Une candidate du Parti québécois s’est rétractée mardi après avoir tenu par le passé des propos critiques envers l’islam tandis qu’une autre a supprimé un gazouillis datant de novembre dernier où elle se demandait « pourquoi les minorités visibles résistent-elles autant lorsqu’elles se font arrêter ? »

Dans des publications sur Facebook déterrées mardi par Le Devoir, la candidate du parti dans la circonscription lavalloise de Sainte-Rose, Lyne Jubinville, critiquait sévèrement l’islam et l’immigration.

« Pourquoi les hidjabs envahissent de plus en plus notre paysage public ? », pouvait-on lire parmi les publications consultées par le quotidien et qui dataient de 2011 et 2016. « L’islam, ce n’est pas nous », indiquait une autre.

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a réagi dans la journée en affirmant qu’il gardera la candidate dans son équipe puisque celle-ci s’est « amendée » dans un message, lui aussi publié sur Facebook.

« Je reconnais tout à fait le droit des nouveaux Québécois et de tous les Québécois de croire en Dieu et de se rendre dans les lieux de culte de leur choix suivant leur religion. Bien que je sois très critique de l’effet des religions sur le droit des femmes, je reconnais que chacun au Québec a droit à ses convictions et par conséquent a droit d’exercer sa religion », pouvait-on lire dans le message mis en ligne par Lyne Jubinville.

Paul St-Pierre Plamondon dit « accepter » que certaines choses soient dites au Parti québécois, « que d’une perspective féministe, on critique les religions ». Mais « il y a une ligne à tracer », a-t-il ajouté.

« On ne peut pas dire à de nouveaux Québécois : ici au Québec, on est athées, et vous ne pouvez pas croire en Dieu et aller dans votre temple », a-t-il estimé, précisant que les propos de sa candidate « allaient trop loin ».

Une autre candidate retire un tweet

Quelques heures plus tard, ce fut au tour de la candidate du parti dans la circonscription de La Pinière, sur la Rive-Sud de Montréal, d’être confrontée à une ancienne publication qui a refait surface sur les réseaux sociaux.

« Pourquoi les minorités visibles résistent-elles autant lorsqu’elles se font arrêter ? Je souhaiterais obtenir une réponse de quelqu’un qui en fait partie. Merci ! », avait écrit Suzanne Gagnon en novembre dernier, sur Twitter, en dessous d’un article de La Presse au sujet de l’arrestation musclée par les policiers de jeunes hommes noirs à la sortie d’un bar à Québec.

Rapidement, la publication a été retirée du réseau social.

Le Parti québécois a indiqué que son chef, Paul St-Pierre Plamondon, était entré en contact avec la candidate « afin d’avoir des explications à propos de son tweet ».

« Elle reconnaît s’être mal exprimée et le regrette. Lorsqu’on lit [l’ensemble de l’échange], on voit qu’elle reconnaît l’existence du profilage racial et s’inquiète des blessures infligées aux minorités lors d’arrestations », a expliqué la porte-parole de M. St-Pierre Plamondon, Laura Chouinard Thuly.

Dans un commentaire subséquent, la candidate semble en effet faire un mea culpa. « Je pense seulement que résister à une arrestation, c’est se mettre en danger pour rien, surtout si l’on fait partie d’une minorité visible à cause du profilage racial qui existe », écrit-elle.

Dans un commentaire subséquent, la candidate semble en effet faire un mea culpa. « Je pense seulement que résister à une arrestation, c’est se mettre en danger pour rien, surtout si l’on fait partie d’une minorité visible à cause du profilage racial qui existe », écrit-elle.

Le chef lui a donc demandé de retirer la publication, « ce qu’elle a fait pour ne pas entretenir la confusion », précise Laura Chouinard Thuly. « Le Parti québécois réitère son engagement entier à lutter contre le profilage racial et la discrimination », a conclu la porte-parole.