(Laval) Des applaudissements, des rires tonitruants, des cris de joie et un peu de bière qui dégoulinait sur la moquette grise du restaurant Boston Pizza : des candidats caquistes et leurs partisans ont célébré lundi soir des gains historiques à Laval, où le parti était en voie de prendre aux libéraux quatre des six circonscriptions au moment où ces lignes étaient écrites.

Même les serveuses débordées affichaient un discret sourire à la vue des effusions de joie. Des partisans s’enlaçaient, d’autres riaient en sirotant un verre de mousseux. La centaine de partisans et d’élus caquistes rassemblés au Boston Pizza se sont réjouis des gains du parti sur le territoire lavallois, lundi soir.

« J’ai le plaisir maintenant de ne plus être le seul à Laval. On a de grandes ambitions pour Laval », s’est exclamé Christopher Skeete, réélu dans la circonscription de Sainte-Rose, à travers les cliquetis des ustensiles.

Effectivement, jusqu’à présent, le député sortant faisait figure d’exception. Les six circonscriptions de Laval vont traditionnellement aux libéraux.

Mais cette fois, les prédictions étaient en voie de se concrétiser. Les sondages annonçaient la victoire de la CAQ dans cinq des six circonscriptions à Laval, dont certaines traditionnellement considérées comme des forteresses libérales. Au moment où ces lignes étaient écrites, la CAQ avait remporté, en plus de Sainte-Rose, les circonscriptions de Vimont et de Laval-des-Rapides et était en bonne position dans deux autres (Fabre et Mille-Îles).

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Les caquistes Benoit Charette (Deux-Montagnes), Alice Abou-Khalil (Fabre), Valérie Schmaltz (Vimont), Christopher Skeete (Sainte-Rose), Julie Séide (Mille-Îles) et Céline Haytayan (Laval-des-Rapides)

Du rouge foncé au bleu poudre

Après deux décennies de règne libéral, le château fort de Vimont est tombé aux mains de la CAQ. Après une lutte serrée en début de soirée, c’est la candidate Valérie Schmaltz qui l’a finalement emporté, avec une avance confortable sur sa rivale libérale Anabela Monteiro.

Dans la circonscription de Laval-des-Rapides, la caquiste Céline Haytayan a ravi le siège du député libéral sortant Saul Polo, présent depuis deux mandats.

Un peu après 23 h, la lutte était encore très serrée dans la circonscription de Fabre. La candidate caquiste Alice Abou-Khalil menait devant la candidate libérale Sonia Baudelot avec une très mince avance de quelques centaines de votes.

Du côté de la circonscription des Mille-Îles, la candidate libérale Virginie Dufour semblait en voie de conserver le siège de sa prédécesseure Francine Charbonneau, qui occupait son poste depuis quatre mandats. Vers 23 h, elle menait par 600 votes devant sa rivale caquiste Julie Séide.

La circonscription de Chomedey n’a pas rompu avec la tradition libérale : la candidate libérale Sona Lakhoyan Olivier l’a emporté sur le candidat caquiste George Platanitis, arrivé deuxième.

Comment explique-t-on ce changement de couleur politique à Laval ? Selon Christopher Skeete, Laval a été négligé par le Parti libéral. La CAQ a fait un travail de terrain qui a porté ses fruits, poursuit-il. « On est proches des gens. Ces résultats sont le reflet de cette proximité. Les gens ont vu un député faire bouger les choses. »

Avec la collaboration de Daphné Cameron, La Presse