(Longueuil) François Legault veut créer 20 nouvelles chaires de recherche en études québécoises dans les universités dont l’une se pencherait sur le sujet chaud des seuils d’immigration. Et peut-être aussi sur la souveraineté du Québec.

« On s’est rendu compte dans les dernières années qu’il y en avait de moins en moins » de telles chaires de recherche. « Pour toutes sortes de raisons, je ne m’embarquerai pas dans le pourquoi », a-t-il affirmé lundi lors d’une conférence de presse à la bibliothèque Georges-Dor de Longueuil, dans Marie-Victorin – circonscription remportée par son parti à l’occasion d’une élection partielle. Il a esquivé les questions portant sur le désintérêt des universités pour les études québécoises diagnostiqué par son parti.

« On a besoin de nos plus grands esprits pour se pencher sur le Québec. Que ce soit son histoire, son économie, son réseau d’éducation, son réseau de la santé. Évidemment, un sujet qui sera toujours important, la préservation de notre langue », a expliqué le chef caquiste au cours de cette annonce à saveur nationaliste.

Le sujet chaud de l’immigration lui paraît incontournable. « Même dans la campagne, il y a beaucoup de débats. Le Parti libéral pense qu’on peut augmenter les seuils pour les immigrants de 50 000 à 70 000. M. Nadeau-Dubois veut augmenter à 80 000. Nous, on pense que c’est impossible sans continuer de voir un déclin du français au Québec, mais eux pensent que c’est possible. Qu’il y ait des universitaires et des chercheurs qui se penchent sur ce genre de sujet, je pense que c’est important pour l’avenir de notre nation », a-t-il soutenu.

Le principe pour lui, c’est de « bien étudier le passé, le présent, et d’évaluer différents scénarios pour l’avenir pour qu’on soit capable de continuer d’être encore plus fiers de notre nation québécoise ».

Des appels de projets seraient lancés et les propositions seraient évaluées par un comité indépendant. Le Scientifique en chef et le Fonds de recherche du Québec auraient la responsabilité de mettre en œuvre le programme et d’octroyer les fonds. Une chaire aurait droit à un maximum de 1,5 million en trois ans, avec une possibilité de renouvellement. Un gouvernement caquiste verserait un total de 40 millions au cours d’un prochain mandat.

Les partis d’opposition seraient mis dans le coup. « On peut demander au Scientifique en chef de nous suggérer des noms, et les tester avec l’opposition. Je pense que l’idée n’est pas de faire une controverse avec ces chaires-là. Il va y en avoir 20, donc il va y en avoir pour tout le monde », a affirmé M. Legault tout en disant « ce sera un comité indépendant, ce ne sera pas le gouvernement qui va décider ».

L’une pourrait-elle se pencher sur la souveraineté ? « Je pense qu’on ne peut pas exclure ça effectivement. C’est un projet tout à faire légitime » sans être « la priorité des Québécois » selon lui. « Tout ce qui permet d’étudier le Québec, ça va être accepté. »

L’environnement pourrait être également être un sujet d’étude. Mais « arrêtons de se flageller, on est bon », a tenu à préciser M. Legault.

Même si de son propre aveu sa promesse vise à faire mousser la fierté nationale, une chaire de recherche pourrait soulever des écueils et ne pas seulement faire l’éloge du modèle québécois. « Je n’ai pas la prétention que c’est parfait au Québec », a-t-il dit.