Pendant que François Legault brandit le spectre d’une récession économique et appelle les électeurs à choisir la stabilité, Dominique Anglade rétorque au contraire qu’il s’agit d’une « raison de plus pour changer » d’équipe le 3 octobre.

« C’est une raison de plus pour changer, c’est ça que je lui réponds », a lancé du tac au tac Dominique Anglade, en mêlée de presse. Cette dernière réagissait aux propos de son adversaire caquiste qui a affirmé dimanche que le risque d’une récession augmente à 50 % au Québec et que dans ce contexte, il valait mieux choisir la stabilité plutôt que « prendre des risques ».

« S’il y a une récession, moi, je veux avoir à la tête du gouvernement du Québec quelqu’un qui est capable de collaborer avec l’ensemble des municipalités, qui peut comprendre les enjeux de la pénurie de main-d’œuvre sur notre tissu économique », a énuméré la leader libérale, qui a visité le local électoral de sa candidate dans Bourassa-Sauvé, Madwa-Nika Cadet.

Elle estime que son équipe de candidats est la mieux préparée pour affronter une récession économique, rappelant ses engagements pour le retour sur le marché des travailleurs expérimentés et pour la place des femmes au travail.

Je vais vous dire ce que mon équipe peut faire de bien mieux : reconnaître les enjeux, reconnaître la pénurie de main-d’œuvre et s’attaquer à ça de manière très forte.

Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec

Le Parti libéral du Québec promet un demi-milliard de mesures incitatives pour ramener des travailleurs âgés en emploi. Un gouvernement libéral ferait passer de 15 000 $ à 30 000 $ l’exemption de base d’impôt des travailleurs de 65 ans et plus. Dominique Anglade promet également de mettre fin aux cotisations au Régime des rentes du Québec pour les travailleurs de 62 ans et plus, sans que cela ait un impact sur la rente à la retraite.

Les libéraux se sont aussi engagés à compléter le réseau des CPE et à améliorer les conditions de travail des travailleurs de la santé et du réseau de l’éducation. « Ce sont des secteurs qui sont largement portés par des femmes. Cet élément-là, il est essentiel parce qu’il tient le filet social à bout de bras aujourd’hui », a-t-elle dit. Dominique Anglade fait de la pénurie de la main-d’œuvre un thème central de sa campagne.

« Qui sont les mieux placés pour aujourd’hui régler des enjeux comme la pénurie de main-d’œuvre ? La pénurie de main-d’œuvre que [François Legault] ne reconnaît toujours pas. C’est ça qui va nous handicaper dans […] une période où on a besoin d’avoir tous les moyens à notre disposition pour réussir », a-t-elle expliqué en marge d’une annonce sur des investissements en éducation.

Au premier jour du vote par anticipation, dimanche, François Legault a brandi le spectre d’une récession économique. En raison notamment des marchés boursiers qui ont terminé la dernière semaine en forte baisse, le risque d’une récession augmente à 50 %, a soutenu le chef caquiste. Le ministre des Finances, Eric Girard, chiffrait à 35 % le risque d’une récession jusqu’à tout récemment. Dominique Anglade n’a pas voulu évaluer le niveau de risque.

« Les risques de récession, quand même, ça fait un certain temps qu’on en parle », a-t-elle soutenu.

Après un arrêt dans Bourassa-Sauvé, Dominique Anglade passait une partie de l’après-midi dans sa circonscription, où elle est menacée par la CAQ et Québec solidaire.