(Québec) L’élection d’un énième « député d’arrière-ban » caquiste « ne changera pas grand-chose », fait valoir Éric Duhaime. Même s’il a gagné des appuis, le Parti conservateur du Québec pourrait bien se retrouver sans députés au lendemain du scrutin du 3 octobre.

Son chef, Éric Duhaime, a fait appel samedi « au sens de la démocratie » des électeurs de Chauveau pour qu’ils lui donnent au moins un siège, avant de se lancer dans une séance de porte-à-porte. « Je pense que la voix conservatrice doit être entendue, a-t-il dit en point de presse samedi. Ce n’est pas vrai qu’on va taire une voix sur cinq au Québec, qu’il y aura zéro [député] sur 125. »

« Un chef de parti qui a connu la croissance qu’on a connue mérite d’être à l’Assemblée nationale », a-t-il ajouté à la veille du premier jour du vote par anticipation.

Au 27jour de la campagne électorale, la firme de sondage Mainstreet accordait 19,3 % du vote aux conservateurs derrière la Coalition avenir Québec, qui mène avec 38,8 %. Ces résultats placent également le PCQ devant le Parti libéral du Québec, Québec solidaire et le Parti québécois. Le sondage a été réalisé à partir d’un échantillon aléatoire de 1114 adultes. La marge d’erreur est de plus ou moins 2,9 % dans 95 % des cas.

Quelques jours auparavant, la firme Léger donnait 16 % d’intentions de vote aux conservateurs à égalité avec les libéraux et les solidaires, encore une fois derrière les caquistes, qui récoltaient 38 %. L’échantillon était composé de 1046 adultes tirés d’un panel. La méthode utilisée ne permet pas de calculer une marge d’erreur, mais elle serait de plus ou moins 3 %, 19 fois sur 20, dans le cas d’un sondage probabiliste où les répondants sont sélectionnés de façon aléatoire.

« Un député d’arrière-ban de plus ou de moins à la CAQ, ça ne changera pas grand-chose », a soutenu M. Duhaime.

Duhaime ne s’engage pas

Le chef conservateur s’est attaqué à son adversaire caquiste François Legault, qui avait promis de réformer le mode de scrutin lors de la campagne électorale de 2018 avant de reculer une fois au pouvoir. « C’est une autre de ses promesses qu’il a reniées », a-t-il souligné.

Comme il l’avait fait lors du débat des chefs de Radio-Canada, Éric Duhaime a refusé de prendre quelque engagement que ce soit pour réformer le mode de scrutin pour éviter d’alimenter le cynisme de la population. « Elle a raison d’être cynique parce que tous les politiciens lui ont promis et aucun n’a livré [la marchandise] », a-t-il constaté.

Je ne veux pas ajouter mon nom à la liste des politiciens qui mentent au sujet de la réforme électorale.

Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec

Il a dit avoir déjà milité pour remplacer le mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour par un système proportionnel mixte où un certain nombre de sièges seraient accordés en fonction du pourcentage d’appui populaire lors du vote.

« Je vais essayer de faire le contraire des autres, c’est-à-dire que je ne le promettrai pas, puis je vais le faire. Plutôt que de le promettre, puis de ne pas le faire », a-t-il blagué.

Éric Duhaime a réitéré qu’il allait « défendre le résultat, quel qu’il soit », même s’il s’avérait décevant pour les partisans conservateurs le 3 octobre. Il a rappelé que chaque vote permet aux partis de recevoir du financement tous les ans et que « le pourcentage des voix donne quand même une légitimité ».