(Châteauguay) François Legault lève une fois de plus le ton envers les citoyens qui se réclament d’un mouvement pour la liberté et qui intimident des candidats à l’élection pour faire valoir leurs opinions.

Le candidat caquiste dans la circonscription d’Arthabaska et whip sortant du gouvernement, Éric Lefebvre, a raconté à TVA avoir récemment reçu la visite d’un convoi de manifestants qui ont circulé à basse vitesse à bord de leurs voitures en klaxonnant abondamment devant sa résidence familiale.

« C’était les fuck Legault, fuck Lefebvre et liberté, liberté ! », a-t-il raconté au réseau de télévision. L’enfant de la conjointe de M. Lefebvre, qui est atteinte d’une déficience intellectuelle, aurait été particulièrement marquée par l’évènement.

François Legault a vivement dénoncé lundi le comportement des manifestants. « Il y a des limites qui ont été franchies », a-t-il dit.

« Actuellement, il y a des candidats qui ont peur. Leurs familles ont peur. Leurs proches ont peur. Et c’est pas vrai qu’on va accepter ça au Québec. Ça va contre le sens de la démocratie et je pense que tous les Québécois sont perdants. C’est la responsabilité de chaque chef de faire un appel au calme », a affirmé M. Legault.

« On l’a vu avec ce qui s’est passé chez Éric Lefebvre. C’est totalement inacceptable. Et faire peur à un enfant, ça n’a rien à voir avec la liberté. Intimider, violer la propriété de quelqu’un, c’est clairement pas être pour la liberté », a-t-il ajouté.

Plus tôt dans la campagne électorale, après que la députée sortante libérale Marwah Rizqy eut été victime de menaces de mort, François Legault a demandé à la Sûreté du Québec (SQ) d’accompagner les candidats à l’élection qui craignaient pour leur sécurité. Le chef de la CAQ a confirmé lundi que certains candidats avaient depuis contacté les services policiers.

« Ça n’a pas de bon sens au Québec qu’on vive ça et qu’on fasse peur au monde. […] On n’avait pas vu ça dans les autres campagnes avant. C’est inquiétant », a dit M. Legault.

Pour sa part, la cheffe libérale Dominique Anglade a indiqué lundi qu’« après ce qui s’est passé avec Marwah Rizqy », il n’y a pas eu « à ma connaissance » d’autres cas d’intimidation et de menaces contre des candidats libéraux.

« J’ai pris connaissance de ce qui s’était passé avec Éric Lefebvre. Pour moi, que les gens manifestent, oui. Mais qu’ils manifestent devant les résidences des élus, ça c’est non », a-t-elle dit.

Avec Tommy Chouinard, La Presse