À la veille des élections, les électeurs de notre panel se prononcent quant à leur décision, après avoir suivi de près la campagne électorale. Les positions des chefs sur l’immigration et les enjeux environnementaux ont particulièrement influencé leur choix.

François Sabourin

Circonscription : Masson, Lanaudière
Député sortant : Mathieu Lemay, CAQ
Il a grandi dans une famille indépendantiste. Ouvert à l’immigration, au bilinguisme et au multiculturalisme, il se décrit comme étant « plutôt à gauche socialement et un peu plus à droite économiquement ».

Je vais voter pour la Coalition avenir Québec parce qu’il n’y a aucun autre choix crédible, selon moi. Québec solidaire et le Parti libéral nous font des propositions irréalistes qui vont alourdir le fardeau de la dette du Québec. J’admire la vision de Québec solidaire, mais ils n’ont pas les moyens de leurs ambitions, et ce sont les contribuables qui paieront le prix. Le Parti québécois serait intéressant s’il mettait de côté la souveraineté. À mon avis, le Parti conservateur n’est pas un parti crédible. Ainsi, la CAQ est un choix par défaut. J’espère qu’un nouveau parti modéré se créera avant les prochaines élections pour lui faire concurrence.

René Charbonneau

Circonscription : Verchères, Montérégie
Députée sortante : Suzanne Dansereau, CAQ
Nationaliste et orphelin politique, s’il s’intéresse à certaines propositions des différents partis politiques, aucun parti ne l’a encore convaincu.

Je choisis de voter pour Québec solidaire, un parti qui présente un projet fort intéressant, mais qui sera également une opposition féroce face à la Coalition avenir Québec, selon moi. Gabriel Nadeau-Dubois a souvent fait mal paraître le premier ministre, et il continuera. J’aime particulièrement le programme environnemental de QS. D’ailleurs, les analystes ont souligné que son plan financier était le plus exact, donc le plus réaliste. Le plan du parti pour les aînés me touche particulièrement. Comme le dit son slogan, nous devons entrer dans une nouvelle ère. Il y a quatre ans, l’homme d’affaires en moi n’aurait jamais songé à voter pour ce parti.

Aurélie Caron-Julien

Circonscription : Sherbrooke, Estrie
Députée sortante : Christine Labrie, QS
Étudiante en soins infirmiers, elle votera pour la deuxième fois aux élections provinciales. Elle garde les yeux ouverts sur les propositions de tous les partis pour faire un choix éclairé.

Finalement, le parti qui me rejoint le plus est Québec solidaire. Il préconise une vision environnementale, féministe et empathique envers tous les Québécois. La diminution du gaspillage alimentaire obligeant les grandes entreprises à donner leurs surplus à des organismes me semble très intéressante. Il est dommage que beaucoup de personnes peinent à faire leur épicerie en raison de l’inflation, alors que des entreprises jettent plein de nourriture. J’apprécie également la promesse de QS d’investir davantage dans les soins de santé mentale. J’ai confiance en Christine Labrie, députée sortante de Sherbrooke.

Noëlla Robin

Circonscription : Nicolet-Bécancour, Centre-du-Québec
Député sortant : Donald Martel, CAQ
Plutôt de centre gauche, notamment en matière économique, elle précise être pour l’égalité et la parité hommes-femmes sur tous les plans.

Au cours de la campagne électorale, les partis majeurs ont souvent reproché à François Legault de diviser la population. Force est de constater que les sujets portant sur l’immigration et le troisième lien ont contribué à alimenter ces reproches et influencé mon intention de vote. Québec solidaire ou le Parti québécois ? Ces deux formations me rejoignent notamment pour leurs programmes rassembleurs qui soutiennent un réel projet de société. Sachant que l’un de ces partis se retrouvera dans l’opposition officielle, je préfère donner la chance au coureur et appuyer le Parti québécois. Je ne serai sans doute pas la seule à exercer ce vote stratégique et mûrement réfléchi.

Thérèse Boutin

Circonscription : Champlain, Mauricie
Députée sortante : Sonia Lebel, CAQ
Franco-Ontarienne, elle habite en Mauricie depuis plus de 20 ans. « Infidèle » politiquement, elle se considère comme « légèrement à gauche ».

Je ne sais pas pour qui je vais voter, je souffre de politico-anxiété ! Contrairement à la circonscription voisine de Trois-Rivières, de mon côté de la rivière Saint-Maurice, la campagne a été « plate ». La solidaire, le péquiste et le conservateur ont été plutôt invisibles. Le candidat libéral s’est débattu comme un diable dans l’eau bénite pour être présent en continu sur les réseaux sociaux. Il a une forte concurrence avec la députée sortante, Sonia LeBel, candidate de la Coalition avenir Québec. J’aime bien Mme Lebel, mais le problème est son chef. Je ne peux pas voter pour François Legault, qui a poussé l’arrogance jusqu’à nommer des ministres au Cabinet avant le scrutin.

Serge de Merlis

Circonscription : Deux-Montagnes, Laurentides
Député sortant : Benoit Charette, CAQ
Ayant voté auparavant pour le Parti québécois et le Parti libéral, il est toujours indécis quant à son choix pour les élections provinciales qui approchent. Il se considère comme plutôt de centre gauche.

La Coalition avenir Québec a gouverné pendant deux ans lors d’une pandémie. À mon avis, le parti a un peu trop étiré la gouvernance par décrets. L’abandon de la réforme du mode de scrutin m’a déçu. Selon moi, la gestion de l’éducation, des ressources naturelles, de l’immigration et de l’environnement a été défaillante, et le projet des maisons des aînés est une fausse bonne idée. En 2018, j’avais voté pour la CAQ, mais je ne le referai pas. Cette campagne m’a permis de découvrir un chef « posé », réfléchi, et qui aborde la politique avec positivisme et constructivisme. C’est pourquoi j’ai voté par anticipation pour le Parti québécois. Je crois que la CAQ sera majoritaire. Il faut donc une opposition forte pour la santé de notre démocratie.

Thibaut Temmerman

Circonscription : Mercier, Montréal
Députée sortante : Ruba Ghazal, QS
Nouveau citoyen canadien après 12 ans de résidence au pays, il votera pour la première fois au Québec. Intéressé par les propositions des différents partis, il souligne que « le gouvernement sortant n’a pas à rougir de ses résultats ».

Le choix se réduit entre Québec solidaire, pour ses propositions écologiques, et le Parti libéral, qui soutient un plan économique intéressant. Malgré l’excellente performance de Paul St-Pierre Plamondon, j’ai finalement écarté le Parti québécois, car je désapprouve la réduction du nombre d’immigrants. Vu les dernières polémiques aussi injustes qu’inacceptables, il est temps que cette campagne électorale cesse. Pour ceux qui, comme moi, ont choisi le Québec, le français n’est pas juste une langue de travail, mais un lien vivant avec la communauté d’accueil. Je compte sur l’opposition pour rappeler que si François Legault n’a besoin ni de Montréal ni des néo-Canadiens pour être réélu, nous appartenons et contribuons tous au Québec.

Ryan Harfouche

Circonscription : Vimont, Laval
Député sortant : Jean Rousselle, PLQ
Étudiant en génie aérospatial, il soutient l’idée d’apporter une aide économique contre l’inflation, notamment pour les étudiants, les personnes âgées et les nouveaux arrivants. La crise du logement, le contrôle des armes à feu et la crise climatique le préoccupent particulièrement.

J’ai eu l’occasion de consulter les plateformes de tous les partis, mais j’hésite toujours entre le Parti libéral et Québec solidaire. Le Parti libéral promeut des valeurs d’inclusion qui m’interpellent, surtout après les propos du ministre sortant de l’Immigration, Jean Boulet. Étant une personne utilisant quotidiennement le transport collectif, la gratuité du réseau pour les étudiants m’intéresse grandement. Le PLQ semble également se préoccuper du problème des armes à feu, qui provoque beaucoup d’insécurité dans la région de Montréal. En revanche, Québec solidaire semble prêt à faire la transition pour lutter contre les changements climatiques. QS se soucie de la crise du logement et soutient les étudiants. Ainsi, un choix difficile devra être fait le 3 octobre.

Manon Decelles

Circonscription : Blainville, Laurentides
Député sortant : Mario Laframboise, CAQ
Elle suit les enjeux politiques de près, mais hésite encore quant à son choix électoral cette année. Elle se décrit notamment comme de centre gauche.

Je dois avouer que les débats et la rencontre des chefs à Tout le monde en parle m’ont aidée à me brancher quant à mon choix. Je trouve que François Legault est beaucoup plus « diviseur » que rassembleur. Parler d’immigration comme de quelque chose de « suicidaire », c’est associer les immigrants à la violence. Ce sont des propos indignes d’un premier ministre, selon moi. On se croirait en 1922, pas en 2022 ! On a beaucoup parlé d’immigration et trop de sujets ont été occultés : je pense à l’éducation, aux Autochtones, à la protection des espaces verts, aux soins psychiatriques et à l’aide aux entreprises. Je souhaite que la CAQ n’ait pas une trop grande majorité.