énormes sans aucun contrôle, les capitalistes licencient les salariés. Cela n'a aucune chance de durer», a affirmé l'ancien leader ouvrier, mettant en garde contre le «risque d'anarchie» que pourrait provoquer la chute du système capitaliste.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a appelé mercredi l'Europe à apporter dimanche lors de son sommet une «réponse vigoureuse» à la crise de la dette pour stopper la contagion, estimant que l'UE était à un «moment crucial» pour son avenir.