(Chibougamau) Québec solidaire ne s’oppose pas à une hausse des coupes forestières au Québec dans un contexte de lutte contre les changements climatiques, mais propose de s’assurer que le bois coupé au Québec serve d’abord à l’industrie d’ici.

« La première étape est de mieux valoriser et de mieux utiliser ce qu’on coupe déjà. S’il faut en couper plus, on n’est pas fermé à ça, mais ça devra se faire dans le respect des écosystèmes et des différentes communautés qui peuplent le territoire québécois », a affirmé le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, après une visite de l’usine de Chantiers Chibougamau.

L’entreprise, à la fine pointe de la technologie, fabrique du bois d’ingénierie, qui peut remplacer l’acier et le béton dans des bâtiments de grande envergure. C’est exactement le genre d’entreprise que veut favoriser le parti de gauche avec son plan climatique 2030.

« Chantier Chibougamau, c’est un très bel exemple du type de développements économiques qui a de l’avenir au Québec. Avec la transition écologique, des secteurs de l’économie vont être fragilisés, mais il y a aussi des secteurs qui vont fleurir. Cette entreprise fait partie d’un secteur qui est appelé à croitre », a noté M. Nadeau-Dubois. Son plan prévoit une hausse des constructions en bois, qui remplacera l’acier et le béton, qui seront en décroissance.

Besoin de bois

Mais Chantier Chibougamau a besoin de bras — Québec solidaire veut favoriser la régionalisation de l’immigration, et répond à cette demande — et de bois, beaucoup de bois. La demande explose un peu partout pour les produits du leader en bois lamellé-collé.

Ici, c’est un peu plus compliqué pour Québec solidaire. Le parti veut protéger 30 % du territoire québécois d’ici 2030, surtout au sud du Québec, là ou les gouvernements ont tendance à fermer les yeux pour ne pas nuire à l’industrie forestière.

M. Nadeau-Dubois promet un « nouveau modèle forestier » et de l’argent pour les entreprises innovantes, mais il faudra attendre plus tard en campagne pour connaître les détails. Il propose de « transformer notre industrie forestière pour utiliser le plus de bois possible au Québec ».

« Avant de dire on va couper plus, la première étape, c’est de dire comment on utilise au Québec plus de bois qu’on coupe déjà. En ce moment, il y a une partie de l’industrie forestière qui est encore tournée vers les marchés extérieurs et l’exportation », a souligné M. Nadeau-Dubois.

Remplacer l’acier et le ciment

Il n’a toutefois pas été en mesure de dire si les volumes de bois actuels récoltés dans la province étaient suffisants pour alimenter sa « vision 2030 », où les grandes constructions en bois seraient monnaie courante. Son plan prévoit pourtant que d’ici la fin de la décennie, la production de ciment et d’acier va décroître de 8 % pour être remplacée par du bois, qui capte le carbone.

Mais il n’est pas fermé idéologiquement à plus de coupes. « La première étape, c’est de couper mieux et de valoriser mieux ce qu’on coupe déjà. C’est essentiel. Je ne vous donnerai pas un chiffre hypothétique. Ce que je vous dis, c’est qu’il n’y a pas d’opposition de principe à Québec solidaire. L’important est que ce soit fait en respect des obligations climatiques du Québec, en respect des écosystèmes et des communautés qui peuplent le territoire », a-t-il dit.