Le bonheur de pêcher son propre poisson n’a d’égal que le plaisir de le manger frais, aussitôt attrapé. Quoi de mieux que de le faire de façon conviviale, à l’occasion de l’un de ces fameux repas sur la berge, appelés shore lunchs en anglais, organisés dans quelques-unes des pourvoiries du Québec ? On s’est déplacé à Saint-Alexis-des-Monts pour goûter à l’expérience offerte à la pourvoirie du Lac Blanc. Compte rendu.

La pourvoirie du Lac Blanc a fait le pari de l’accessibilité, du fait de sa proximité — moins de deux heures de route de Montréal —, mais aussi par son offre de services, qu’il s’agisse des nombreuses activités de villégiature, son restaurant, son auberge et ses chalets tout équipés et sa magnifique piscine intérieure. On peut même y recharger sa voiture électrique ! Bref, on ne vient pas ici en s’imaginant que l’on est dans une pourvoirie sauvage du Grand Nord. Et c’est très bien comme ça, surtout si l’on veut s’initier à la pêche en tout confort.

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Les services de guide de pêche sont offerts au tarif de 60 $ l’heure à la pourvoirie du Lac Blanc.

C’est ainsi que l’on a voulu aller taquiner la truite en retenant les services d’un guide de pêche, une option de plus en plus courante dans plusieurs pourvoiries du Québec. « Souvent, les gens ne savent pas trop dans quoi ils s’embarquent », explique notre guide Maxime Rondeau, en fixant le moteur électrique sur notre chaloupe.

Des fois, ils vont regarder ça à la télé, ça a l’air facile, mais les trois quarts des vidéos ont été tournées au printemps, quand le poisson mord le plus. Quand tu viens en famille en juillet ou en août, la pêche est plus difficile, c’est là qu’un guide est vraiment utile.

Maxime Rondeau, guide

Un guide peut aussi donner un coup de main aux novices avec le matériel de pêche ; il peut également dépanner ceux qui pêchent à l’occasion — notre fil à pêche était vieux au point de casser à la moindre secousse ! « La majorité de l’équipement est fourni sur place, nous explique Max après être allé nous chercher une canne pour remplacer la nôtre. Tu n’as donc pas à t’en faire si tu n’as aucun équipement. En général, je fournis pas mal tout ce dont on a besoin. »

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Maxime Rondeau est guide de pêche à la pourvoirie du Lac Blanc depuis six ans.

Max est guide de pêche à la pourvoirie du Lac Blanc depuis six ans, il connaît bien les 12 lacs du domaine. Il sait par exemple que certaines des sections du lac Loutre, où il nous a amenés, ont été inondées au fil des années par les barrages de castor. Inutile donc d’aller pêcher par là. Il passe ainsi à quelques reprises au-dessus des zones où la truite mouchetée a l’habitude de nager, jusqu’à ce qu’il puisse déterminer l’endroit où ça mord le plus.

En moins de deux heures, on a atteint notre quota de 10 truites — notre guide a été plus efficace que nous, mais on se console en pensant que nous avons sorti la plus belle prise ! « Ici, on ne se cache pas pour dire que l’on ensemence nos lacs, parce que les gens veulent vivre une belle expérience, nous dit le propriétaire, Gaston Pellerin. Pour répondre à la pression de pêche, on ajoute donc de 7000 à 8000 poissons à nos lacs chaque semaine. Mais dans le poisson de pisciculture, il y a de la qualité, c’est comme dans n’importe quoi. Je fais donc affaire avec les mêmes fournisseurs depuis le début, chez qui il faut réserver au moins un an à l’avance. Parce que si on ne réserve pas, on n’aura pas la truite de la qualité qu’il nous faut ici. »

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Gaston Pellerin a démarré la pourvoirie du Lac Blanc en 1994.

La pourvoirie s’approvisionne donc localement, uniquement dans des piscicultures en bassin extérieur. « La truite élevée en bassin intérieur va mettre plus de temps à s’habituer à son habitat, soutient Maxime Rondeau. Le poisson qui a grandi à l’extérieur mange des insectes, il va se nourrir de larves, son environnement est plus proche de celui qu’il retrouvera en lac. » On s’en aperçoit quand ça mord au bout de la ligne, mais aussi dans l’assiette.

Repas sur la berge

Après notre pêche, on prend la direction du lac Vacances, là où sont organisés les fameux repas sur la berge. D’autres pêcheurs y sont déjà, et le guide Louis-Philippe Renière s’active derrière les chaudrons.

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Louis-Philippe Renière organise des shore lunchs depuis 18 ans à la pourvoirie du Lac Blanc. « Ce n’est pas mon premier rodéo », dit-il en rigolant.

« Je mets toutes les truites en filets, c’est plus le fun à manger », nous explique-t-il en vérifiant la cuisson des pommes de terre qui rissolent dans le gras de canard et de bacon. « Je ne donne pas tous mes trucs par contre, enchaîne en rigolant celui que tout le monde appelle Tony (!). Mais au fond, il n’y a pas de secret : c’est du poisson frais, je le roule un peu dans la farine, pas d’épices, rien d’autre, et je le fais cuire juste avec un peu d’huile de canola. On vient de prendre la truite il y a à peu près 20 minutes, ça ne peut pas être plus frais que ça ! »

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Apprêtée en filets, la truite fraîchement pêchée est cuite avec une fine panure de farine, sans plus d’assaisonnements.

« Les clients ont pêché les truites, on va chercher le poisson pendant qu’ils continuent de pêcher », nous explique de son côté le directeur des ventes, Daniel Grenier, juste avant que l’on soit appelés à table par Tony. « On leur arrange la truite, ils arrivent ici, ils sont presque prêts à manger. Et s’ils sont d’avance, Tony va les faire participer, c’est à la bonne franquette, comme si on était à la maison. Pour ceux qui ne veulent pas manger de poisson, on peut préparer des hot-dogs, des hamburgers et même des steaks. »

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Vaut mieux réserver pour s’offrir les délices aquatiques.

Une vingtaine de repas sur la berge ont déjà été planifiés en juin, surtout pour des clients de longue date et pour des évènements destinés aux entreprises. « Mais il y a toujours des petits trous dans l’horaire, nous assure-t-il. À la dernière minute, c’est plus difficile, il vaut mieux le savoir quelques jours d’avance. Mais on réussit toujours quand même à trouver une formule pour essayer d’être accommodants. »

Pourvoirie gourmande

Les clients qui n’ont pas la chance de manger leurs prises en shore lunch peuvent toutefois se consoler en sachant qu’ils peuvent les confier aux bons soins du chef Yannick Gagné, qui peut apprêter en cuisine les poissons des pêcheurs pour les repas du midi ou du soir. « Vous vous rendez à l’accueil et vous nous indiquez que vous voulez manger votre poisson au restaurant de l’auberge, explique Daniel Grenier. Vous réservez votre place et nous, on identifie votre poisson, que vous pourrez déguster à table. » Il est également possible de faire fumer la moitié de nos prises dans l’un des deux fumoirs du restaurant — les pêcheurs qui déposent leurs poissons en fin de journée peuvent généralement repartir avec elles le lendemain.

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Bien que le menu de la pourvoirie du Lac Blanc soit surtout gourmand et accessible, le chef Yannick Gagné se permet quelques plats plus raffinés, tel que le bar rayé, apprêté avec soin.

Le restaurant fume aussi sa propre truite, provenant de la même pisciculture locale qui fournit les grosses truites de 2 à 10 livres qui sont ensemencées dans les lacs Roche et Théo – les deux lacs à « trophées » de la pourvoirie. Il faut donc goûter à la chaudrée et au club à la truite fumée, des incontournables au menu de la pourvoirie. Le chef Yannick Gagné se permet aussi d’intégrer quelques plats plus soignés — l’assiette de bar rayé est un ajout récent qui vaut franchement le coup.

Mais ce n’est pas notre objectif d’arriver avec de nombreux plats raffinés. Oui, on propose quelques nouveautés, mais on mise surtout sur des plats réconfortants, goûteux et copieux.

Daniel Grenier, directeur des ventes de la pourvoirie du Lac Blanc

Une vocation qui n’est absolument pas contraire à la promesse de qualité de l’établissement, qui fait des efforts pour s’approvisionner auprès de fournisseurs locaux, notamment en participant depuis six ans à l’évènement Bon appétit Maski, qui met en valeur les producteurs de la région de Maskinongé. C’est ainsi que la cuisine de la pourvoirie propose la viande du Rieur Sanglier, de Yamachiche, les épices de La Pousse santé, de Louiseville, ou les bières de la microbrasserie de la Nouvelle-France, à Saint-Alexis-des-Monts.

Bref, impossible de revenir bredouille, c’est garanti !

Consultez le site de la pourvoirie du Lac Blanc

Centre de villégiature

  • La pourvoirie du Lac Blanc offre en tout 70 chambres tout confort.

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    La pourvoirie du Lac Blanc offre en tout 70 chambres tout confort.

  • Construit en 2010 pour la somme de 1,7 million de dollars, le centre aquatique est ouvert toute l’année. Sa magnifique piscine intérieure construite aux abords du lac Blanc s’offre en spectacle à travers l’impressionnante surface vitrée.

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    Construit en 2010 pour la somme de 1,7 million de dollars, le centre aquatique est ouvert toute l’année. Sa magnifique piscine intérieure construite aux abords du lac Blanc s’offre en spectacle à travers l’impressionnante surface vitrée.

  • ActPédalos, planches à pagaie, canots, rabaskas… les quais du lac Blanc comptent sur de nombreuses embarcations, la plupart offertes dans les forfaits complets ou en demi-pension de la pourvoirie.

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    ActPédalos, planches à pagaie, canots, rabaskas… les quais du lac Blanc comptent sur de nombreuses embarcations, la plupart offertes dans les forfaits complets ou en demi-pension de la pourvoirie.

  • Le domaine de 3553 hectares est évidemment le repaire de bon nombre d’animaux sauvages — on a eu la chance de voir un pygargue à tête blanche pendant notre matinée de pêche au lac Loutre.

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    Le domaine de 3553 hectares est évidemment le repaire de bon nombre d’animaux sauvages — on a eu la chance de voir un pygargue à tête blanche pendant notre matinée de pêche au lac Loutre.

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Hébergement

La pourvoirie du Lac Blanc offre en tout 70 chambres tout confort, avec accès WiFi, réparties dans l’auberge principale, au-dessus du centre aquatique ou dans des chalets qui peuvent accueillir jusqu’à quatre familles. « Nous offrons 15 chalets, dont 12 identiques, qu’on a rénovés trois fois depuis 1994 », nous explique le propriétaire, Gaston Pellerin.

Centre aquatique

Construit en 2010 pour la somme de 1,7 million de dollars, le centre aquatique est ouvert toute l’année. Sa magnifique piscine intérieure construite aux abords du lac Blanc s’offre en spectacle à travers l’impressionnante surface vitrée. Les clients peuvent aussi relaxer dans le grand spa et dans le sauna ; il est même possible de s’offrir un massage, disponible sur demande. « Est-ce que l’investissement est rentable ? Je l’ignore, car ce n’est pas palpable, reconnaît Gaston Pellerin. Mais beaucoup de gens viennent ici parce qu’on a une piscine, alors ça vaut certainement le coup. »

Activités

Pédalos, planches à pagaie, canots, rabaskas… les quais du lac Blanc comptent sur de nombreuses embarcations, la plupart offertes dans les forfaits complets ou en demi-pension de la pourvoirie. Pour des frais supplémentaires, il est aussi possible de s’offrir une ballade en ponton ou en autoquad. On peut même jeter un coup d’œil aérien au domaine en montant à bord d’un hélicoptère. On peut aussi faire du tir au pigeon d’argile et même expérimenter une véritable Roue du Roy, chasse au faisan traditionnelle organisée chaque automne.

Observation de la faune

Le domaine de 3553 hectares est évidemment le repaire de bon nombre d’animaux sauvages — on a eu la chance de voir un pygargue à tête blanche pendant notre matinée de pêche au lac Loutre. Mais la pourvoirie a aussi aménagé une station d’observation de l’ours brun, de même qu’un enclos de cerfs qui ne sont pas réhabilitables à la faune. « Il s’agit la plupart du temps de faons qui ont survécu à des accidents de la route et qui ne peuvent pas être réintroduits dans leur milieu sauvage », nous explique le guide Maxime Rondeau.

En savoir plus
  • 3553 hectares
    C’est la superficie du domaine de la pourvoirie du Lac Blanc