À bord des caravanes des partis, nos correspondants parlementaires vous présentent leurs billets de fin de campagne

Legault compte les dodos

C’est l’impression qui s’est dégagée tout au long de la deuxième moitié de la campagne : François Legault a hâte que ça finisse.

Le chef caquiste a l’air de compter les dodos, quand on l’entend s’adresser à ses militants et parler à ses candidats. « Il reste 11 jours ! », « il reste 10 jours ! », « il reste 9 jours ! », et ainsi de suite…

Sa campagne a pris l’allure d’un chemin de croix, tant les deux dernières semaines ont été laborieuses. On a même parfois du mal à croire que l’on est à bord de la caravane du chef qui file vers la victoire.

C’est tout un contraste par rapport à 2018. Le pied enfoncé sur l’accélérateur, François Legault avait mené une tournée frénétique, porté par l’énergie d’une victoire à portée de main. Il avait terminé la campagne avec une démonstration de force à Terrebonne, entouré de centaines de militants et de ses candidats.

Cette fois, il n’y a pas eu de tel rassemblement. Le plus gros prévu à l’horaire (encore une fois à Terrebonne) a été annulé à la suite de la décision du chef de suspendre sa campagne, pendant moins d’une journée, en raison de la tempête Fiona.

Il y a quatre ans, les débats des chefs avaient été déterminants pour François Legault. Un mea culpa bien senti et une réplique cinglante à Philippe Couillard avaient fait oublier ses erreurs sur l’immigration.

On retient des débats de la présente campagne sa moue et son air renfrogné. Il n’était pas à l’aise dans le rôle du premier ministre sortant qui doit répliquer aux attaques de ses adversaires.

« Les débats sont finis, et le chef est de bonne humeur ! », a-t-il lancé à quelques dizaines de militants à Laval. Il était content de passer à autre chose.

Mais voilà, la dernière ligne droite a été désordonnée. Il y a eu deux bons moments : son escale aux Îles-de-la-Madeleine, où il a constaté les dégâts de la tempête et donné son soutien aux sinistrés, et sa participation à une cérémonie de commémoration sur le site d’un ancien pensionnat pour Autochtones en Abitibi, où il a promis une « loi 101 » pour protéger les langues autochtones.

Pour le reste, ce fut surtout laborieux. François Legault s’est « autopeluredebananisé », pour reprendre l’expression de Jacques Parizeau.

Il a dû présenter des excuses pour la deuxième fois de la campagne après avoir dit que « le problème qui est arrivé avec Mme Joyce à l’hôpital de Joliette est maintenant réglé » – des propos qui avaient blessé le conjoint de la défunte, Carol Dubé. Il s’était excusé plus tôt pour avoir associé immigration et violence.

Des propos incendiaires de Jean Boulet sur les immigrants ont refait surface, et François Legault a amplifié la controverse en disant que ce serait « un peu suicidaire » pour la nation québécoise d’accueillir plus de 50 000 immigrants par année. C’est sans compter ses explications confuses au sujet du troisième lien et son passage éprouvant à Rouyn-Noranda, où il s’est emporté contre un animateur de radio de la station locale de Radio-Canada.

Ironiquement, l’équipe caquiste a fait bien des efforts pour protéger François Legault contre lui-même dans cette « campagne camomille » tenue dans un environnement contrôlé. On a éliminé les conférences de presse en bonne et due forme pour privilégier les scrums, de brèves mêlées de presse. Elles se sont écourtées de jour en jour.

À Chapais, une dame lui a fait la remarque qu’il était plus souriant qu’elle ne l’avait prévu. « C’est un spin, ça ! Y a du monde qui disent que je suis bougonneux… C’est quand les questions ne sont pas l’fun ! »

Est-il aigri ? lui a-t-on demandé le lendemain. « Je suis de bonne humeur ! », a-t-il répondu… après avoir accusé des « analystes », qu’il a refusé de nommer, de l’associer au « racisme ».

Il y a souvent des perles dans les propos du chef caquiste lorsque ses discussions avec des citoyens, dans de rares bains de foule, vont plus loin que les formules d’usage. À un homme qui tenait son chihuahua dans ses bras, il a lancé : « C’est pas gros, ce rat-là ! »

Dans un autre épisode digne des Beaux malaises, il a demandé à des joueurs de football des Béliers de la polyvalente Montignac de Lac-Mégantic s’ils avaient des idoles. « Steve Charbonneau ? », a-t-il suggéré. C’est un ancien joueur de la LCF, mais aussi l’ex-conjoint de sa candidate et ministre Isabelle Charest, qui se trouvait à son côté…

« Connaissez-vous Louis Auclair ? », a-t-il poursuivi. C’est Antony Auclair, lui a-t-on rappelé, un ex-joueur des Buccaneers et des Texans dans la NFL. « La blonde qui est là, c’est sa blonde ! », a-t-il révélé en pointant une membre de son équipe de campagne.

Après avoir observé que « c’est spécial, un ballon de football » – « comment ça se fait qu’ils l’ont fait de même ? » –, il a demandé aux joueurs de l’école secondaire, en pleine rentrée scolaire : « Est-ce que la saison finit bientôt ? » « Elle commence ! », ont-ils répondu en chœur.

C’est la campagne qui finit bientôt, heureusement pour François Legault.

« Elle porte notre voix »

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

La cheffe libérale, Dominique Anglade, signant des autographes lors d’une visite dans l’arrondissement d’Anjou

Lola a 8 ans. La fillette a choisi le sujet de son prochain exposé oral, à l’école. Elle parlera de Dominique Anglade.

« Parce qu’elle vient d’un autre pays », souffle Lola, le sourire aux lèvres. La cheffe du Parti libéral du Québec est née à Montréal, mais pour la petite, Dominique Anglade incarne avant tout une figure qui lui ressemble. « Elle veut parler de comment Mme Anglade l’inspire », résume sa mère, Johanne Jean-Michel, d’origine haïtienne. « Ça ouvre tellement de portes pour nous d’avoir un modèle comme elle. »

Johanne ne s’en cache pas. Militante depuis des années pour les libéraux, son cœur n’est plus à prendre. Sauf que l’arrivée de Dominique Anglade à la tête du PLQ amène un vent de renouveau, dit-elle. « On espère beaucoup de changement avec Mme Anglade. C’est une femme noire d’origine haïtienne en position de changer les choses », ajoute la mère de Lola, rencontrée avec sa fille dans une activité communautaire, à Gatineau.

Il est frappant de constater combien le regard des jeunes issus de l’immigration, particulièrement les filles, s’illumine au passage de Dominique Anglade. Et c’est fréquent.

Au Centre Les Rivières, à Trois-Rivières, des adolescentes ont accouru vers la cheffe libérale pour prendre un égoportrait avec elle. À Anjou, une bande de fillettes lui ont même demandé des autographes.

Depuis le début de la campagne, Dominique Anglade oppose son style de leadership à celui de François Legault, en misant sur l’inclusion. Lors de chacun de ses discours, elle accuse son adversaire caquiste de diviser les Québécois, notamment sur la question de l’immigration. C’est le thème qu’elle aborde le plus. Et les dernières déclarations de François Legault lui ont redonné de l’oxygène.

Pourtant, cette popularité sur le terrain ne semble pas se refléter dans les sondages d’opinion. Dominique Anglade n’arrive pas à faire bouger l’aiguille en sa faveur depuis des mois. Le PLQ a même glissé derrière Québec solidaire dans les intentions de vote, selon le dernier sondage Léger. Des forteresses libérales multiculturelles sont menacées dans le Grand Montréal.

De retour à Gatineau. Le soleil chauffe le village urbain Agora dans le secteur Le Plateau. Trois femmes qui participent au festival Joie de vivre, organisé par l’organisme Accompagnement des femmes immigrantes de l’Outaouais, se font tirer le portrait avec Dominique Anglade. Pourquoi vouloir une photo avec la leader libérale ?

« Elle nous permet de lever la main, de nous montrer. De dire : oui, les immigrants sont là, on contribue à l’activité québécoise, on a notre place ici, on a notre mot à dire aussi », explique Marianne Diatta.

« Elle porte notre voix », ajoute-t-elle.

Les trois femmes disent pourtant que leur choix n’est pas encore fait pour le 3 octobre. Signe qu’il y a des victoires qui ne se gagnent pas toujours dans l’urne.

« Tourne la page »

PHOTO GRAHAM HUGHES, LA PRESSE CANADIENNE

Gabriel Nadeau-Dubois distribue des affichettes publicitaires du candidat solidaire Guillaume Cliche-Rivard, lors d’un arrêt de la campagne électorale à Montréal, samedi.

Il n’y a rien de plus imprévisible qu’une campagne électorale. Pour son premier tour de piste à titre d’aspirant premier ministre, Gabriel Nadeau-Dubois l’a appris à ses dépens. Et sans le savoir, en gérant une crise qui secouait son parti, il a catapulté Nathalie et René Simard dans l’autocar des médias.

À la mi-campagne, après des performances remarquées aux débats, le co-porte-parole de Québec solidaire projetait l’image d’un chef qui a le vent dans le dos. Aux militants et aux bénévoles qu’il rencontrait, il affirmait que quelque chose se passait sur le terrain.

Officiellement, M. Nadeau-Dubois visait comme ses adversaires le siège occupé par François Legault. Mais dans les faits, au jeu de chaises musicales qui prend fin le 3 octobre, il avait les yeux rivés sur celui de Dominique Anglade.

Dans la caravane orange, on rêve de former l’opposition officielle.

À Montréal, où son parti essaie plus que jamais de ravir des circonscriptions aux libéraux, Gabriel Nadeau-Dubois est arrivé tout sourire, lundi, à sa rencontre avec la mairesse Valérie Plante. Les deux politiciens partagent des militants et des idées communes, notamment sur le transport collectif et l’environnement. Un moment idéal pour rappeler que Québec solidaire a des propositions en phase avec les demandes des grandes villes, alors que les maires exigent plus d’efforts pour adapter le territoire aux changements climatiques.

Mais pendant sa rencontre, une vidéo a circulé sur les réseaux sociaux. Un citoyen de l’est de Montréal avait capté sur sa caméra de surveillance la candidate de Québec solidaire dans la circonscription de Camille-Laurin, Marie-Eve Rancourt, en train de subtiliser un dépliant péquiste déposé dans sa boîte aux lettres pour le remplacer par le sien.

Ce jour-là, en quelques minutes, la campagne de Gabriel Nadeau-Dubois a été freinée sur sa lancée. Tout d’un coup, le vent ne soufflait plus du bon bord. Une controverse imprévisible face à un geste que le chef solidaire ne pouvait pas pardonner.

Chaque jour est une bataille 

En campagne électorale, les partis veulent « gagner » une journée et en « perdre » le moins possible. Dans une mêlée de presse, sous la pluie, le chef parlementaire de Québec solidaire n’a pas essayé de camoufler l’erreur commise par sa candidate. Il a annoncé son retrait de la campagne. On ne voulait pas que l’incident colle, faisant perdre à Gabriel Nadeau-Dubois de précieux jours de campagne.

On « tourne la page », a-t-il dit. Et c’est ainsi que le succès de René et Nathalie Simard s’est installé comme un ver d’oreille dans la caravane des médias. Dans les jours qui ont suivi, la controverse n’a pas freiné l’autocar de Québec solidaire, qui a avalé les kilomètres à la « conquête » de circonscriptions. La chanson tournait en boucle.

De l’Estrie au Bas-du-Fleuve, en passant par l’Outaouais, Gabriel Nadeau-Dubois a reçu un accueil chaleureux de ses militants. Qui aurait cru, au début de la campagne, que des centaines de citoyens rempliraient un bistro du Vieux-Hull pour accueillir le chef solidaire ?

Ça, les membres de l’équipe de campagne du parti ne l’avaient pas prévu. Une situation inattendue qui semblait signaler, selon eux, que le vent leur donnait une dernière petite poussée.

Que retiendront les électeurs, au moment de voter ? C’est la question que tout le monde se pose, et que tous les partis tentent d’imposer. Seront-ils conquis par la plateforme environnementale de Québec solidaire, ou auront-ils en tête les hausses de taxes ou les frasques de sa candidate dans Camille-Laurin ?

« Tourne la page », fredonne Gabriel Nadeau-Dubois à ceux qui ont en tête les derniers faux pas. Reste à voir s’il saura leur insuffler ce ver d’oreille avant le jour du vote.

PSPP n’aime pas les « ballons de plage »

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Paul St-Pierre Plamondon dans une rue de Trois-Rivières, samedi

Paul St-Pierre Plamondon est un politicien curieux. Il n’aime pas les sideshows, ces controverses périphériques qui viennent embourber une campagne politique. Il fuit les « ballons de plage », ces questions lobées qu’un chef attrape au vol pour attaquer ses adversaires.

À Baie-Comeau, un reporter d’une radio locale y va d’une touche. François Legault promet le troisième lien sans études à Québec, mais pour faire un pont qui relierait la Côte-Nord à Charlevoix, il attend les résultats d’une étude. « Qu’en pensez-vous ? », lui demande-t-il.

Le ballon est lancé. À l’intérieur de la mêlée de presse, en demi-cercle serré, les reporters attendent le smash. C’est télégraphié : il en profitera pour prendre à contrepied le chef caquiste sur la promesse phare du PQ dans la région de la Côte-Nord, que le PQ tente de rescaper.

Eh bien non : le ballon de plage rebondit au sol. M. St-Pierre Plamondon parle plutôt du manque de transparence de la CAQ à Québec.

Le journaliste récidive. « Mais je veux dire, vous ne croyez pas qu’il y a un déséquilibre entre l’exigence pour un pont sur le Saguenay et celui du troisième lien ? C’est comme deux poids, deux mesures. » Cette fois, il se lance, mais tout doucement. « C’est en effet deux poids, deux mesures », laisse-t-il tomber, avant de parler de son programme.

Sideshows

Cette anecdote illustre la campagne de Paul St-Pierre Plamondon. Discipliné, il a évité durant presque toutes les élections les attaques contre ses adversaires, hormis des pointes ciblées sur le style de Gabriel Nadeau-Dubois – plus agressif que constructif – et le caractère de François Legault – il juge que la parole du premier ministre sortant ne vaut pas grand-chose.

Et le chef péquiste a semblé excédé, à plus d’une reprise, par des questions des journalistes sur les fameux sideshows, ces controverses en périphérie de ce qu’il estime être l’essentiel : les politiques publiques et les choix de société. « Vous faites votre travail, je fais le mien. On trace des lignes, c’est légitime, mais pendant ce temps, des questions […] sont mises à l’écart », s’est-il plaint en fin de campagne, après avoir été embarrassé par des candidats ayant tenu des propos islamophobes.

Mais ces controverses qui font dévier les plans de communication des partis politiques mettent parfois à l’épreuve le caractère, le leadership des chefs.

« Ma préoccupation, je l’ai dit au premier jour de la campagne, est que je veux que le taux de participation soit élevé et qu’on intéresse les gens à la politique. C’est sûr que j’aime bien quand on parle d’avenir, de propositions et de différences entre les propositions. Mais vous avez raison de dire qu’au final, il faut également tester tous les aspects d’une formation politique et des gens qui portent ces idées. C’est comme ça », a-t-il lancé en toute fin de campagne.

S’il est élu le 3 octobre, le chef péquiste a dit qu’il ne ferait pas comme d’autres, qui cherchent « la clip » pour ouvrir les bulletins de nouvelles. Les Québécois pourraient découvrir un bien curieux politicien.

La page blanche

PHOTO GRAHAM HUGHES, LA PRESSE CANADIENNE

Le chef conservateur, Éric Duhaime, lors d’un rassemblement à Pointe-Claire, dans l’Ouest-de-l’île de Montréal, samedi

« Ce qu’Éric Duhaime offre, c’est une page blanche. C’est ça qui est intéressant ! » Ces deux phrases prononcées par un partisan samedi résument bien l’attrait pour le Parti conservateur du Québec. L’ex-animateur de radio aura fait courir les foules du début à la fin de sa campagne électorale, se nourrissant de la déception des électeurs envers les caquistes et les libéraux.

Les coups de klaxon que l’on entendait durant les deux premières semaines à bord de la caravane conservatrice n’ont pas cessé. Et les rassemblements ont continué d’attirer plusieurs centaines de personnes même dans un endroit aussi étonnant que l’Ouest-de-l’île de Montréal.

L’autocar conservateur a d’ailleurs enfilé à de nombreuses reprises les quelque 260 kilomètres entre Québec et la métropole. Éric Duhaime a surtout fait campagne dans ces deux villes avec des arrêts fréquents dans Chaudière-Appalaches et des crochets surtout en Mauricie et dans le Centre-du-Québec.

« Je suis au front pour toi sur les réseaux sociaux. T’as même pas idée », lui a avoué une militante conservatrice lors d’un bain de foule au Festival de la galette de sarrasin de Louiseville samedi, avant de prendre une photo avec lui.

Certains de ses partisans les plus fervents n’hésitent pas à harceler et à invectiver les journalistes ou toute autre personne qu’ils considèrent comme des adversaires sur les réseaux sociaux. Lors d’une séance de porte-à-porte dans la circonscription de Chauveau, où Éric Duhaime tente de se faire élire, un livreur de pizza arrête sa voiture dans la rue. « T’as une chance sur deux d’avoir mon vote », lui dit-il. Qu’est-ce qui le fait hésiter ? « Ta base, lui répond-il. Je ne sais pas si c’est des crinqués, peut-être. »

Il faut dire que dans l’ensemble, les militants rencontrés dans les rassemblements sont polis, malgré la méfiance de certains envers les médias traditionnels.

« Il ose proposer de nouvelles choses », fait remarquer Francine Lacroix lors du dernier grand rassemblement conservateur à Lévis. Privé en santé, exploitation des hydrocarbures, réduction de la taille de l’État, baisses d’impôt, le programme conservateur plaît aux laissés-pour-compte du modèle québécois autant qu’à la frange de son parti opposée à toute forme de mesures sanitaires pour lutter contre la pandémie.

« On ne sait pas si ça va marcher, mais au moins il ose ! », a ajouté cette partisane conservatrice de la région de Québec. « Les écoles sont finies, les ponts sont finis », a-t-elle déploré.

Éric Duhaime espère faire des gains dans la région de Québec. Si ses chances d’être élu dans Chauveau ne semblent pas acquises à la lumière d’un récent sondage, celles de ses candidats en Beauce seraient plus favorables. L’« épicentre » de la vague conservatrice, comme il l’avait affirmé la veille du déclenchement de la campagne électorale.

Ombres

Mais l’ex-animateur de radio n’est pas toujours très loin. D’anciennes déclarations lorsqu’il était animateur au FM93 l’ont rattrapé. Comment peut-on accuser le chef de la Coalition avenir Québec de faire preuve d’intolérance sur l’enjeu de l’immigration lorsqu’on a soi-même déjà affirmé que les pays arabo-musulmans n’avaient pas réussi « à cause du cerveau » de leurs citoyens ? Ou même lorsque l’on considère que la construction d’un mur pour empêcher les demandeurs d’asile d’entrer au Canada par le chemin Roxham doit faire partie des options à envisager ?

Cette dernière déclaration faite en réponse à la question d’un journaliste durant la dernière semaine de la campagne électorale a donné du fil à retordre à Olivier Dumais, le candidat conservateur dans Beauce-Nord. « Les gens m’ont interpellé parce qu’on n’a jamais entendu parler d’un mur au parti, a-t-il expliqué. Éric, on ne l’a jamais entendu dire qu’on voulait un mur. »

Ses comptes de taxes impayés ont également plombé sa campagne électorale, freinant son ascension dans les sondages. « Ma vraie peur, Jeff, c’est de décevoir les gens qui ont espoir présentement au Québec », avait confié Éric Duhaime au micro de son ami Jeff Fillion mardi. Le même jour, il préparait ses partisans à faire face à un résultat qui ne serait pas à la hauteur de leurs attentes.