(Sainte-Marie-de-Beauce) « La surprise va partir d’ici ! » C’est le message lancé par le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, à ses partisans de Beauce-Nord à moins de 24 heures du scrutin. Les espoirs de son candidat Olivier Dumais ont grandi au fil de la campagne électorale si bien qu’il pourrait coiffer le député sortant caquiste Luc Provençal au fil d’arrivée.

« La Beauce, c’est le berceau de l’entrepreneuriat, c’est le berceau de la liberté au Québec, c’est vous autres qui allez faire résonner le message partout au Québec », a affirmé Éric Duhaime lors de ce premier arrêt dans la circonscription depuis le début officiel de la campagne électorale, le 28 août.

La veille du déclenchement, il avait tenu un rassemblement imposant à Beauceville. Les projections électorales du site Qc125 donnaient alors à la Coalition avenir Québec (CAQ) une bonne longueur d’avance dans Beauce-Nord. Aujourd’hui, elles indiquent qu’Olivier Dumais pourrait causer la surprise.

Au fil des semaines, le candidat conservateur, également maire de Saint-Lambert-de-Lauzon, s’est entouré de plus de 200 bénévoles. C’est ce qui fera la différence, selon lui.

« De faire une campagne sur le terrain, et non pas juste de médias sociaux, les deux. Aller rencontrer les gens, porte à porte, les fermes, tout ce qui est “entreprise”. On a tout fait. »

Lors de l’arrêt de la caravane conservatrice à Sainte-Marie, en Beauce, dimanche, environ 200 personnes attendaient l’arrivée d’Éric Duhaime. « Ne négligez aucun effort », leur a-t-il dit. Il compte sur la sortie de vote pour faire mentir les sondages qui indiquent que le PCQ a cessé sa montée.

Je pense que notre vote est sous-estimé à l’heure actuelle et j’ai confiance que demain on va causer la surprise dans bien des circonscriptions, autant pour les premières places que pour les deuxièmes places.

Éric Duhaime, chef du PCQ

Plus tôt dans la journée, le chef conservateur a dressé son bilan de campagne. Il estime être parvenu à gagner « le combat des idées » en réussissant à imposer dans le débat public des questions comme la place du privé en santé et le troisième lien entre Québec et Lévis.

« Une alternative crédible »

Il s’attend à un résultat serré dans plusieurs circonscriptions des régions de Québec et Chaudière-Appalaches et estime que les conservateurs seront compétitifs dans le Centre-du-Québec, en Mauricie, dans le 450, en Abitibi et au Lac-Saint-Jean.

« Il va falloir regarder combien de sièges on va gagner, quel pourcentage on va réaliser au niveau national, mais aussi dans combien de circonscriptions le Parti conservateur va terminer deuxième, dans combien de régions le Parti conservateur va finir deuxième parce que ça, ça veut dire qu’on va être l’alternative pour la prochaine [élection]. »

Il a rappelé que les conservateurs ont démarré « avec une claque et une bottine », c’est-à-dire qu’ils ne bénéficiaient pas des mêmes ressources que les quatre autres principaux partis. En un an, le PCQ a réussi à créer 125 associations de circonscription et à présenter autant de candidats. Les rassemblements du parti ne se sont pas essoufflés non plus au fil des semaines.

Vous avez vu, le plus gros rassemblement dans l’ouest de l’île de Montréal, ce n’est pas le Parti libéral qui l’a eu, c’est le Parti conservateur du Québec.

Éric Duhaime, chef du PCQ

Pour lui, c’est signe que son parti est devenu « une alternative crédible aux yeux d’un nombre grandissant d’anglophones et d’allophones ».

Sa caravane a fait plusieurs arrêts entre Montréal et Québec dimanche, d’abord à Saint-Hyacinthe, où une centaine de partisans galvanisés l’attendaient, puis à Daveluyville, au Centre-du-Québec, où il a été accueilli par quelques dizaines de personnes, et à Sainte-Marie. Sa journée s’est terminée dans sa circonscription de Chauveau, à Québec, où il s’est adressé à ses bénévoles.

Legault « tente d’acheter l’élection »

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux samedi, le chef de la CAQ, François Legault, a rappelé aux électeurs qu’il allait « envoyer un chèque de 400 $ à 600 $ » si son parti forme à nouveau un gouvernement. Éric Duhaime espère que les Québécois ne mordront pas « à l’hameçon caquiste ». « C’est toujours triste de voir un politicien qui tente d’acheter l’élection, qui pense que les électeurs sont à vendre, a-t-il déploré. […] Il va nous retourner une fraction de ce qu’il va nous chercher de trop dans nos poches. C’est ça, la réalité. »