(Rimouski) Gabriel Nadeau-Dubois se défend de nourrir l’écoanxiété des Québécois en répétant sans cesse que les élections du 3 octobre sont celles de la « dernière chance » pour le climat. Au premier jour du vote par anticipation, il a également pressé les jeunes à aller voter. « Ne laissez pas ce petit bout de pouvoir vous glisser entre les doigts », leur dit-il.

Selon le co-porte-parole de Québec solidaire (QS), la plateforme électorale de son parti propose des solutions aux citoyens qui veulent réduire leur empreinte environnementale, notamment en créant des sociétés d’État en matière de transport interurbain.

« En 2022, on ne peut plus considérer que l’environnement est un sujet comme les autres. Si le climat fout le camp, tout le reste va foutre le camp. […]. Si on ne prend pas ce virage-là, il n’y a aucun autre virage qu’on pourra prendre », a-t-il dit dimanche de passage à Rimouski, où QS met tous les efforts pour ravir la circonscription au Parti québécois (PQ).

Pour y arriver, le parti de gauche lance un appel à la mobilisation auprès des jeunes électeurs, répétant à qui veut l’entendre que ces élections sont la « dernière chance » pour le climat, c’est-à-dire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et limiter le réchauffement climatique.

Les jeunes du Québec, à cette élection-ci, ont à peu près un vote sur trois. C’est un pouvoir. Ce que je dis aux jeunes, c’est utilisez ce petit bout de pouvoir que vous avez. C’est l’élection de la dernière chance pour les changements climatiques. Ne laissez pas ce petit bout de pouvoir vous glisser entre les doigts.

Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire

Sa candidate dans Rimouski, Carol-Ann Kack, affirme également que les jeunes se mobilisent pour elle dans sa région.

« La campagne a réussi à intéresser suffisamment les jeunes pour qu’on ait non seulement des jeunes de l’université, du cégep, mais aussi du secondaire qui s’impliquent. Cette semaine, on a baissé ça à 12 ans. Des jeunes de 12 ans sont venus nous aider ici, parce qu’ils sont préoccupés […]. Je trouve ça époustouflant de voir ce qui se passe en ce moment. Je pense que le signal à envoyer, c’est qu’il faut les écouter », a-t-elle dit.

Ne pas montrer du doigt

Le co-porte-parole solidaire a également été confronté dimanche à un billet publié sur Facebook en 2021 par sa candidate dans la circonscription d’Anjou–Louis-Riel, Laurence Pageau. Cette dernière écrivait entre autres qu’il lui apparaissait « de plus en plus que la solution à court terme est de constamment faire preuve d’esprit critique par rapport à notre consommation et à celle de notre entourage ».

« Sentez-vous mal. Faites sentir mal le monde qui prend des décisions qui vont à l’encontre de vos valeurs. La pression des pairs et la peur du jugement sont des faiblesses humaines que l’on peut utiliser pour lutter contre les changements climatiques. Sinon, la capacité déficiente de l’esprit humain à concevoir le risque climatique et d’agir en conséquence échouera encore et toujours à nous faire poser les bons gestes à temps », écrivait-elle.

Appelé à réagir, Gabriel Nadeau-Dubois a affirmé qu’il prendrait le temps de lire la publication de sa candidate, mais que selon lui, montrer du doigt n’est pas une manière efficace de mobiliser la population.

Qu’est-ce qui va mobiliser les gens à faire de meilleurs choix écologiques ? Moi, je pense que ce n’est pas se pointer du doigt les uns les autres. Je pense que ça, c’est la vieille manière de voir la transition écologique.

Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire

« Buvez-vous votre Seven-Up dans une paille en carton ? Brassez-vous votre café avec un morceau de plastique ou un morceau de bois ? Cette manière de voir la transition écologique basée sur les choix individuels seulement, c’est une vieille manière de voir les choses. Nous, ce qu’on veut, à QS, c’est donner aux gens la possibilité de faire de meilleurs choix », a-t-il ajouté.

Un choix entre QS et la CAQ

Gabriel Nadeau-Dubois a quitté le Bas-Saint-Laurent dimanche midi pour revenir à Montréal, où il participait en soirée à la première émission de la nouvelle saison de Tout le monde en parle. Le chef parlementaire de Québec solidaire promettait d’utiliser son temps d’antenne à Radio-Canada pour réitérer que les élections mettent cette année en opposition le gouvernement sortant de la Coalition avenir Québec (CAQ) et sa formation politique.

« Je fais campagne pour gagner, mais si on est dans l’opposition le 3 octobre, plus il va y avoir de députés solidaires en face du gouvernement, plus on va être capables de faire pression pour que le gouvernement en fasse le plus possible pour les changements climatiques. On a besoin d’avoir le plus de députés écologistes possible à l’Assemblée nationale et chaque député qu’on ajoute, c’est de la pression qu’on met », a-t-il dit.