Les socialistes français se sont mis d'accord samedi à Paris sur un projet pour l'élection présidentielle de 2012, ultime étape avant l'organisation d'une primaire à l'américaine, qui doit permettre à l'automne de désigner le candidat du Parti socialiste (PS).

Le projet, baptisé «Le Changement», compte trente propositions pour «redresser la France» et «rassembler les Français». Il a été adopté à l'unanimité des délégués, dans un vote à main levée, au cours d'une convention du PS, qui a réuni quelque 2000 personnes.

La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a ensuite clôturé par un discours cette «Convention des Conventions», aboutissement de deux ans de travail et de 130 rencontres.

Mme Aubry, qui n'a toujours pas fait acte de candidature, a toutefois répété qu'elle «prendrait ses responsabilités» pour qu'une candidature socialiste «puisse accéder à la présidence de la République» en 2012.

La convention intervient alors que les rivalités au sein du PS ont repris de plus belle depuis l'éclatement de l'affaire Dominique Strauss-Kahn, donné favori des sondages pour la présidentielle de 2012 jusqu'à son arrestation.

L'ancien ministre socialiste et patron du Fonds monétaire international (FMI) a été formellement accusé par la justice américaine d'agression sexuelle le 14 mai sur une femme de chambre dans un hôtel à Manhattan et assigné à résidence à New York.

Sur ce dossier, Mme Aubry a déclaré que, quinze jours après, «l'émotion est toujours là», mais aussi que le «devoir» des socialistes est de «nous concentrer sur la mission qui est la nôtre».

François Hollande, ancien numéro un du PS et candidat déclaré pour les primaires, tout comme l'ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007 Ségolène Royal, s'est félicité de son côté du rassemblement des socialistes autour de leur projet.

Mais M. Hollande a aussi rappelé que «ça n'empêche pas que le moment va arriver où il faudra faire un choix» pour désigner le candidat à la présidentielle.

Les derniers sondages donnent encore largement vainqueur le candidat socialiste face au président Nicolas Sarkozy, au premier tour de la présidentielle.