(Orford) Même si les projections officielles montrent que la population active dans la région de Lévis augmentera à peine d’ici 20 ans, François Legault soutient que ses « ambitions » pour le Grand Québec renverseront la tendance et rendront nécessaire le tunnel Québec-Lévis. Pour lui, « tout a été dit » sur son projet.

Le chef caquiste répète depuis longtemps que son projet est justifié notamment en raison de la croissance attendue de la population dans la grande région de Québec, en particulier à Lévis.

Or, selon l’Institut de la statistique du Québec, la population active (20-64 ans) n’augmentera que de 1,7 % dans la région métropolitaine de Lévis d’ici 2041.

« Je pense qu’avec nos ambitions, il va y avoir une croissance de la population dans le Grand Québec », a répliqué François Legault en conférence de presse à Orford mardi.

« Je veux faire du Grand Québec et du Grand Lévis une deuxième métropole. Je veux qu’il y ait plus de nouveaux arrivants qui s’installent dans le Grand Québec. Je veux qu’il y ait plus d’entreprises avec des bons salaires qui s’implantent dans la grande région de Québec. Et dans ce sens-là, je pense que tout a été dit sur le troisième lien. On a besoin de ce lien. Et on pense que c’est un tunnel quatre voies qui est la meilleure solution. »

Les déplacements en automobiles représentent 86 % des déplacements sur la Rive-Sud de Québec, contre moins de 4 % pour le transport en commun, selon l’Enquête origine-destination 2017 du ministère des Transports. Depuis 2006, la région de Lévis a enregistré une hausse de 25 % du nombre d’automobiles, une hausse deux fois plus rapide que sa population durant cette même période.

Au maire de Québec Bruno Marchand qui entend s’opposer au projet si on ne lui présente pas « des faits et de la science », François Legault a simplement répondu qu’« il a droit à son opinion ». « Je pense que j’ai dit ce que j’avais à dire », a-t-il affirmé, visiblement agacé par les questions sur le sujet. « Moi, je suis convaincu qu’on a besoin d’un tunnel quatre voies, dont deux aux heures de pointe pour le transport collectif. »

Croisé à Saint-Denis-de-Brompton lors d’un dîner militant, le ministre des Transports et candidat sortant dans Granby, Fançois Bonnardel, a refusé de répondre aux questions des journalistes, prétextant qu’il veut laisser toute la place à son chef.

Avec Clémence Delfils, La Presse