C’est jour de vote. La Presse est allée à la rencontre d’électeurs dans quatre circonscriptions à surveiller de la grande région de Montréal.

C’était tranquille en début d’après-midi au Collège André-Grasset, l’un des bureaux de vote de la circonscription de Maurice-Richard, dans le nord de l’île de Montréal. Les électeurs se présentaient quelques-uns à la fois à intervalle régulier, environ une centaine depuis le début de la journée, selon une employée d’Élections Québec sur place.

Suzanne a peu suivi la campagne, et elle a arrêté son choix depuis un moment. Ce qui la préoccupe, ce sont « les services à la population », dit-elle avant d’entrer voter. Santé, éducation ? « Tout ça », répond-elle du tac au tac. « Fait que moi, les baisses de taxes… », poursuit-elle, signifiant clairement que ça ne l’impressionne pas.

Au Centre communautaire Marcel-Giroux, dans Verdun, une petite file s’est créée en matinée, mais elle s’est rapidement résorbée, selon une employée.

Il était important d’aller voter pour Johanne, qui a exercé son droit dans un autre bureau et se trouve au Centre communautaire pour d’autres raisons. « Si on ne vote pas, je veux dire, on aura beau critiquer, mais au moins, on aura fait notre devoir, » dit-elle.

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Johanne, une électrice rencontrée dans la circonscription de Verdun

68 % de participation à 22 h

À 22 h, lundi, le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) a projeté qu’environ 67,7 % des électeurs québécois avaient apposé leur bulletin dans l’urne. Les bureaux de vote étaient ouverts jusqu’à 20 h, lundi. En 2018, le taux de participation avait été de 66,45 %.

Peu avant 18 h, le DGEQ avait d’abord indiqué que 44,63 % des électeurs québécois avaient apposé leur bulletin dans l’urne. À 16 h, lors des dernières élections générales de 2018, 41 % des électeurs avaient voté.

En 2018, environ 6,1 millions d’électeurs étaient inscrits. Cette année, ils étaient plus de 6,3 millions à l’être.

Cette année, à la fin septembre, l’engouement pour le vote par anticipation s’était clairement confirmé, alors qu’en en deux jours, plus d’un électeur sur cinq avait déjà exercé son droit de vote, une hausse marquée par rapport à 2018. C’était alors la première fois que la barre des 20 % est franchie sur ce plan. Plus précisément, ce sont 22,92 % des électeurs ont voté par anticipation cette année.

En 2018, 17,93 % des électeurs avaient voté à l’avance, en comptant ces deux mêmes journées ainsi que les votes enregistrés sur les campus et dans les bureaux des directeurs de scrutin dans chaque circonscription. Il s’agit donc d’une hausse de tout près de 5 % par rapport à il y a quatre ans.

Direction Rive-Sud

Sur la Rive-Sud, le bureau de vote rue de la Place-du-Commerce, à Brossard, était de loin le plus animé de notre itinéraire. Les scrutateurs de la circonscription de Laporte ne chôment pas, et le roulement est fluide malgré la configuration des locaux, qu’un responsable qualifie de « tout croche ».

Paul a suivi la campagne de près, et il a discuté avec sa femme avant d’arrêter son choix. « Quand ils parlaient d’immigration, ça m’avait touché beaucoup », dit-il, ayant lui-même immigré au Québec depuis le Laos à l’âge de 7 ans. Il a encore sur le cœur les propos de Jean Boulet, candidat de la CAQ et ancien ministre de l’Immigration, qui a déclaré que 80 % des nouveaux arrivants ne travaillent pas, ne parlent pas français ou n’adhèrent pas aux valeurs québécoises. « Ça m’a choqué », dit-il en sortant du bureau.

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Paul, un électeur rencontré dans la circonscription de Laporte

Le choix n’a pas été facile pour Tracey, rencontrée au même endroit, et elle s’est décidée récemment. « Je suis anglophone, c’était difficile de prendre une décision », dit-elle. Le plus important était de choisir « quelqu’un qui va représenter la communauté anglophone », ajoute la mère de famille.

Dernier arrêt dans la circonscription voisine, Marie-Victorin. Samuel et Florence sont venus voter ensemble au Musée de la Cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue à Longueuil. Ils ont « un peu » suivi la campagne, mais ils savaient déjà pour qui ils allaient voter. Leur priorité ? « Surtout l’environnement », répond Florence, et Samuel abonde dans le même sens.