(Québec) Le chef du Parti conservateur du Québec demande à tous les partis de s’engager à limiter à 20 le nombre de ministres s’ils forment le gouvernement. Il voudrait réduire le nombre de ministres délégués et confierait les responsabilités du Secrétariat à la condition féminine à un ministère de l’Égalité.

« J’aimerais qu’il y ait un ministère de l’Égalité », a-t-il répondu lorsqu’une journaliste lui a demandé si le régime minceur qu’il propose pour un éventuel Conseil des ministres signifierait l’abolition du Conseil du statut de la femme et du Secrétariat à la condition féminine.

« Pas juste sur la condition féminine, mais sur l’ensemble des inégalités qu’il peut y avoir dans notre société, des gens, que ce soit en fonction de l’orientation sexuelle, en fonction de leur sexe, en fonction de leurs origines. »

Le chef conservateur estime que « les féministes au Québec devraient même s’enorgueillir qu’on puisse être rendu là dans la réflexion ».

Ça prouve qu’on est une société où on a cheminé depuis les 30, 40, 50 dernières années. On devrait célébrer ça et dire que maintenant on veut un ministère de l’Égalité et qu’on n’est pas juste dans les programmes de discrimination, qu’elle soit positive ou négative.

Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec

Il n’a pas pris d’engagement sur la parité. Le chef conservateur a affirmé qu’un éventuel Conseil des ministres pourrait ainsi être composé de 20 hommes, de 20 femmes ou de 10 hommes et 10 femmes. « J’ai toujours dit que c’est les compétences qui doivent dicter les choix », a-t-il précisé.

« Envoyer le bon signal »

Éric Duhaime a appelé tous les partis, mais particulièrement la Coalition avenir Québec, à adopter un régime minceur pour un futur Conseil des ministres afin d’« envoyer le bon signal » en période d’inflation. Le Conseil des ministres actuel dirigé par François Legault en compte 26.

« On a vu qu’il y a plusieurs candidats vedettes à qui il a promis des ministères. On peut penser notamment à Martine Biron, Bernard Drainville ou Caroline St-Hilaire, mais il y en a d’autres, a-t-il affirmé. On voit aussi que les ministres en place sont candidats à nouveau. »

« Donc, on se demande combien M. Legault a promis de ministères, à combien de personnes dans son équipe de candidats actuels », a-t-il ajouté.

La semaine dernière, François Legault s’était avancé sur la composition d’un futur Conseil des ministres. Il n’avait pas exclu d’avoir deux ministres sur la Rive-Sud (à Québec), là où se présentent comme candidats l’ex-animateur et ex-ministre péquiste Bernard Drainville et l’ex-journaliste Martine Biron. Il avait également évoqué l’idée de conserver Eric Girard aux Finances, Sonia LeBel au Trésor et Pierre Fitzgibbon à l’Économie.

« Est-ce que M. Legault veut faire comme Bernard Landry et monter ça au-dessus de 30 ? », a demandé Éric Duhaime. En 2002, Bernard Landry avait formé un Conseil des ministres formé de 36 élus.

Le chef conservateur estime que les postes de ministres délégués à la Santé et aux Services sociaux, aux Transports, à l’Éducation et à l’Économie devraient être éliminés. D’autres ministres pourraient alors cumuler plus d’une fonction. Il a assuré qu’il y aurait un ministre de l’Environnement et de la Jeunesse.

Son parti n’a pas calculé les économies que cela entraînerait, mais il estime que ce serait « quelques millions » en incluant tous les employés qui gravitent autour de chaque ministre.