À bord des caravanes des partis, nos correspondants parlementaires vous présentent leurs billets de mi-campagne.

Le salut de la monarchie

La caravane de la Coalition avenir Québec (CAQ) n’avait pas encore démarré les moteurs qu’on l’accusait déjà de préparer une campagne « pépère ». François Legault, grand ami de Doug Ford, le premier ministre ontarien qui, quelques mois plus tôt, s’était fait réélire en prenant peu de questions, préparait-il le même coup ?

Les sceptiques ont été confondus, comme on dit. Non seulement le chef caquiste a multiplié les annonces, mais en plus il a fait des points de presse et des « scrums » pratiquement tous les jours. Seul bémol : les journalistes ont dû défendre leur droit à se défaire des chaînes du principe « une question, une sous-question ». Bon joueur, on nous a ensuite donné plus de temps de parole.

Poser des questions – toutes les questions – en campagne électorale, c’est essentiel. Cela permet d’aller au-delà de l’annonce du jour. De faire des liens entre les promesses des uns et des autres, puis de mettre le bilan du gouvernement en perspective. Et dans cet exercice, où les enjeux sont complexes, François Legault peut devenir son pire ennemi. Les analystes l’avaient prévu et leur prédiction s’est avérée sur le thème de l’immigration.

Trop de route embrouille le cerveau 

Au cours d’une journée bien remplie (trop remplie ?), M. Legault a trébuché. Il a fait un amalgame entre l’immigration et la violence. Pourtant, les questions n’étaient pas piégées.

Ce matin-là, le départ s’est fait de Trois-Rivières à l’aurore. Le chef caquiste s’est rendu à l’Union des producteurs agricoles (UPA), à Longueuil. Il était en forme : Gabriel Nadeau-Dubois, de Québec solidaire, était la cible de toutes les colères, n’ayant pas prévu d’exclure les terres agricoles de sa hausse d’impôt pour les « millionnaires ».

La caravane caquiste est ensuite allée visiter une école à Victoriaville. Mais un accident sur l’autoroute a provoqué un changement d’itinéraire qui a rallongé le trajet. L’après-midi était bien entamé et personne n’avait encore dîné. C’est là qu’il a tenu ses propos controversés, en point de presse. Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, dit-on, mais les mots pour le dire ne viennent pas aisément le ventre vide.

Un long trajet pour réfléchir

Roberval était l’étape suivante de cette longue journée. En route vers le Lac-Saint-Jean, après avoir passé sa journée de la Mauricie au Centre-du-Québec en passant par la Montérégie, François Legault a rectifié le tir. L’immigration est une richesse, a-t-il dit sur les réseaux sociaux. Mais la caravane du chef savait très bien que le sujet le suivrait dans ses prochains points de presse.

Le lendemain, après avoir été questionné sur sa déclaration, le chef de la CAQ a pris la route vers Tadoussac. Mais cette brève virée sur la Côte-Nord a vite été chamboulée par un évènement inattendu : la reine Élisabeth II est morte. Pour François Legault, ancien ténor souverainiste, aujourd’hui fier nationaliste, l’heure est passée au recueillement face à ce symbole de la monarchie britannique. Il a annulé ses activités pour le reste de la journée.

« God Save the King » Charles III, ont clamé les Anglais. François Legault l’a peut-être murmuré aussi, ce jour-là. Surtout si ça lui permettait de changer de sujet.

Une foule de bains de foule

PHOTO DENIS GERMAIN, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Dominique Anglade, à la Fête de la famille à Laval

Maha Hosni est préposée aux bénéficiaires. La jeune femme d’origine marocaine vit au Québec depuis quatre ans.

Quand elle a aperçu l’essaim de caméras et de journalistes qui bourdonnait autour de Dominique Anglade au Carrefour de l’Estrie, elle s’est précipitée en sa direction. Elle était « trop contente » de partager sa joie : elle pourra voter pour la première fois.

« Ça ne fait même pas un mois et demi que j’ai la citoyenneté canadienne ! Je suis tellement excitée, tellement heureuse de participer dans la vie politique ici ! »

PHOTO JEAN ROY, ARCHIVES LA TRIBUNE

Maha Hosni

Elle a échangé quelques mots avec Dominique Anglade et son candidat dans Sherbrooke, François Vaes. En résumé : ça a cliqué.

On a ironisé en se disant qu’elle ferait peut-être une bonne candidate libérale ! Plusieurs circonscriptions étaient alors orphelines…

Les bains de foule ont des vertus thérapeutiques pour Dominique Anglade, surtout après un début de campagne difficile. Conférence de presse sans équipe au jour 1, rassemblements modestes, présence interminable à Québec, difficultés de recrutement, annonces laborieuses, controverses avec des candidats… On n’a jamais une deuxième chance de faire une bonne première impression, reconnaissent des libéraux, pour qui leur cheffe s’est néanmoins rattrapée à la suite des propos controversés de François Legault sur l’immigration. On mise beaucoup sur le débat des chefs de jeudi soir.

Les avaries de la caravane libérale forment tout un contraste avec l’énergie et le dynamisme de Dominique Anglade lors de ses sorties en public, comme on l’a vu au Carrefour de l’Estrie et dans bien d’autres endroits. Car elle ne s’en prive pas.

On a compté sur les doigts d’une main le nombre de bains de foule pris par Jean Charest en 2012, une campagne qu’il avait déclenchée dans la foulée de la crise étudiante.

Ce n’était pas la tasse de thé de Philippe Couillard. Ni en 2014 ni en 2018. Ce cérébral s’était prêté à l’exercice avec la même aisance que Bambi sur la glace.

Avec Dominique Anglade, on fait un saut quantique. Elle en fait beaucoup et se débrouille bien. Même ses adversaires reconnaissent son entregent, la qualité de son écoute aussi. Ils préfèrent ne pas être nommés…

Dominique Anglade fait aussi du porte-à-porte – y compris dans sa circonscription où la lutte est serrée –, ce qu’un chef libéral a très rarement ou n’a jamais fait dans les 20 dernières années.

Un bain de foule ou un porte-à-porte, c’est un exercice sans filet, avec sa part de risques. L’environnement est moins contrôlé. Mais les électeurs sont polis et accueillants pour la plupart.

Dominique Anglade est la seule femme en lice comme chef, et ses adversaires ne se font probablement pas dire des « Vous avez vraiment des beaux yeux » et des « Vous êtes encore plus belle en personne », comme on l’a entendu avec elle.

Aux indécis comme aux abstentionnistes, elle fait son plaidoyer. Aux rares qui osent lui avouer qu’ils ne voteront pas pour elle, elle tente parfois un « pourquoi ? ».

Il y a eu à peine quelques couacs. À Laval, une électrice ouvertement « déçue » de Mme Anglade et de l’opposition en général lui a dit qu’elle « a mal au cœur de voir les libéraux si bas que ça ». Et son « rouge » de mari a voulu témoigner de son appui indéfectible à la cheffe libérale en allant jusqu’à qualifier François Legault de « deuxième Ceaucescu »… Oups.

Jean Charest a connu pire en 2007 dans une usine d’ABB, où il s’était fait apostropher par un travailleur furieux des hausses successives des tarifs d’Hydro et des promesses rompues de baisses d’impôt. Le chef libéral avait mis les pieds dans un guêpier adéquiste… Un moment marquant de la campagne.

Le style Anglade donne parfois des maux de tête aux gardes du corps, préoccupés par la montée de l’intimidation. On l’a remarqué au moment où la cheffe libérale s’est baladée parmi les jeunes, certains éméchés, réunis lors d’un tail gate avant le match de l’équipe de football du Vert & Or, à Sherbrooke.

Tiens, tiens, qui a-t-on vu sur place ? Un visage familier.

« Je suis bénévole dans l’équipe de M. Vaes depuis notre rencontre l’autre jour ! »

Des Maha Hosni, la « machine libérale » en a bien besoin après l’effritement du nombre de ses membres dans les dernières années.

Une poignée de main, une bénévole !

Une poignée de main, un vote !

Si seulement c’était aussi simple de gagner des élections…

Le grand tour

PHOTO PAUL CHIASSON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire

La caravane de Québec solidaire enfile les kilomètres. Le grand tour de la péninsule gaspésienne, puis la boucle cahoteuse entre Saguenay, Chibougamau, Rouyn-Noranda, pour retourner à Montréal. Mais si l’« Orange mécanique », le nom donné par les journalistes à l’autocar solidaire, avale de l’asphalte à un rythme effréné, le parti ne vise qu’une poignée de circonscriptions bien ciblées.

« Elle est bel et bien révolue, l’époque où QS était considéré seulement comme un parti de gens de Montréal. Et pendant que dans certains partis on peine à remplir des salles dans des circonscriptions qui ont déjà été des châteaux forts, nous, on remplit nos salles, même dans des endroits où, historiquement, on a toujours été considérés comme battus. Ce n’est plus vrai, ici, dans Bonaventure », lance Gabriel Nadeau-Dubois à une centaine de personnes, surtout des jeunes, dans cette ville de 2800 âmes.

La microbrasserie La Belle Aventure est pleine à craquer en ce mercredi de début de campagne. Il pleut des cordes, et l’autocar arrive avec plus d’une heure de retard. La traversée des terres par Amqui a pris plus de temps que prévu. Mais les militants sont là pour soutenir le parti de gauche et sa candidate locale, Catherine Cyr Wright, qui a permis à QS de recruter 800 membres dans cette circonscription gaspésienne.

Puis l’autocar effectue un bref arrêt à Gaspé. Et ensuite, on roule, on roule, et on roule vers Rimouski, autre cible dans le viseur de l’équipe de M. Nadeau-Dubois. Ici, des bains de foule – le chef mise sur sa notoriété, qui saute aux yeux lorsqu’il met les pieds dans un endroit public – et la première des assemblées populaires organisées par QS.

Gabriel Nadeau-Dubois adore cet exercice, qui lui permet de prendre le pouls de ses militants, et de quelques mécontents. Généralement habile à utiliser les questions pour parler de son programme tout en répondant sur le fond, il a eu droit à quelques pointes acérées. À Rimouski justement, une femme lui a demandé pourquoi « Québec solidaire craint davantage son suicide politique que notre suicide collectif », puisque le parti refuse de renoncer à la croissance économique pour sauver la planète.

Un reporter soupire : « Je suis tanné de rouler. » Dommage pour lui, on reprend la route, cette fois pour Marie-Victorin, à Longueuil, la tête de pont des ambitions solidaires sur la Rive-Sud de Montréal. QS veut projeter une campagne nationale : le chef, pardon, le co-porte-parole, file vers l’Outaouais, n’oublie pas Sherbrooke, et dévoile son cadre financier à Trois-Rivières, où il tiendra une seconde assemblée populaire. Il en fera deux autres, à Québec, au Cégep Limoilou, dans la circonscription menacée de Jean-Lesage, puis à Rouyn-Noranda, où il arrivera tardivement après un voyage cahoteux à partir de Chibougamau.

Dans Ungava d’ailleurs, le parti met également toute la gomme. Il a dépêché une « équipe volante » en soutien à la candidate Maïté Labrecque-Saganash, et M. Nadeau-Dubois y a fait une visite précédente durant l’été. Entre Rouyn-Noranda – où la députée sortante Émilise Lessard-Therrien est en danger – et Montréal, il n’y a eu qu’un arrêt, à Grand-Remous, pour faire un « scrum », acheter des chips et profiter des installations sanitaires.

Avec Québec solidaire, on roule, on roule, on roule mais on ne s’arrête pas partout.

« Le monsieur du PQ »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Paul Saint-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

« Ah, c’est le monsieur du PQ ! »

Un soleil de plomb réchauffe la rue Saint-Jean, qui bourdonne en cette fête Arc-en-ciel, à Québec. Un homme s’approche spontanément du chef du Parti québécois (PQ) pour lui serrer la pince. « Je l’ai reconnu de la télé, je me suis dit que c’était peut-être lui, et c’était lui », lance Marc Pellerin, de passage dans la capitale nationale.

Paul St-Pierre Plamondon se fraie un chemin sur l’artère du Vieux-Québec. Son pas est rapide et les journalistes peinent à le suivre. Il multiplie les poignées de main à un rythme effréné comme pour combler son déficit de popularité. Le chef péquiste demeure l’un des politiciens les moins connus de la ligne de départ de cette campagne.

Depuis le début de la campagne, Paul St-Pierre Plamondon mise sur les fondamentaux du PQ : l’indépendance et la protection du français, quitte à avoir l’air parfois de mener une campagne en parallèle de ses adversaires. Il ne saute pas non plus facilement dans l’arène pour les critiquer. Il veut mener une campagne d’idées, martèle-t-il.

De nombreux ténors péquistes n’ont d’ailleurs pas manqué de souligner que leur capitaine « garde le cap sur l’essentiel », pour reprendre les mots de l’ex-première ministre, Pauline Marois. Selon eux, cet exercice démocratique lui donne enfin la possibilité d’exister après deux ans de pandémie.

Les derniers jours ont permis « de faire découvrir sa personnalité et de montrer qu’il avait les idées claires », a affirmé Mme Marois, dans un café d’Hochelaga.

Le vétéran François Gendron abonde dans le même sens : « Dieu sait qu’il n’a pas eu le traitement qu’il mérite », a-t-il dit devant des militants rassemblés à La Sarre.

Sur le terrain, on remarque des progrès timides au chapitre de sa notoriété. « Je vous ai écouté à la télé, vous étiez bon ! », lui ont fait savoir quelques électeurs au lendemain de sa participation à l’émission Cinq chefs, une élection à Radio-Canada. De son côté, plus la campagne avance, plus il semble à l’aise d’aller vers les gens.

Mais cela demeure dur à mesurer, parce que le leader du Parti québécois ne s’est livré qu’à deux bains de foule dignes de ce nom depuis le début de la campagne. Celui à la fête Arc-en-ciel et dimanche dernier, lors d’un arrêt à l’aréna d’Amos. Il s’agit d’une stratégie qui limite les risques.

Ses activités publiques aussi sont généralement assez courtes et il ne s’attarde pas non plus très longtemps dans les rassemblements. « Ç’a été expéditif », a même lancé spontanément l’animateur d’une rencontre avec les militants à Rouyn-Noranda, lorsqu’une dame lui a demandé pourquoi le chef partait aussi rapidement.

Des choix qui demeurent difficiles à expliquer dans le contexte où sa formation arrive dernière dans les sondages et lutte pour sa survie avec sept députés à la dissolution de la Chambre. L’exemple le plus frappant demeure la tournée en Gaspésie, l’un des derniers bastions du PQ, où ses troupes n’ont tenu qu’un seul évènement militant, à Grande-Rivière, dans Gaspé.

Environ une soixantaine de supporteurs, à la moyenne d’âge élevée, étaient réunis dans une salle beaucoup trop grande pour leur nombre. Malgré toute l’énergie du ténor Pascal Bérubé, l’image n’envoyait certainement pas celle d’une formation sur une lancée. L’arrivée dynamique à Rimouski deux jours avant était pourtant prometteuse.

Et une démonstration de force dans ce terreau fertile ne sera pas un luxe en deuxième moitié de campagne.

L'effet Duhaime

PHOTO PAUL CHIASSON, LA PRESSE CANADIENNE

Le chef conservateur Éric Duhaime lors de la présentation du cadre financier de son parti, à Laval, mercredi

Il n’est pas rare d’entendre un coup de klaxon approbateur à bord de l’autocar du Parti conservateur du Québec. Et ça ne se produit pas que dans les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, où la formation politique est populaire. Presque partout où il va, son chef Éric Duhaime fait courir les foules.

Le plus petit rassemblement tenu jusqu’à maintenant était celui d’Alma, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, quelques jours après le déclenchement de la campagne électorale. Moins de 200 personnes s’étaient alors déplacées, selon les estimations du parti.

À Québec, Lévis, Trois-Rivières ou Victoriaville, les restos-bars étaient tous pleins à craquer, au point où on peinait à se frayer un chemin dans la foule. « Moi, je ne me lave plus jamais la main », a blagué un homme après avoir échangé une poignée de main avec l’ex-animateur de radio.

Le même scénario s’est répété à Laval mardi, où des membres de la communauté anglophone s’étaient donné rendez-vous. Restaurant bondé et haie d’honneur pour le chef conservateur dans l’escalier donnant sur la mezzanine. Un collègue à la chevelure grisonnante s’étonnait d’y voir des gens qui auraient autrefois milité pour le Parti libéral du Québec.

Éric Duhaime incarne la nouveauté. Une droite fiscale assumée et décomplexée qui séduit un électorat déçu par les promesses non respectées des vieux partis. Ses comptes de taxes impayés ? Les autres ont fait pire, répondent ses partisans.

J’aime qu’il veuille intégrer plus de privé en santé. Je trouve ça logique quand on voit l’état du système.

Geneviève Roy, rencontrée lors d’un rassemblement à Saint-Romain, en Estrie

La déception envers la Coalition avenir Québec (CAQ) est palpable. « Je trouve que la CAQ est rendue plus de centre gauche », nous a fait remarquer Marie-Claude Desroches, rencontrée lors d’un rassemblement à Lévis.

Le ras-le-bol envers les mesures sanitaires revient souvent dans les conversations, parfois teintées de théories conspirationnistes. Pour de nombreux partisans conservateurs, le gouvernement caquiste est allé trop loin avec le couvre-feu, le passeport vaccinal et le port du masque obligatoire durant la pandémie. Certains déplorent qu’on les ait empêchés de voir leurs proches dans les CHSLD. D’autres vivent encore avec les conséquences du confinement et de l’école à la maison.

À l’écoute

À l’ouverture d’un bureau de campagne dans la circonscription de Montmorency, à Québec, Alexandre Belley attrape le chef au passage. « Mon fils n’a jamais terminé sa première année et maintenant, il doit aller en orthopédagogie, raconte-t-il. Mais on n’a pas le choix d’aller au privé. Il a le temps de terminer son primaire avant d’avoir accès au public. »

Éric Duhaime prend souvent le temps de s’arrêter pour les écouter. Chaque fois, il fait le tour de la salle pour saluer chaque personne avant de mobiliser ses troupes dans un discours enflammé, et surtout de les inciter à aller voter.

« Il nous reste 20 jours pour convaincre le maximum de gens, leur a-t-il rappelé à Laval mardi. Parce que dans 20 dodos, qu’est-ce qu’on va dire ? Bye-bye, Legault ! »

Son plus grand défi ? Que les longues files pour les séances photo