(Québec) Gabriel Nadeau-Dubois dénonce sans retenue le modèle des maisons des aînés que le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) François Legault veut accélérer, si son parti obtient un deuxième mandat le 3 octobre prochain. Pour Québec solidaire (QS), le modèle caquiste est voué à l’échec. C’est aussi ce que pense la cheffe libérale, Dominique Anglade.

Dans une entrevue éditoriale à La Presse, lundi, le premier ministre sortant et chef de la CAQ a annoncé son intention de lancer une deuxième phase de construction des maisons des aînés. Elles « coûtent cher », mais il n’y a rien de « trop beau pour nos aînés », a dit M. Legault.

Selon le co-porte-parole solidaire Gabriel Nadeau-Dubois, « François Legault a mal compris comment on allait relever le défi du vieillissement de la population ».

« Les aînés nous le disent. Ce qu’ils veulent, c’est vieillir le plus longtemps possible à la maison. […] Foncer tête baissée à l’intérieur du modèle actuel, ça ne fonctionnera pas », a-t-il dit.

Cette comparaison entre les soins à domicile et la construction de maisons des aînés – ce n’est pas la première fois qu’elle est faite – a également été critiquée lundi par François Legault. « Je suis d’accord, les gens veulent rester le plus possible à la maison », mais une phase 2 est nécessaire « pour les personnes qui ne sont plus autonomes et qui ont besoin de soins à temps plein », a affirmé le chef caquiste à La Presse. « Notre objectif, c’est qu’il y ait des maisons des aînés pour tout le monde, partout », a-t-il ajouté.

Cette explication n’a toutefois pas convaincu M. Nadeau-Dubois, qui se présente plus que jamais, en ces derniers jours de campagne, comme l’alternative politique et bien souvent idéologique à la CAQ.

« Les maisons des aînés, c’est la nouvelle version du vieux modèle. Ce qu’il faut, c’est un nouveau modèle. Ce nouveau modèle-là, le modèle d’avenir, c’est quoi ? C’est un virage historique en soins à domicile et bien sûr, en parallèle, investir pour rénover et améliorer la qualité de nos CHSLD », a dit le chef parlementaire solidaire sortant.

« Le modèle des maisons des aînés, c’est un modèle qui est essentiellement un modèle de communication. Ce n’est pas un modèle qui répond à l’un des plus grands défis du Québec, qui est celui du vieillissement de la population », a ajouté M. Nadeau-Dubois.

Même constat chez les libéraux

S’il prend le pouvoir au 3 octobre, le Parti libéral du Québec (PLQ) abandonnerait le développement de maisons des aînés. « [François Legault] est déconnecté par rapport aux besoins des aînés, aujourd’hui, les aînés ce qu’ils nous disent, c’est qu’ils veulent rester chez eux », a soutenu Dominique Anglade lors d’une mêlée de presse au Grand marché de Québec, mardi.

« Le problème, c’est qu’il fonce tête baissée dans quelque chose pour laquelle il n’a pas livré la marchandise alors que les besoins sont chez nos aînés qui veulent rester à la maison », a-t-elle ajouté, affirmant que sa formation politique continuerait d’investir dans la modernisation et la rénovation des CHSLD. Les libéraux prévoient une allocation annuelle pour les personnes de 70 ans et plus pour les aider à rester à domicile.

En matière de soins à domicile, la CAQ a proposé plus tôt au cours de la campagne électorale d’investir 900 millions de plus au cours d’un potentiel second mandat. La facture pour construire une maison des aînés s’élève à 800 000 $, voire 1 million par chambre.

Québec solidaire promet de son côté d’investir 750 millions pour garantir un accès aux soins à domicile au Québec et verser une allocation non imposable qui pourrait atteindre 15 000 $ par année pour les proches aidants.