(Saguenay, Shawinigan et Bécancour) Paul St-Pierre Plamondon s’en prend à son rival Gabriel Nadeau-Dubois, qui fait selon lui des attaques personnelles et est présomptueux en affirmant que la campagne électorale s’est transformée en une course à deux entre Québec solidaire et la Coalition avenir Québec. Dominique Anglade l’accuse de son côté de faire d’être un « jeune politicien qui fait de la vieille politique ». Des accusations que balaie du revers de la main le principal intéressé.

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon s’en prend à son rival Gabriel Nadeau-Dubois, qui fait selon lui des attaques personnelles et est présomptueux en affirmant que la campagne électorale s’est transformée en une course à deux entre Québec solidaire et la Coalition avenir Québec.

« Quand j’entends Gabriel Nadeau-Dubois dire que c’est une lutte à deux, je trouve que ça a peu de considération pour les citoyens, peu de considération pour la démocratie, et les autres partis », a déploré M. St-Pierre Plamondon en point de presse dimanche à Saguenay. « Dans les faits c’est une lutte à cinq où chaque parti se distingue avec des propositions uniques ».

La veille, M. Nadeau-Dubois a déclaré qu’à « Sherbrooke, on est dans une lutte à deux, tout comme je pense la campagne au Québec est de plus en plus une lutte à deux ».

« Les gens savent très bien qu’il y a cinq partis. C’est une lutte à cinq, et dépendamment on est dans quelle région du Québec, on voit que ce n’est pas les mêmes partis qui sont dans des luttes serrées. Des fois il y a quatre partis en même temps », a-t-il ajouté.

Le chef péquiste a ajouté que les Québécois vont également voter en fonction « de l’approche et du style » de chaque leader. Contrairement à M. Nadeau-Dubois, il « ne fera pas d’attaque ». Il a cité deux exemples : la veille, le chef parlementaire de QS a comparé François Legault à l’ancien premier ministre conservateur Stephen Harper, et au débat des chefs, il s’en est pris à Dominique Anglade en l’attaquant “personnellement” pour dire “tu as mal fait ta job dans l’opposition” ».

« Ce n’est pas notre style. On va continuer à faire des propositions comme la dignité des aînés, et on va laisser les gens faire leurs choix tant au niveau du contenu que du style de politique », a dit Paul St-Pierre Plamondon.

Un adversaire plus facile à affronter, dit Anglade

Dominique Anglade croit que François Legault choisit de nommer Gabriel Nadeau-Dubois parce qu’il est un adversaire plus facile à affronter.

« Si François Legault désigne ses adversaires et pas moi, c’est parce qu’il sait très bien que le seul parti qui est capable de le confronter d’un point de vue économique, c’est le Parti libéral, c’est le seul », a-t-elle déclaré avant de prendre un bain de foule dans un centre commercial de Trois-Rivières. Elle estime au contraire qu’elle a « plus que jamais » sa place dans la campagne.

Un peu plus tôt dimanche, elle n’avait pas tardé à répliquer à Gabriel Nadeau-Dubois qui a affirmé samedi qu’une course à deux se dessine entre Québec solidaire et la Coalition avenir Québec. « Ce n’est pas aux adversaires de définir qui va être choisi par les Québécois et je pense que pour un jeune politicien, il fait pas mal de vieille politique », a-t-elle lâché en marge d’une annonce à Shawinigan.

Dans une réponse en anglais, elle a rappelé qu’il « ne faut jamais sous-estimer un adversaire ».

Lutte à deux CAQ contre PCQ

« C’est peut-être une lutte à deux sur le Plateau Mont-Royal, mais [Gabriel Nadeau-Dubois] devrait se promener ailleurs au Québec, il verrait que la lutte à deux n’est pas nécessairement entre Québec solidaire et la CAQ », a réagi le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, de passage à Nicolet dimanche matin.

« Je peux vous dire qu’ici, s’il venait dans Nicolet-Bécancour, il verrait que le candidat solidaire n’est pas là, que la lutte se fait entre Mario Lyonnais et le député sortant », a-t-il illustré. Les conservateurs espèrent remporter certaines circonscriptions caquistes, particulièrement dans la grande région de Québec.

Le Parti libéral du Québec et le Parti québécois sont devenus « tiers partis » chez les électeurs francophones, selon lui. Ils ont de la difficulté à se trouver « une raison d’être » dans le nouvel axe politique gauche-droite au lieu de l’axe fédéraliste-souverainiste qui a caractérisé la politique québécoise depuis les années 1970. « Ça se reflète notamment dans la difficulté de trouver des candidats et l’incapacité d’avoir des équipes complète », a-t-il noté.

Des accusations balayées par Nadeau-Dubois

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a balayé du revers de la main les critiques de ses adversaires, choqués par ses propos tenus samedi sur la « lutte à deux » qui se dessine à ses yeux entre la CAQ et QS.

« Il y a deux visions qui sont en contraste l’une avec l’autre. […] On est en train, à Québec solidaire, de s’imposer comme l’alternative à la CAQ », a-t-il dit de passage dans la circonscription de Saint-François, à Sherbrooke, que son parti voudrait ravir aux troupes de François Legault grâce à leur candidate vedette, la médecin spécialiste en santé publique Mélissa Généreux.

« Il y a cinq partis dans la course et les citoyens vont faire leur choix. Ils auront, dans la plupart des circonscriptions, cinq options sur le bulletin de vote », a-t-il ensuite dit, lançant une pointe à peine voilée à la cheffe libérale Dominique Anglade, qui ne présente aucun candidat dans la circonscription de Matane-Matapédia, au Bas-Saint-Laurent.

« La question, c’est quelle est la dynamique de la campagne électorale. Moi, ce que je remarque, […] c’est que depuis le début, et surtout depuis le débat des chefs, François Legault passe énormément de temps à s’en prendre à Québec solidaire. Je pense que ça révèle ce qui est en jeu pour l’avenir du Québec », a ajouté M. Nadeau-Dubois.

Appel aux indépendantistes

Depuis le premier débat des chefs, Paul St-Pierre Plamondon lance un appel aux souverainistes égarés à la CAQ. « On mène une campagne droite, on est fier de ce qu’on met de l’avant. Pendant que la CAQ se vante d’être plus fédéraliste que les libéraux et d’avoir ravi le monopole de l’action contre l’indépendance du Québec. Votre maison vous attend, la porte est ouverte », a-t-il réitéré aujourd’hui.

Il lance également un appel aux indépendantistes qui songent à appuyer Québec solidaire. « Regardez à quel point on porte fièrement ce projet de société. Regardez la place du drapeau québécois dans nos activités. Nous on pense que le drapeau québécois est une source de rassemblement pour tout le monde », a-t-il dit.