François Legault en région. Gabriel Nadeau-Dubois et Dominique Anglade à Montréal. Paul St-Pierre Plamondon valsant entre les couronnes de la métropole et les régions. Et Éric Duhaime presque exclusivement à Québec. L’itinéraire des chefs en deuxième moitié de campagne en dit long sur leur stratégie électorale, en vue du scrutin de lundi.

Legault hors des grands centres

CAQ : le nombre de kilomètres parcourus depuis le début de la campagne n’a pas été fourni

S’il avait davantage réservé la première partie de sa campagne au Grand Montréal et à la région de Québec, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) s’est principalement tourné vers les régions pour cette seconde moitié du marathon électoral. François Legault a passé près des deux tiers de son temps hors des grands centres depuis la mi-septembre. Il a en particulier fait l’impasse sur la région métropolitaine, passant moins du quart de son temps dans ce secteur où vit pourtant la moitié de la population de la province. Globalement, près de la moitié du temps du chef caquiste a été passé à l’extérieur des grandes villes. Vendredi dernier, M. Legault était d’ailleurs en Abitibi-Témiscamingue, dans des fiefs principalement caquistes. Il a notamment participé à une cérémonie de commémoration sur le site de l’ancien pensionnat pour Autochtones de Saint-Marc-de-Figuery, ouvrant par la suite la porte à une protection des langues autochtones, à la manière de la loi 101.

Anglade sur l’île de Montréal

PHOTO GRAHAM HUGHES, LA PRESSE CANADIENNE

La cheffe libérale, Dominique Anglade, faisant un arrêt à Montréal, samedi

PLQ : 6366,1 km parcourus depuis le début de la campagne

Mine de rien, la cheffe libérale aura passé plus de 40 % de son temps sur l’île de Montréal en cette seconde moitié de campagne. Le reste de ses arrêts semblent avoir été méticuleusement répartis entre la région de Québec (21 %), les autres régions (21 %) et les couronnes de la métropole (18 %). Cette hausse de la cadence sur le territoire montréalais pourrait notamment s’expliquer par le fait que plusieurs circonscriptions traditionnellement libérales y sont en danger, dont Maurice-Richard, Verdun et Saint-Henri–Sainte-Anne, où Dominique Anglade tente justement de se faire réélire. La cheffe est députée de l’endroit depuis 2015, mais les élections de 2022 revêtent un caractère particulier : c’est la première fois qu’elle brigue les suffrages alors qu’elle est aussi cheffe du Parti libéral.

La tendance s’inverse chez QS

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Gabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire de Québec solidaire

QS : 9150 km parcourus depuis le début de la campagne

D’abord en région, puis en ville : le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, s’est lui aussi principalement tourné vers l’île de Montréal dans les deux dernières semaines, pour 56 % de ses arrêts de campagne. Le reste de son temps a été passé entre Québec et ses environs (19 %) et les autres régions (22 %). Il s’agit d’un changement de cap important pour M. Nadeau-Dubois qui, dans la première moitié de la campagne, avait passé près des deux tiers de son temps en région. Globalement, environ 45 % du temps de « GND » aura été passé à l’extérieur des grands centres urbains depuis le début de la joute électorale, le parti ne cachant pas son intention de faire des gains à l’extérieur de Québec et de Montréal.

St-Pierre Plamondon sort de Montréal

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, lors d’un arrêt à Trois-Rivières samedi

PQ : 10 659 km parcourus depuis le début de la campagne

Environ 42 % du temps du chef péquiste a été passé en dehors des grands centres durant la seconde moitié de campagne. En additionnant les couronnes et l’île de Montréal, « PSPP » a tout de même effectué 43 % de ses arrêts dans le Grand Montréal, dont de nouvelles visites dans Camille-Laurin, où il tente de se faire élire. Le retrait de la candidate solidaire Marie-Eve Rancourt, filmée en train de dérober un dépliant péquiste d’une boîte aux lettres, risque d’ailleurs de favoriser le chef péquiste le jour du scrutin. Depuis le début, le chef du Parti québécois a d’ailleurs passé presque autant de temps dans la métropole que dans les autres régions, mais très peu dans la région de Québec, soit à peine 13 %, le plus faible taux parmi les cinq chefs.

L’essentiel à Québec pour Duhaime

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec, en point de presse à Québec, vendredi

PCQ : 10 212 km parcourus depuis le début de la campagne

Quatre-vingt-neuf pour cent. C’est la proportion du temps passé par le chef conservateur au cours de cette deuxième moitié de campagne dans la région de Québec. Depuis le début de la campagne, Éric Duhaime y a concentré la majorité de ses arrêts. La chose n’est pas anodine : les conservateurs visent depuis le début des circonscriptions surtout situées en banlieue de Québec détenues par la CAQ de François Legault. Le reste du temps de M. Duhaime a été partagé entre Montréal (15 %), les régions québécoises (20 %) et les couronnes de Montréal (7 %).

96 sur 125

Au total, au moins 96 des 125 circonscriptions de la province ont reçu la visite d’un chef à un moment ou un autre de la campagne. La grande région de Québec demeure l’endroit qui a été le plus visité durant la campagne. La preuve : une seule de ses 18 circonscriptions n’a pas été le théâtre d’un arrêt de campagne. À l’inverse, délaissées par les chefs, les couronnes de la métropole ont vu les chefs bouder 15 de leurs 37 circonscriptions.

En savoir plus
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    Nombre de visites effectuées par les chefs dans la circonscription de Taschereau, au centre-ville de Québec. Il s’agit de la circonscription la plus visitée de la campagne électorale.
    Source : données colligées par la presse