(Longueuil) Les études en cours n’y changeront rien : s’il est réélu, François Legault entend aller de l’avant avec la construction d’un tunnel Québec-Lévis à quatre voies et soutient que l’estimation de la facture, à 6,5 milliards, est un « maximum ».

Les études serviraient selon lui à « raffiner » ou « améliorer » son projet. « Ça peut venir (le) confirmer » aussi. Mais peu importe les conclusions, et même si l’idée d’un pont comme le propose Éric Duhaime pourrait être envisageable, son idée est faite.

« Il y aura une étude technique, et ensuite il y aura une décision politique. Est-ce qu’on veut un pont qui est une autoroute sur l’île d’Orléans ? Ça se peut que ce soit faisable, mais nous, ce n’est pas ce qu’on souhaite », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse à Longueuil lundi, ajoutant qu’il ne veut pas « détruire la beauté de l’île d’Orléans ». « Je ne vois pas comment on ne peut pas être capable de faire un tunnel. »

Les études « vont être capables de nous dire techniquement, c’est quoi la meilleure façon de le faire. Nous, on est convaincu que ça se fait un tunnel. Mais bon, techniquement, quels sont les meilleurs moyens pour y arriver ? Quel est l’achalandage ? Quelle part de ces quatre voies devrait être pour le transport collectif ? Quelle part pour le transport des autos. Nous, on pense que sur les heures de pointe, ça devrait être moitié moitié. »

Les études pourraient « raffiner » l’« estimé » de la facture de 6,5 milliards de dollars. Mais il considère ce chiffre comme un plafond. « Selon les gens du ministère des Transports du Québec, ça devrait coûter environ 6,5 milliards. […] On s’est mis un peu des coussins. On pense que c’est un maximum », a-t-il affirmé.

La cheffe libérale Dominique Anglade considère que M. Legault « se moque de la science et des faits ». « Il nous rit en pleine face avec le troisième lien ! » a-t-elle lancé.

Pour Gabriel Nadeau-Dubois de Québec solidaire, le chef caquiste se contredit lui-même. « François Legault dit souvent qu’il est pragmatique. Je suis désolé, ça c’est le contraire d’être pragmatique. Ça, c’est être dogmatique », a-t-il réagi. Il trouve risible l’estimation de la facture. « Il nous sort un chiffre de son chapeau, ce chiffre-là est basé sur rien d’autre que son intuition personnelle, tout comme ce projet-là n’est pas basé sur grand-chose. On ne peut pas investir des milliards de dollars sur une question de feeling. »

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon invite les électeurs de l’extérieur de la capitale à porter attention à ce débat. « Pour tout le Québec qui regarde les milliards être dépensés en fonction de l’intérêt de la CAQ et non pas de l’intérêt public, et qui voit leurs projets ne pas avancer, évidemment que ça doit créer une réaction », a-t-il plaidé.

Avec Fanny Lévesque, Hugo Pilon-Larose et Charles Lecavalier, La Presse

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Les études serviraient selon lui à « raffiner » ou à « améliorer » son projet. « Ça peut venir (le) confirmer » aussi. Mais peu importe les conclusions, et même si l’idée d’un pont comme le propose Éric Duhaime pourrait être envisageable, son idée est faite.

« Il y aura une étude technique, et ensuite il y aura une décision politique. Est-ce qu’on veut un pont qui est une autoroute sur l’île d’Orléans ? Ça se peut que ce soit faisable, mais nous, ce n’est pas ce qu’on souhaite », a affirmé François Legault lors d’une conférence de presse à Longueuil lundi, ajoutant qu’il ne veut pas « détruire la beauté de l’île d’Orléans ».

Les études « vont être capables de nous dire, techniquement, c’est quoi la meilleure façon de le faire. Nous, on est convaincus que ça se fait, un tunnel. Mais bon, techniquement, quels sont les meilleurs moyens pour y arriver ? Quel est l’achalandage ? Quelle part de ces quatre voies devrait être pour le transport collectif ? Quelle part pour le transport des autos ? Nous, on pense que sur les heures de pointe, ça devrait être moitié-moitié. »

Les études pourraient « raffiner » l’« estimé » de la facture de 6,5 milliards de dollars. Mais il considère ce chiffre comme un plafond.

Selon les gens du ministère des Transports du Québec, ça devrait coûter environ 6,5 milliards. […] On s’est mis un peu des coussins. On pense que c’est un maximum.

François Legault

La cheffe libérale, Dominique Anglade, estime que M. Legault « se moque de la science et des faits ». « Il nous rit en pleine face avec le troisième lien ! », a-t-elle lancé.

Pour Gabriel Nadeau-Dubois, de Québec solidaire, le chef caquiste se contredit lui-même. « François Legault dit souvent qu’il est pragmatique. Je suis désolé, ça, c’est le contraire d’être pragmatique. Ça, c’est être dogmatique », a-t-il réagi. Il trouve risible l’estimation de la facture. « Il nous sort un chiffre de son chapeau ! »

Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, invite les électeurs de l’extérieur de la capitale à porter attention à ce débat. « Pour tout le Québec, qui regarde les milliards être dépensés en fonction de l’intérêt de la CAQ et non pas de l’intérêt public, et qui voit leurs projets ne pas avancer, évidemment que ça doit créer une réaction », a-t-il plaidé.

Des recherches sur l’immigration, peut-être la souveraineté

François Legault veut créer 20 nouvelles chaires de recherche en études québécoises dans les universités, dont l’une se pencherait sur le sujet chaud des seuils d’immigration. Et peut-être aussi sur la souveraineté du Québec.

« On s’est rendu compte dans les dernières années qu’il y en avait de moins en moins », de telles chaires de recherche. « Pour toutes sortes de raisons, je ne m’embarquerai pas dans le pourquoi », a-t-il affirmé lors d’une mêlée de presse à la bibliothèque Georges-Dor de Longueuil, dans Marie-Victorin – circonscription remportée par son parti à l’occasion d’une élection partielle. Il a esquivé les questions portant sur le désintérêt des universités pour les études québécoises diagnostiqué par son parti.

« On a besoin de nos plus grands esprits pour se pencher sur le Québec. Que ce soit son histoire, son économie, son réseau d’éducation, son réseau de la santé. Évidemment, un sujet qui sera toujours important, la préservation de notre langue », a expliqué le chef caquiste.

Le sujet chaud des seuils d’immigration lui paraît incontournable. « Le Parti libéral pense qu’on peut augmenter les seuils pour les immigrants de 50 000 à 70 000. M. Nadeau-Dubois veut augmenter à 80 000. Nous, on pense que c’est impossible sans continuer de voir un déclin du français au Québec. Qu’il y ait des universitaires et des chercheurs qui se penchent sur ce genre de sujet, je pense que c’est important pour l’avenir de notre nation. »

Le principe, pour le premier ministre, c’est de « bien étudier le passé, le présent, et d’évaluer différents scénarios pour l’avenir pour qu’on soit capables de continuer d’être encore plus fiers de notre nation québécoise ».

Des appels de projets seraient lancés et les propositions seraient évaluées par un comité indépendant. Le scientifique en chef et le Fonds de recherche du Québec auraient la responsabilité de mettre en œuvre le programme. Une chaire aurait droit à un maximum de 1,5 million de dollars en trois ans, avec une possibilité de renouvellement. Un gouvernement caquiste verserait un total de 40 millions au cours d’un prochain mandat.

Les partis de l’opposition seraient mis dans le coup. « On peut demander au scientifique en chef de nous suggérer des noms, et les tester avec l’opposition. Je pense que l’idée n’est pas de faire une controverse avec ces chaires-là. Il va y en avoir 20, donc il va y en avoir pour tout le monde », a affirmé M. Legault tout en disant « ce sera un comité indépendant, ce ne sera pas le gouvernement qui va décider ».

L’une pourrait-elle se pencher sur la souveraineté ? « Je pense qu’on ne peut pas exclure ça, effectivement. C’est un projet tout à fait légitime » sans être « la priorité des Québécois » selon lui.

Avec Fanny Lévesque, Hugo Pilon-Larose et Charles Lecavalier, La Presse