Les convois « Dehors la CAQ », qui rouleront vers L’Assomption le 1er octobre pour dénoncer la gestion de la pandémie par le gouvernement Legault, seront suivis de près par la Sûreté du Québec (SQ). Le chef caquiste, lui, appelle à manifester « dans le respect ».

« C’est sûr qu’on se prépare à différentes choses. On veut surtout s’assurer que le tout se fasse de la meilleure façon possible, sans menacer l’intégrité des gens et des biens », a indiqué mercredi le lieutenant Benoit Richard, porte-parole de la SQ pour les élections.

Jusqu’ici, plus d’un millier de personnes ont signifié leur intérêt à participer à la manifestation sur les réseaux sociaux. Des convois « Dehors la CAQ » devraient partir de plusieurs villes pour converger vers L’Assomption, la circonscription de François Legault, ce samedi 1er octobre, à deux jours du vote. Une marche d’environ un kilomètre aura lieu vers le bureau de circonscription du premier ministre sortant.

Sur Facebook, les organisateurs disent vouloir « dénoncer le gouvernement actuel du Québec, majoritairement représenté par la CAQ, pour avoir abusé du motif de la pandémie pour créer des désordres sociaux, humains, émotifs et financiers à la société québécoise ».

Le lieutenant Richard affirme que « chaque déplacement sera analysé » individuellement. « On ne peut pas parler du type de préparation ou des stratégies, mais vous pouvez être sûrs qu’on va déployer les ressources en conséquence pour répondre à tous les besoins sur notre territoire », a-t-il insisté, en précisant toutefois que « le droit de manifester existe » et qu’il ne serait en aucun cas brimé.

La CAQ appelle au calme

Par écrit, le cabinet du chef de la CAQ a indiqué mercredi être conscient « que la pandémie a été difficile pour beaucoup de Québécois ». « On a tout fait pour sauver des vies. Les Québécois ont été très solidaires. Ils ont fait beaucoup de sacrifices pour qu’on se sorte de cette pandémie », a soulevé l’attaché de presse Ewan Sauves, sans se prononcer davantage sur les manifestations attendues.

La liberté d’expression est un droit fondamental. Elle doit par contre s’exercer dans le respect, sans intimidation.

Ewan Sauves, attaché de presse de François Legault

Chez les conservateurs, Éric Duhaime n’a pas voulu répondre aux questions des journalistes sur les convois « Dehors la CAQ », mardi soir. « Nous ne sommes aucunement liés à cette manifestation, a réitéré mercredi l’attaché de presse du chef conservateur, Cédric Lapointe. Nous défendons le droit de manifester, mais les manifestations doivent être respectueuses et pacifiques. »

Il y a deux semaines, M. Duhaime avait défendu ses candidats ayant financé le « convoi de la liberté » à Ottawa, alors que Radio-Canada avait dévoilé que cinq d’entre eux avaient fait des dons d’entre 20 $ et 125 $ en appui à la manifestation des camionneurs, qui avait finalement été déclarée illégale. « Les candidats n’ont rien fait de violent, tout a été pacifique. Moi-même, à l’époque, j’ai appuyé les camionneurs », avait-il dit.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Le « convoi de la Liberté », à Ottawa, en février dernier

« Moi, ce que j’ai vu du mouvement des camionneurs, c’était des gens qui en avaient soupé des mesures sanitaires abusives », avait ajouté le chef conservateur. Des centaines de poids lourds avaient paralysé le centre-ville d’Ottawa pendant trois semaines, en janvier et février. Le plus gros centre commercial de la capitale fédérale avait dû fermer durant cette période.

Une longue liste de reproches

Cette fois, la liste des reproches faits au gouvernement Legault est longue : on le tient notamment responsable d’avoir « confiné déraisonnablement la société à trois reprises en imposant des couvre-feux n’ayant aucun effet prouvé sur la transmission », ou encore d’avoir « forcé la fermeture de commerces québécois, causant des faillites massives », voire d’avoir « retiré la primauté parentale » avec la loi 15.

On estime également que Québec a « discriminé des citoyens qui s’interrogent sur les méthodes de gestion de la pandémie en les accusant d’être complotistes simplement parce qu’ils se questionnent », ou encore « privé des professionnels de s’exprimer librement en créant une loi de l’omerta ».

Québec a aussi « utilisé l’urgence sanitaire pour effectuer des dépenses hors du commun, complètement déraisonnables et sans aucun appel d’offres », dénoncent les organisateurs, qui estiment aussi que les médias ont été utilisés pour « filtrer l’information ». « Nous appréhendons une récidive de la part du gouvernement qui commence déjà à se manifester, entre autres avec la vaccination des moins de 5 ans », écrivent-ils aussi.

Avec la collaboration de Mylène Crête, La Presse