(Pointe-Claire) Le chef conservateur a tenu son dernier rassemblement de la campagne électorale dans un hôtel de l’Ouest-de-l’Île de Montréal devant une foule galvanisée. Après la Coalition avenir Québec qui les a exclus et le Parti libéral du Québec qui les a tenus pour acquis, Éric Duhaime a offert une nouvelle option aux anglophones.

« Nous allons tourner la page sur 50 ans de batailles linguistiques et constitutionnelles », a-t-il déclaré dans son discours.

Le chef conservateur s’est lui-même dit étonné d’avoir pris autant d’essor chez un électorat si éloigné des banlieues de Québec. La salle du Hilton de Pointe-Claire, qui peut contenir 800 personnes, était presque entièrement remplie.

« Une circonscription comme D’Arcy-McGee, qui a déjà donné des majorités de 97 % au Parti libéral du Québec, 93 %, 91 % dépendamment quel candidat était là, vous allez voir que le résultat va possiblement vous surprendre lundi soir », avait-il prédit en mêlée de presse quelques minutes avant d’entrer dans l’immeuble. Le site de projections électorales Qc125. com donne une bonne longueur d’avance à la candidate libérale Elisabeth Prass.

Jérémie John Martin, de Westmount, estime que le Bloc Montréal et le Parti canadien du Québec pourraient diviser le vote anglophone et venir brouiller les cartes. Le jeune avocat ne cachait pas son enthousiasme pour le chef conservateur. « Il fait vraiment une percée chez les anglophones, a-t-il fait remarquer. J’espère que ça va mettre un pansement sur les divisions du passé. »

En début de campagne, Éric Duhaime a promis d’abroger la loi 96 pour protéger les « droits historiques » de la minorité anglophone. « Vous ne faites pas partie du Québec de François Legault et c’est inacceptable », leur a-t-il dit samedi, rappelant au passage que son adversaire caquiste avait refusé de participer à un débat en anglais.

« Le Parti libéral [du Québec] est en train de devenir un tiers parti », a-t-il ajouté un peu plus tard.

Le candidat conservateur dans la circonscription de Jacques-Cartier, Louis-Charles Fortier, a invité la foule à demeurer fidèle au PCQ. « Je vous demande de voter conservateur pas seulement aujourd’hui, mais à la prochaine élection, puis à l’élection suivante et à l’autre après celle-là, a-t-il dit. Il faut leur montrer que nous n’allons pas être ignorés. »

Le Québec a besoin d’une opposition forte

Plus tôt dans la journée, Éric Duhaime a demandé aux électeurs de « sanctionner » François Legault « pour ce qu’il a fait », plutôt que de le « récompenser », à deux jours d’un scrutin qui pourrait s’avérer décisif pour l’avenir de la formation politique.

« C’est crucial d’envoyer un maximum de députés d’opposition à l’Assemblée nationale », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse devant son local électoral dans Chauveau. Une cinquantaine de bénévoles étaient massés autour de lui.

« Ce gouvernement-là ne mérite d’aucune façon d’être réélu… », a-t-il ajouté avant d’être interrompu par un coup de klaxon. « Go, Duhaime, go ! », ont scandé des partisans qui passaient en voiture. « Merci ! », leur a-t-il répondu.

Un vote pour le Parti conservateur, c’est clairement une opposition pour dire non à la concentration du pouvoir entre les mains de François Legault.

Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec

La participation des électeurs sera cruciale pour le PCQ, qui était « à 1 % » des intentions de vote il y a un an et n’avait « qu’un demi-employé il y a quelques mois ». Après sa conférence de presse, le chef conservateur a mobilisé ses bénévoles avant d’aller faire un blitz de porte-à-porte dans un secteur de sa circonscription où il a déjà beaucoup d’appuis. Le site de projections électorales Qc125. com le donne deuxième dans sa circonscription, Chauveau.

« Si on veut avoir un vrai impact, si on veut jouer notre rôle d’opposition, il faut que je sois à l’Assemblée nationale », a-t-il dit à un électeur déjà conquis, mais dont la conjointe avait l’intention de voter pour son adversaire caquiste, Sylvain Lévesque.

Éric Duhaime est ensuite remonté dans son autocar de campagne pour faire des arrêts à Charlesbourg, Trois-Rivières, Louiseville et Blainville, où il a rappelé chaque fois la position de la Coalition avenir Québec sur l’immigration. Il a pris son premier vrai bain de foule non partisan de la campagne électorale au Festival de la galette de sarrasin de Louiseville, où des jeunes comme des aînés sont venus spontanément lui serrer la main.