(Québec) Lorsqu’il était animateur au FM93 à Québec en 2017, Éric Duhaime avait repris l’idée de l’ex-président américain Donald Trump et avait suggéré la construction d’un mur à la frontière canado-américaine pour empêcher les demandeurs d’asile de la traverser. Aujourd’hui chef du Parti conservateur du Québec, il estime qu’il s’agit d’une des options à envisager.

« Je considère que c’est une des options, mais il y en a d’autres », a-t-il clarifié lors d’une mêlée de presse mardi après-midi. « Il y en a plusieurs options pour que le Québec cesse l’immigration illégale et il ne faut pas l’exclure spontanément. »

Plus tôt dans la journée, il s’était dit « scandalisé de voir ce qui se passe sur le chemin Roxham » en réaction au demi-milliard dépensé à ce jour par le gouvernement fédéral pour accueillir les demandeurs d’asile. L’information a été révélée par Radio-Canada, mardi. Depuis le début de l’année, plus de 23 000 migrants ont présenté des demandes d’asile ou ont été interceptés par la Gendarmerie royale du Canada au Québec, selon les données du ministère fédéral de l’Immigration.

Croyez-vous toujours que c’est une bonne idée de construire un mur entre le Canada et les États-Unis ? lui avait alors demandé un journaliste. « Il faut trouver une façon de fermer le robinet. Vous mentionnez une façon, il y en a plein d’autres », avait-il répondu sans l’exclure, mais sans prendre une position claire.

Appelé à préciser sa pensée, le chef conservateur n’a alors pas fermé à la porte à la construction d’un mur.

Ce que je vous dis, c’est qu’il faut trouver une façon de fermer le robinet. J’aimerais mieux qu’on le fasse avec les cinq partis ensemble, je pense que ce serait plus rassembleur pour l’ensemble des Québécois.

Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec

En 2017, Éric Duhaime avait écrit dans une publication sur Facebook que « [s]i l’immigration illégale se poursuit, il faut songer sérieusement à construire un mur entre le Canada et les États-Unis ». Il avait même poussé l’audace jusqu’à contacter un entrepreneur pour faire une estimation des coûts et l’avait interviewé dans son émission de radio.

Lors de la campagne présidentielle de 2016, Donald Trump avait promis de construire un mur entre les États-Unis et le Mexique pour freiner l’immigration illégale. Or, le chef conservateur s’est récemment indigné de s’être fait comparer à l’ex-président américain par son adversaire caquiste, François Legault. Il considère toujours que l’analogie était boiteuse.

« Je ne suis pas Donald Trump », a-t-il répété. Mais c’était lui qui proposait la construction d’un mur, non ? « Ce n’était pas pour ça que M. Legault, en passant, m’a comparé à Donald Trump », a-t-il rétorqué.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a fait un parallèle entre Éric Duhaime et l’ex-président américain pour avoir refusé d’appuyer les mesures sanitaires contre la COVID-19. « Il me fait penser à quelqu’un au Sud, il nie la réalité, nie les chiffres », avait-il affirmé sans nommer Donald Trump. M. Legault avait également affirmé que le chef conservateur s’était « disqualifié » du poste de premier ministre en jouant le rôle d’« agitateur » depuis deux ans.

Lors de son passage à l’émission Tout le monde en parle dimanche, Éric Duhaime avait réclamé des excuses de son adversaire. « C’était déplacé. Je ne suis pas Donald Trump, et vous le savez ! », avait-il lancé.