Le président de l’Association du Parti libéral du Québec dans Chomedey, une circonscription considérée comme un château fort de la formation politique, affirme avoir été victime d’une campagne de salissage lors du processus d’investiture ayant mené à la victoire de sa rivale en août dernier. Peter Papadakis dénonce aujourd’hui les autorités du parti pour avoir fait la sourde oreille à ses récriminations. Il n’exclut pas d’entreprendre un recours au civil.

Lors d’une rare sortie publique d’un membre de l’exécutif local d’une circonscription, Peter Papadakis affirme avoir été victime d’une campagne « très négative et très sale » de la part d’un de ses adversaires, qui n’a toujours pas pu être identifié.

Militante libérale de longue date, Lakhoyan Olivier a été élue candidate officielle du PLQ dans la circonscription au terme de l’investiture, le 8 août dernier, avec 51,5 % des suffrages exprimés, rapportait le Courrier Laval. Elle alors devancé Sayed Melhem et Peter Papadakis, qui récoltaient respectivement 37,5 et 11 % des voix.

Or, l’exercice s’est révélé périlleux pour Peter Papadakis, après que des dépliants ont été distribués dans des boîtes aux lettres de membres du parti dans le but de salir son image. « Effrayant ; toujours perdu ; Corrompre [sic] », peut-on lire sur des tracts affichant la photo de Peter Papadakis et que La Presse a pu consulter.

PHOTO FOURNIE PAR PETER PAPADAKIS

Exemplaire d'un des tracts laissés dans des boîtes à lettres de membres du Parti libéral du Québec dans la circonscription de Chomedey lors de la course à l'investiture du parti

« Je ne peux pas vous dire qui l’a fait, mais ça vient d’un autre candidat. Et le parti a une responsabilité là-dedans parce qu’ils n’ont pas abordé le problème avec les autres candidats. Ç’a été normalisé », déplore-t-il, en précisant que seuls les candidats à l’investiture avaient accès aux adresses des membres du parti dans le cadre de cette campagne d’investiture.

« Il y a eu du silence »

Qui plus est, malgré un courriel envoyé par l’agent officiel de Peter Papadakis au PLQ juste avant le jour du scrutin et un autre plus tard cet été, le parti n’avait toujours pas répondu à ses inquiétudes par rapport à l’impact de ces tracts sur son image.

« Je suis président d’association, je suis libéral, et je suis attaqué par un autre candidat. […] Qu’est-ce que le parti va faire pour protéger la réputation des présidents ? Il y a eu du silence. […] Moi, je trouve que c’est un manque de respect », ajoute-t-il.

Questionné sur cette situation, le PLQ a reconnu que la situation lui avait été rapportée. Le parti se porte également garant de l’intégrité du processus électoral dans le cadre de l’investiture de Chomedey.

« Nous avons demandé aux équipes de cesser ces pratiques lors des rencontres qui ont lieu durant l’élection. Nous avons investigué, mais malheureusement, nous n’avons pas été en mesure de trouver des preuves nous permettant d’identifier la provenance [des tracts] », a précisé le directeur des communications du PLQ, Maxime Roy.

Des rapports financiers manquants

Mais les récriminations de Peter Papadakis ne s’arrêtent pas là. Celui-ci déplore de ne toujours pas avoir pu consulter les rapports de dépenses de ses adversaires, qui devaient tous être remis au parti en date du 7 septembre.

« Moi, j’ai tout respecté ça, de façon transparente, mais malheureusement, je n’ai pas de preuve que la candidate actuelle a respecté [le processus] », a indiqué, en entrevue, Peter Papadakis.

Malgré plusieurs appels au parti afin de pouvoir consulter les rapports financiers de ses adversaires, ce n’est qu’à la suite de questions posées par La Presse qu’ils lui ont finalement été remis. Or, plusieurs pièces justificatives manquent, tout comme le rapport financier de l’un des candidats.

En février, la cheffe du PLQ, Dominique Anglade, s’était engagée à tenir des investitures ouvertes dans « une bonne majorité » des 125 circonscriptions. Avec une investiture ouverte, un chef laisse les membres choisir le candidat. Il cherche à stimuler le dépôt de candidatures et à faire augmenter le nombre de membres.

Or, le PLQ a tenu des investitures ouvertes dans seulement neuf circonscriptions, selon les avis envoyés aux médias au cours de l’année.