Pour rétorquer aux nombreux actes de vandalisme commis sur des pancartes électorales, la Coalition avenir Québec (CAQ) a envoyé ces derniers jours à tous ses organisateurs de circonscription des autocollants où on peut lire « ne cédons pas à l’intimidation ».

Ces affichages, écrits en rouge sur fond blanc, seront apposés progressivement au cours des prochains jours sur le plus de pancartes électorales possible à travers le Québec, a confirmé une source caquiste. L’idée initiale serait venue d’un organisateur de campagne au sein du « war room » du parti, situé à Québec, en réaction aux nombreuses pancartes qui ont été vandalisées depuis le début de la campagne électorale.

« On n’a jamais fait ça avant. C’est vraiment un moyen spécial qu’on prend parce qu’on se fait briser tellement de pancartes. Ça sera mis quand on en installe de nouvelles, ou encore quand on en remplace », a expliqué mardi l’attachée de presse au cabinet du premier ministre sortant, Nadia Talbot.

Sur chaque autocollant, le nom de l’agente officielle de la CAQ, Roxanne Rinfret, apparaît en petits caractères. Cela signifie très concrètement qu’il s’agit d’une dépense électorale autorisée par le parti.

Sur Twitter, mardi, le député caquiste de Chauveau Sylvain Lévesque, dont l’affiche électorale couverte de sang avait été publiée en ligne au début septembre, a révélé que « la nuit dernière, dans plusieurs quartiers de la circonscription […], il y a eu du vandalisme de masse » sur plusieurs de ses pancartes.

« Aux personnes ou à la personne qui a fait ça, je vous pose la question : à qui avez-vous réellement nui hier en posant ce geste illégal ? », s’est du même coup interrogé l’élu, en montrant l’autocollant en question devant l’une de ses pancartes vandalisées. Il invite d’ailleurs, dans la fin de sa vidéo, l’ensemble de ses concitoyens « à s’exprimer et à aller voter » le 3 octobre prochain.

Climat tendu

Dans les derniers jours, plusieurs candidats caquistes avaient aussi dénoncé que leurs pancartes ont été victimes de vandalisme. Bon nombre d’autres affichages – tous partis confondus – ont aussi été modifiés, vandalisés ou carrément arrachés depuis le début de la campagne électorale. C’est sans compter les menaces de mort qu’a reçues la libérale Marwah Rizqy, ou encore le bureau de circonscription de son collègue Enrico Ciccone qui a été vandalisé, puis cambriolé.

Jeudi dernier, la résidence du whip en chef du gouvernement et candidat dans Arthabaska, Éric Lefebvre, avait même été visée par un cortège d’une trentaine de véhicules qui tentait d’intimider le principal intéressé, un évènement qui fait l’objet d’une enquête par la Sûreté du Québec.

Éric Duhaime, lui, n’a pas voulu faire de liens mardi entre le fait qu’il ait ciblé Éric Lefebvre – il l’a accusé de limiter la liberté d’expression des autres élus en tant que whip en chef du gouvernement – et le convoi qui a tenté d’intimider le candidat. « C’est triste d’associer des gestes comme ça à des gens sans aucune preuve. Je ne trouve pas ça responsable », s’est-il défendu.

« Cela étant dit, je veux témoigner à M. Lefebvre toute ma sympathie. Je pense que des gestes comme ceux-là sont déplacés dans une société. Ça n’a pas de raison d’être. J’invite encore une fois tout le monde, peu importe vos allégeances politiques, à oublier ce genre d’intimidation-là », a persisté le chef du Parti conservateur, dont deux bénévoles ont aussi été menacés par arme blanche ces dernières semaines.

Avec Mylène Crête, La Presse