Pour la première fois en deux ans, familles et amis pourront enfin se retrouver à table pour Noël, bien que ces retrouvailles soient restreintes par les consignes sanitaires en vigueur. Découvrez les traditions avec lesquelles certains d’entre vous ont hâte de renouer, en compagnie de leurs proches.

Popoter entre sœurs

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

La tourtière, aussi appelée pâté à la viande, un classique des Fêtes.

Pour Joanne Déziel et ses sœurs, les Fêtes commencent par une journée consacrée à préparer des tourtières, « en jasant et en rigolant, les mains pleines de farine ». C’est un moment important dans la transmission des recettes de famille. « Les tourtières goûtent exactement la même chose que dans le temps de ma mère », précise-t-elle, car c’est la recette de celle-ci que ses filles suivent à la lettre. « Ma mère faisait tout à la main : la pâte est mélangée à la fourchette doucement, avec le gras en grosseur de petits pois, puis on met un peu d’eau glacée, on amène ça sur le côté — il ne faut pas trop brasser. C’est long à faire, mais c’est la meilleure pâte », insiste-t-elle. S’il est déjà arrivé que belles-sœurs, filles et nièces se joignent à elles avant la pandémie — « Il y en a toujours qui se rajoutent parce qu’elles viennent apprendre à faire les tourtières ! » —, les garçons se tiennent hors de la cuisine et rentrent juste pour manger, raconte-t-elle en riant.

« Un réconfort affectif »

L’année où Suzanne Lemelin a voulu apporter un vent de changement à la table de Noël en servant un buffet froid, tout le monde a été déçu, se souvient-elle avec affection. « Je crois qu’une tradition culinaire est plus qu’un repas, c’est un réconfort affectif », affirme-t-elle. À sa table, pour recevoir ses deux fils et leur famille, elle perpétue une tradition « incontournable » qui lui a été léguée par sa mère, Simone. C’est d’ailleurs la recette de ragoût de boulettes de celle-ci qu’elle suit encore à ce jour, aidée aux fourneaux par son mari. En entrée, on ne déroge pas au traditionnel pâté à la viande, accompagné par un aspic aux tomates qui lui vient de sa belle-mère Thérèse — un vrai régal qui fait grand plaisir à son mari.

Un plaisir sucré

Bien souvent, il suffit de petites douceurs bien simples pour faire sourire ceux qu’on aime. C’est ce que croit Catherine Lessard, qui n’a jamais oublié les bonbons aux patates de sa grand-mère et toutes ses recettes « pas compliquées » qui lui rappellent de si bons souvenirs. « Ma grand-mère venait d’une famille assez pauvre et elle avait beaucoup de recettes comme ça. On aimait ça, enfant, les bonbons aux patates. Puis est arrivée l’adolescence et on trouvait ça dégueulasse ! » C’est après avoir eu des enfants qu’elle est revenue vers ce dessert qui rime pour elle avec Noël. Elle l’a d’ailleurs fait découvrir à son mari, qui ne le connaissait pas et lui a trouvé un goût de pâte d’amande avant d’en connaître les trois ingrédients (pomme de terre, sucre à glacer et beurre d’arachide). « C’est quelque chose qui est simple à faire, qui n’est pas cher et qui fait plaisir », souligne-t-elle.

La joie de cuisiner ensemble

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Partager un repas en famille, le bonheur !

« Enfin ! », s’exclame Luc Pilon, qui attendait avec impatience le retour à une certaine forme de normalité pour pouvoir passer une journée en cuisine, avec ses enfants et ses petits-enfants, en vue de préparer Noël. Environ deux semaines avant les Fêtes, toute la famille élargie se réunit pour préparer tourtières et pets de sœur qui seront ensuite redistribués entre les maisonnées. La viande est préparée la veille de la rencontre, puis, le jour J, tout est rigoureusement régi : l’un remplit la tarte, l’autre la couvre, un autre fait les dessins. Même les tout-petits participent ! Ensuite, ce sera à lui de préparer — seul — son traditionnel ragoût de boulettes. « C’est le plaisir annuel », dit-il.

De mère en filles

Julie-Anne D’Aoust a l’habitude « depuis toujours » de cuisiner avec sa mère et sa sœur en vue des repas des Fêtes. Au menu : biscuits, tartes, beignes et tourtières. « J’ai très hâte de poursuivre cette tradition avec ma nièce et mon neveu, qui sont maintenant assez grands pour cuisiner », confie-t-elle. Ses recettes, sa mère les tient de sa propre mère ainsi que de sa grand-mère ; dès leur plus jeune âge, sa sœur et elle mettaient la main à la pâte. « Chacune faisait une petite partie de la recette, mais plus ça allait et plus on faisait des recettes complètes », se souvient-elle. L’an dernier, elles ont quand même poursuivi la tradition séparément pour ensuite partager le fruit de leur labeur.

Lisez l’article « Se retrouver autour de la table » Lisez l’article « Un menu rassembleur, en toute simplicité »