(Sainte-Germaine-Manneville) Les écoles et les hôpitaux devraient offrir des aliments du Québec dans une proportion de 70 % sous un gouvernement péquiste. Un virage nécessaire pour soutenir les agriculteurs québécois et atteindre les cibles de réduction de GES, selon la formation politique.

La crise sanitaire de la COVID-19 a mis en évidence la nécessité d’avoir un Québec autosuffisant, estime Paul St-Pierre Plamondon. « Si on n’est pas capable de garantir qu’on peut nourrir nos gens peu importe les circonstances à l’international, on prend un risque énorme sur l’essentiel », a-t-il fait valoir lors d’une entrevue à Radio-Canada Abitibi-Témiscamingue, en marge de son annonce sur l’indépendance alimentaire.

« C’est un devoir moral parce que si on ne fait pas ça, on ne sera pas capable de s’autosuffire si jamais il arrive une autre crise, une autre pandémie », a-t-il ajouté.

Le chef péquiste, qui s’est arrêté lundi à la ferme Mirolait à Sainte-Gertrude-Manneville dans la circonscription d’Abitibi-Ouest, a dévoilé que 70 % de la nourriture servie dans les écoles, les hôpitaux, les cafétérias des ministères et toutes les autres institutions publiques proviendra du Québec. En 2018, le Parti québécois proposait d’imposer une cible de 50 % aux organismes publics.

C’est la question environnementale qui explique le rehaussement de cette cible en 2022, a expliqué M. St-Pierre Plamondon lors de sa conférence de presse. « Si on n’arrive pas à une économie fondée sur des circuits courts, une économie circulaire de proximité, l’atteinte des objectifs dans notre plan sur les changements climatiques n’est pas atteignable », a-t-il soutenu.

Le plan environnemental du Parti québécois prévoit une réduction des émissions des GES de 45 % par rapport au niveau de 2010 d’ici 2030. « Les changements climatiques nous commandent de modifier notre économie pour qu’on encourage localement et que les circuits, comme la consommation de l’alimentation, soient basés sur l’alimentation locale », a-t-il soutenu.

Le premier joueur à donner l’exemple, ça doit être l’État québécois.

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

En septembre 2020, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, a présenté la première stratégie pour favoriser l’achat d’aliments québécois dans les institutions publiques. Actuellement, ces institutions achètent entre 30 % et 50 % de produits québécois alors qu’il n’y a aucune règle en place, rapportait La Presse Canadienne.

Le ministre Lamontagne n’avait pas par ailleurs pas précisé quel pourcentage d’achat était acceptable à ses yeux. À terme, le gouvernement se fixe l’objectif qu’au moins 60 % de produits québécois soient offerts dans les institutions d’ici 2025. Cela représenterait 180 millions de plus pour les producteurs ou 3000 emplois, écrivait La Presse Canadienne.

Le Parti québécois n’a pas chiffré son engagement, mais estime que l’initiative serait environ à coût nul en raison de l’augmentation de l’offre, le regroupement d’achat et les économies sur les circuits courts.

Le Plan stratégique 2019-2023 du MAPAQ vise à ce que 85 % des établissements publics québécois des secteurs de la santé et des services sociaux ainsi que ceux de l’éducation et de l’enseignement supérieur se dotent d’une cible d’achat d’aliments québécois.