Dominique Anglade s’accroche malgré la publication d’un nouveau sondage qui lui est défavorable. Selon le dernier Léger, sa place comme cheffe de l’opposition officielle est compromise. Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, en remontée, espère lui ravir ce titre.

« Je pense que rien n’est joué avant le 3 octobre prochain, ce qu’on sent quand on regarde les sondages comté par comté. On sent qu’il y a quelque chose qui est là », a plaidé mardi la cheffe libérale avant de mettre le cap pour la Capitale-Nationale, où elle doit prendre un bain de foule au Grand marché de Québec en après-midi. « Je pense que le Parti libéral va surprendre », a-t-elle martelé.

Le sondage Léger publié mardi dans les journaux de Québecor fait état d’une lutte à quatre pour occuper le rôle d’opposition officielle au 4 octobre. Pour une première fois, c’est Québec solidaire qui prend la deuxième place avec 17 % dans les intentions de vote. Dominique Anglade reste stable par rapport au dernier coup de sonde avec 16 %, suivi du Parti conservateur du Québec et du Parti québécois qui sont à égalité à 15 %.

La Coalition avenir Québec de François Legault est encore loin devant, bien que ses appuis diminuent d’un point de pourcentage avec 37 % des intentions de vote. Le coup de sonde a été réalisé après le deuxième débat des chefs, du 23 au 25 septembre.

Or, les attentes étaient élevées pour Dominique Anglade, qui misait sur ce deuxième affrontement pour faire bouger l’aiguille en sa faveur et inverser une tendance à la baisse. La veille du débat de Radio-Canada, elle avait changé de stratégie pour présenter « la vraie Dominique » en optant un style plus décontracté et laissant ses notes de côté. Des efforts qui ne semblent pas pour l’heure se refléter dans les intentions de vote.

« Depuis la semaine dernière, je sens quelque chose de différent. Les gens viennent nous voir, ils viennent nous parler des propositions. Quand on regarde des sondages qui sont plus locaux, on voit qu’il y a quelque chose qui bouge sur le terrain. On va continuer là-dessus », a-t-elle assuré mardi, refusant de se prononcer sur un scénario au 3 octobre prochain.

La cheffe libérale évoque des sondages internes qui sont favorables à ses troupes dans certains châteaux forts menacés. C’est le cas dans Saint-Henri–Sainte-Anne, où elle veut se faire réélire. Selon un sondage réalisé auprès de 280 électeurs, commandé par le Parti libéral du Québec à la firme Data Sciences, elle récolterait 35 % des intentions de vote dans sa circonscription, devant la CAQ (23 %) et Québec solidaire (20 %).

Selon le site de projection Qc125, elle serait plutôt au coude-à-coude avec la CAQ à 29 %.

Un baume pour le PQ

Pour le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, ce sondage est un baume. Le 26 août, la firme Léger évaluait que le Parti québécois recueillait 9 % des intentions de vote, elle lui crédite maintenant 15 %. « On est heureux de continuer de monter. La question de l’urne que j’ai identifiée à Tout le monde en parle devient vraiment une question qu’on doit se poser. Est-ce qu’on veut donner le pouvoir absolu à François Legault sans aucun contrepoids, ou avec le moins de contrepoids possible », a-t-il affirmé lors d’un point de presse à Mascouche, dans la circonscription de Masson.

M. St-Pierre Plamondon auditionne pour le rôle de chef de l’opposition officielle, et reconnait que les chances sont minces pour que le Parti québécois, à 15 % dans les intentions de vote, forme le gouvernement. « À la lumière des chiffres ce matin, ce n’est pas le scénario le plus probable », a-t-il dit.

« On peut former cette opposition officielle constructive qui veille à l’essentiel. […] On n’est clairement pas dans la marginalité. On est en croissance constante et forte. Les gens vont entendre ce message-là, à savoir que c’est vrai que ce n’est pas une bonne chose que de donner le pouvoir absolu à une seule personne, sans contrepoids ». Rappelons qu’en 2018, le Parti québécois avait obtenu 17 % des intentions de vote, et fait élire 10 députés.