(Montréal) Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon promet de doubler les budgets de Télé-Québec, notamment pour offrir des émissions jeunesse de qualité, et s’en prend à La Pat’ Patrouille et à ses imitations qui pullulent sur les ondes de la chaîne de télévision québécoise publique à vocation éducative et culturelle.

« Tu as Super Wings, Robocar Poli, La Pat’ Patrouille, c’est toute la même émission. C’est un avion, un train ou La Pat’ Patrouille, mais ils font exactement la même affaire », a pesté le père de famille, habitué aux émissions matinales de Télé-Québec.

« Je me suis informé pourquoi les enfants aimaient ça. Ça exploite le fait que les enfants aiment beaucoup les couleurs et les mouvements rapides, mais ce n’est pas nécessairement sain sur le plan éducatif. Quand tu compares avec la nouvelle mouture de Passe-Partout, et les émissions que Télé-Québec fait, c’est le jour et la nuit », a-t-il lancé. Il critique ces émissions colorées où un groupe de chiens, d’avions ou d’automobiles anthropomorphes aident leur communauté grâce à des superpouvoirs.

M. St-Pierre Plamondon veut doubler les budgets de Télé-Québec, qui atteindraient 140 millions par année.

Les émissions jeunesse québécoises sont tellement meilleures. Je le sais, j’écoute Télé-Québec chaque matin avec mes enfants, puis entre La Pat’ Patrouille et toutes les émissions qui sont des dédoublements de La Pat’ Patrouille, mais avec un train ou une autre bébelle, et nos émissions québécoises qui sont intelligentes et éducatives… Faisons du contenu québécois.

Paul St-Pierre Plamondon

M. St-Pierre Plamondon estime qu’en haussant les budgets de Télé-Québec, il investirait « dans notre avenir et dans la santé de nos enfants ». Il croit que les émissions étrangères achetées par Télé-Québec « ont été créées sous l’angle commercial et pas sous l’angle éducatif », et provoquent de la « surstimulation ». Elles seraient « remplacées » par des émissions québécoises.

Mais pas toutes, tout de même. « Il y aura La Pat’ Patrouille, mon fils de 2 ans va capoter s’il n’y a plus La Pat’ Patrouille », a lancé le chef péquiste.

Univers culturel et mental anglo-américain

Le PQ n’est pas le premier parti à s’aventurer sur ce terrain. La Coalition avenir Québec a déjà promis d’investir 65 millions en création jeunesse pour Télé-Québec afin de permettre à la société d’État d’ajouter « 100 nouvelles heures destinées aux enfants de 3 à 12 ans chaque année » sur quatre ans. Mais M. St-Pierre Plamondon réplique que pour la CAQ, le cœur n’y est pas. « La CAQ n’a pas démontré un intérêt pour cette question. Évidemment, elle va répondre qu’elle a fait un ajout de budget et ils vont nous ajouter des chiffres. Nous, on dit qu’il y a un changement de cap à avoir », a-t-il affirmé.

Lors de ce point de presse, il a énuméré ses promesses en matière de culture. Il veut créer un musée national de l’histoire du Québec, créer un bureau de promotion du contenu culturel québécois pour représenter le Québec auprès des plateformes mondiales comme Netflix et remettre un passeport culturel de 100 $ par année aux élèves du secondaire, du collégial et aux immigrants.

Au total, le PQ injecterait 800 millions sur quatre ans pour promouvoir la culture et la langue.

Pour M. St-Pierre Plamondon, il en va de l’avenir de la langue française. « L’espace culturel, quand on regarde surtout la consommation culturelle des jeunes, ça semble évident qu’il y a eu une substitution de l’univers culturel et mental anglo-américain au détriment de l’espace québécois. Ça a beaucoup d’impact à moyen et long terme sur la langue française », a-t-il déploré.