L'Arizona a fait les manchettes au cours des derniers mois, d'abord pour sa loi controversée pour contrer l'immigration clandestine, ensuite à cause de la tuerie de samedi dernier.

Chaque fois, la gouverneure de l'Arizona, Jan Brewer, a défendu les lois de son État sur le plan national, devant un auditoire parfois sceptique.

«L'Arizona vit des moments tragiques, a dit Mme Brewer dans un rassemblement, lundi. Notre douleur est profonde, et le deuil ne fait que commencer. Mais nous ne baisserons pas la tête. Nous ne baisserons jamais la tête.»

Politicienne-vedette célébrée par le Tea Party, Jan Brewer, ancienne secrétaire d'État, est devenue gouverneure en 2009, quand la gouverneure Janet Napolitano a démissionné pour aller joindre les rangs de l'administration Obama. Mme Brewer a été élue avec 55% des votes aux élections de novembre dernier.

En avril 2010, Mme Brewer a approuvé la loi SB 1070, qui oblige les policiers d'Arizona à demander des preuves de citoyenneté aux personnes soupçonnées d'être dans le pays illégalement.

La loi, la première du genre aux États-Unis, a plu aux conservateurs, heureux de voir un État tenter de trouver une solution à un enjeu qui fait du surplace depuis des années à Washington. Les progressistes - et la Maison-Blanche - ont critiqué la loi, jugée abusive et susceptible d'encourager le profilage racial.

Le département de la Justice a intenté une poursuite contre l'Arizona, et la loi n'est pas appliquée à l'heure actuelle. La question pourrait devoir être tranchée par la Cour suprême.

Oui aux armes non visibles

En avril 2010, Mme Brewer a promulgué une loi permettant aux résidants de l'Arizona d'avoir sur eux une arme non visible. Auparavant, la loi obligeait les citoyens à suivre une formation sur le maniement des armes avant de pouvoir être armés en public.

La décision a généralement été bien reçue en Arizona. «Je crois que cette loi protège non seulement le second amendement de la Constitution, mais restaure ces droits», avait dit Mme Brewer à cette occasion.

Résultat direct de la loi: un des témoins de la fusillade de samedi dernier, Joe Zamudio, 24 ans, avait sur lui une arme non visible. Il est arrivé sur la scène alors que le tireur avait déjà été désarmé par un citoyen, et a dit à Fox News avoir d'abord cru que ce citoyen était le tireur. M. Zamudio n'a finalement pas dégainé son arme, car il «ne voulait pas être perçu comme étant un complice du tueur» par les policiers, et risquer de devenir une cible.

Mme Brewer a dit avoir été très affectée par la tuerie de samedi dernier, «un geste horrible que personne n'aurait pu prévoir.» Elle a pris la parole, mercredi, à la cérémonie à laquelle participait le président.

«La tragédie et la terreur sortent parfois de l'ombre et viennent nous dérober de notre joie et de notre paix (...) C'est un assaut contre notre république constitutionnelle, notre démocratie.»