(Sainte-Croix) Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a invité ses partisans à tourner la page sur « l’attitude passéiste » de François Legault qui « distortionne » l’image des Québécois en les faisant passer pour des intolérants. Il a toutefois reconnu partager certaines idées caquistes sur le français et les valeurs communes pour les nouveaux arrivants.

« La réalité est en train de changer et il faut en prendre acte », a-t-il déclaré devant la centaine de personnes rassemblées à Sainte-Croix, dans Chaudière-Appalaches. Le chef conservateur a livré un plaidoyer en faveur de l’immigration économique.

« Les immigrants, ça va être une ressource. Ça va être une addition, puis il faut ouvrir nos cœurs et nos bras pour les intégrer à la majorité francophone et les intégrer dans nos entreprises parce qu’on a une pénurie de main-d’œuvre », a-t-il fait valoir.

On a besoin d’eux autant qu’eux ont besoin de venir ici pour fuir leur pays d’origine et il va falloir à un moment donné que la CAQ comprenne ça.

Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec

Il s’est ensuite attaqué aux propos du ministre de l’Immigration, Jean Boulet, et à ceux de François Legault. Lors d’un débat électoral sur les ondes de Radio-Canada à Trois-Rivières la semaine dernière, M. Boulet a affirmé que 80 % des nouveaux arrivants « s’en vont à Montréal, ne travaillent pas, ne parlent pas français ou n’adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise ». Il s’est excusé lorsque ses propos ont refait surface mercredi.

François Legault a alimenté la controverse à son tour devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain mercredi matin en déclarant que « ce serait un peu suicidaire » d’accueillir plus de 50 000 nouveaux arrivants par année en raison du déclin du français.

« Ils sont en train de déformer la réalité, ils sont en train de donner une fausse perception et ils font passer les Québécois pour des intolérants, ce que nous ne sommes pas », a-t-il affirmé. Il a ajouté que le fait de « voir l’autre comme un étranger, comme une menace » appartient au passé et qu’il faut « le voir comme apport, comme un voisin, comme un potentiel ami, comme un potentiel collègue de travail ».

L’attitude du gouvernement actuel, elle nuit au Québec. Je pense que c’est une attitude qui est passéiste et qu’il est temps de passer à autre chose.

Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec

Le chef conservateur a toutefois reconnu être d’accord avec certaines des positions caquistes, lui qui promet d’imposer un test des valeurs aux nouveaux arrivants. « Il y a des choses qui sont fondamentales et qui ne sont pas négociables pour les Québécois, mais cela étant dit ça ne veut pas dire qu’on est contre l’immigration », a-t-il soutenu en faisant référence au français et à l’intégration des immigrants à la société québécoise.

Éric Duhaime a promis en campagne électorale de faire passer un test des valeurs aux nouveaux arrivants, notamment pour s’assurer qu’ils respectent l’égalité entre les hommes et les femmes tout comme l’homosexualité. Il n’avait pas précisé comment ce test différerait de celui qui a déjà été ajouté par la CAQ lors du dernier mandat. Il est également d’accord avec la cible annuelle de 50 000 immigrants sans être attaché à ce chiffre.