C’est un nouveau coup dur pour Dominique Anglade. Le Parti libéral du Québec n’aura pas 125 candidats sur les rangs. Le directeur général des élections du Québec (DGEQ) a rejeté la candidature libérale dans Matane-Matapédia. La cheffe envisage une contestation.

« Je n’ai pas les détails, mais il va y avoir une sérieuse discussion à l’interne », a déclaré la leader libérale, visiblement ébranlée. L’entourage de la cheffe a obtenu la confirmation que la candidature de Harley Lounsbury dans Matane-Matapédia avait été rejetée en milieu d’après-midi, après la fin de la période de mise en candidature, samedi.

« Je viens de l’apprendre […]. On a mis ça entre les mains de notre équipe légale pour voir ce qui s’est passé », a ajouté la cheffe lors d’une courte mêlée de presse à Anjou. Elle a ensuite expliqué que le Parti libéral du Québec pourrait par exemple contester la décision du DGEQ.

Dominique Anglade n’a pas nié que la situation était « inacceptable » pour son organisation. Il s’agit de la première fois depuis son histoire récente que le PLQ ne présente pas de candidat dans toutes les circonscriptions. « L’objectif, c’était d’avoir les 125 candidatures », a-t-elle soufflé. Les libéraux ont été à la traîne dans le recrutement tout l’été vis-à-vis leurs adversaires.

Au déclenchement de la campagne, il manquait des candidats libéraux à Québec, en Montérégie, dans Lanaudière, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, en Estrie et dans les six circonscriptions de l’est du Québec, alors que les autres formations avaient des équipes complètes.

Encore samedi matin, il manquait six candidatures à officialiser sur le site du DGEQ.

Le DGEQ a confirmé que l’équipe libérale serait incomplète. La date limite fixée dans la Loi électorale a en effet maintenant été atteinte. Ainsi, Harley Lounsbury, qui devait être le candidat libéral, n’apparaîtra pas sur le bulletin de vote des électeurs de la circonscription de Matane-Matapédia où le député sortant du Parti québécois, Pascal Bérubé, est largement favori.

La Coalition avenir Québec, le Parti québécois, Québec solidaire et le Parti conservateur du Québec sont tous parvenus à recruter 125 candidats.

Duhaime appuie tous ses candidats

Le PCQ a réussi à monter son équipe en peu de temps. Or, plusieurs de ses candidats ont fait les manchettes pour leurs propos controversés au cours des dernières semaines. Le chef Éric Duhaime continue tout de même de les appuyer.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec

La Presse avait rapporté jeudi que le candidat dans la circonscription de Laval-des-Rapides, Nicolas Lussier-Clément, avait déjà remis en doute la théorie de l’évolution, qui fait pourtant très largement consensus chez les scientifiques. « Moi, je n’embarque pas dans ce genre de discussions là, a réagi le chef conservateur samedi en conférence de presse. Je crois à la théorie de l’évolution. »

« Je suis capable de pardonner et de passer à autre chose », a-t-il affirmé un peu plus tard lors d’une période de questions-réponses virtuelle au colloque de Force Jeunesse. TVA avait rapporté la veille que le candidat conservateur dans Pointe-aux-Trembles, Yves Beaulieu, avait tenu des propos orduriers à l’endroit du premier ministre François Legault il y a environ un an et demi. Éric Duhaime a reconnu qu’il s’agissait de propos inacceptables et a indiqué que son candidat s’était excusé.

Ne craint-il pas que ce genre de candidature fasse fuir les électeurs modérés qui auraient été tentés de voter pour le PCQ ? « J’ai confiance dans l’intelligence des électeurs, a-t-il affirmé. Je pense qu’ils voient clair à travers ça. »