(Sept-Îles) François Legault se fixe pour objectif de conclure un traité « historique » avec trois des neuf communautés innues du Québec d’ici le 31 mars, s’il est reporté au pouvoir. Il se dit également ouvert à créer une société d’État sous contrôle autochtone dans le secteur de l’énergie éolienne.

Mardi, de passage à Sept-Îles dans le cadre de sa tournée électorale dans l’Est, François Legault a rencontré des dirigeants de Boralex et d’Innergex, deux sociétés du secteur éolien, et des chefs innus. Il était en compagnie de sa candidate innue dans Duplessis, Kateri Champagne Jourdain, la directrice des relations avec le milieu du projet de parc éolien Apuiat, qui repose sur un partenariat entre Hydro-Québec, les Innus de la Côte-Nord et Boralex.

Les négociations vont bon train avec le regroupement Petapan qui réunit trois communautés autochtones (Mashteuiatsh, Essipit et Nutashkuan) en vue de la conclusion d’un traité. « Au plus tard, le 31 mars 2023, on s’est donné comme objectif de signer un traité qui serait historique », a dit M. Legault lors d’une mêlée de presse.

« Il faut essayer de respecter les principes de la Déclaration de l’ONU [sur les droits des peuples autochtones]. Il faut qu’on reconnaisse le territoire [ancestral] mais sans prendre de risque que le territoire soit divisé et sans qu’il y ait de droit de veto automatique » sur les projets économiques, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il recherche « un vrai partenariat ».

Lors de la rencontre, le chef caquiste a rappelé sa promesse de développer 3000 MW d’énergie éolienne, qui pourrait se faire sur le modèle du projet Apuiat. « Vous avez oublié quelque chose », est intervenu le chef Mike McKenzie d’Uashat mak Mani-utenam (qui ne fait pas partie de Petapan). Il lui a demandé d’appuyer la création d’une « société d’énergie innue ». « C’est important aussi qu’on ait nos propres sociétés », a-t-il ajouté.

François Legault s’est dit « ouvert » à cette idée qui reviendrait à créer une société d’État sous contrôle autochtone selon ses explications. « On est ouvert à ce que leurs investissements, qui actuellement passent par Hydro-Québec, puissent passer par une société d’État », a-t-il affirmé.

François Legault dit ne pas avoir parlé de ses projets de barrages avec les chefs innus. Il n’a pas été en mesure de préciser les conséquences d’un traité avec des communautés innues sur la réalisation de chantiers hydroélectriques dans le futur.