(Saint-Georges) Le chef du Parti conservateur du Québec a passé la moitié de sa journée en Beauce mardi où il espère faire une percée. Son candidat dans Beauce-Sud, Jonathan Poulin, a gagné en popularité depuis le début de la campagne. Éric Duhaime s’est ensuite rendu à Baie-Saint-Paul à quelque 200 kilomètres de route pour saluer quelques dizaines de partisans.

« Les gens veulent du changement », a constaté le maire de Saint-Georges, Claude Morin. Vous savez, on a vécu une période assez difficile avec la pandémie. »

Cet ancien député de l’Action démocratique du Québec venait tout juste de rencontrer Éric Duhaime, qu’il avait côtoyé au sein de ce parti à l’époque, pour discuter de la rénovation de la cour municipale. Il voudrait que le gouvernement québécois finance ce projet évalué à 1,2 million.

« Saint-Georges, vous avez entendu dire que c’était l’endroit où il y avait le plus de complotistes soi-disant. C’était faux de prétendre ça, a affirmé le maire. On présentait les chiffres d’une autre façon et on avait pire qu’ailleurs. Mais les Beaucerons, ce sont d’éternels insoumis. Il y a la Beauce et après ça il y a le reste du Québec. »

Les intentions de vote pour Parti conservateur d’Éric Duhaime ont connu une légère croissance, selon le dernier sondage Léger effectué après le Face-à-Face de TVA. En tout, 16 % des 1046 répondants avaient l’intention de voter conservateur, soit un gain d’un point de pourcentage. Les intentions de vote pour Québec solidaire et le Parti libéral du Québec sont également à 16 %. La méthode utilisée ne permet pas de calculer une marge d’erreur, mais elle serait de plus ou moins 3 %, 19 fois sur 20, dans le cas d’un sondage probabiliste où les répondants sont sélectionnés de façon aléatoire.

« C’est la première fois de l’histoire récente du Parti conservateur du Québec qu’on est à plus de 15 %, s’est réjoui M. Duhaime. C’est également la première fois qu’on est ex aequo en deuxième place. »

Il a rappelé qu’il restait encore 13 jours de campagne électorale. Lors de chaque rassemblement, il insiste sur l’importance pour ses partisans d’aller voter. Son parti attire, entre autres, des gens qui n’avaient pas voté depuis des décennies et qui se sont intéressés à la politique à cause de leur opposition aux mesures sanitaires.

« Notre défi, c’est vraiment de sortir le vote, a-t-il reconnu. C’est comme ça qu’on va gagner avec une sortie de vote réussie. »

Charte pour les victimes

Le chef conservateur a dévoilé son plan pour la justice à Saint-Georges. Il a laissé son candidat dans Beauce-Sud sur qui il fonde de grands espoirs en faire la présentation. Jonathan Poulin, un jeune avocat de 30 ans, veut déloger le candidat caquiste Samuel Poulin qui représente cette circonscription depuis 2018. Les deux seraient au coude-à-coude, selon le site de projections électorales Qc125.

« Avec trois Poulin, il faut choisir le bon Poulin », a blagué M. Duhaime. Il s’était trompé de nom lors d’une entrevue matinale à une station de radio locale pour le candidat caquiste avant de rapidement rectifier le tir. Il faut dire que Beauce-Sud compte trois candidats du nom de Poulin. Les libéraux y présentent aussi Antoine Poulin, qui était directeur du bureau de circonscription de la cheffe Dominique Anglade à Montréal.

Les conservateurs ont présenté treize propositions en matière de justice, dont celles de financer l’embauche de 400 policiers et de créer un registre public des prédateurs sexuels, déjà annoncées. Parmi ses autres engagements, Éric Duhaime promet entre autres d’adopter d’une charte des droits des victimes, d’adopter une législation pour que les femmes puissent accéder au casier judiciaire pour vérifier si leur partenaire de vie a un passé violent, de créer un réseau de centres de thérapie pour les hommes violents et de mettre en place un réseau d’hébergement communautaire comme solution de rechange à l’incarcération pour les personnes atteintes de troubles mentaux.

Le plus petit rassemblement de la campagne

La caravane d’Éric Duhaime s’est ensuite rendue à Baie-Saint-Paul pour rencontrer quelques dizaines de militants à l’hôtel Le Germain. Il s’agit du plus petit rassemblement observé à ce jour depuis le début de la campagne électorale. Le chef conservateur attirer généralement des centaines de personnes partout où il passe.

« Trois élections, trois partis différents. Pourquoi pas quatre élections, quatre partis différents ? », leur a-t-il suggéré. Depuis 2014, les électeurs de Charlevoix–Côte-de-Beaupré ont élu la cheffe péquiste, Pauline Marois, la libérale Caroline Simard, puis la caquiste Émilie Foster.

Il a livré un plaidoyer pour la construction de ponts « aux deux extrémités de cette circonscription : un premier lien pour la Côte-Nord à la hauteur de Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine de même que le troisième lien entre Québec et Lévis. “Ce n’est pas juste un pont pour la région de Québec, c’est un pont pour tout l’est du Québec”, a-t-il fait valoir.

Le chef conservateur a aussi souligné l’impact négatif des fermetures de commerce dues à la pandémie sur la pénurie de main-d’œuvre. « Votre région a été sacrifiée en grande partie », a-t-il affirmé.

Outré par l’alerte du couvre-feu le 31 décembre, Donald Belley ne veut plus appuyer la Coalition avenir Québec. Il votera conservateur cette fois-ci. « Je voudrais que François Legault soit minoritaire pour qu’il se fasse chauffer les fesses », a-t-il confié. Il a trouvé le gouvernement caquiste trop arrogant au cours des deux dernières années.

Jean-Philippe Tremblay a fait signer son livre d’Éric Duhaime, L’État contre les jeunes. « Je me sentais orphelin depuis que la Coalition avenir Québec avait absorbé l’Action démocratique du Québec », a-t-il résumé.