(Laval) « Mettre des étiquettes à tout un chacun […] divise les Québécois », a déclaré la cheffe libérale Dominique Anglade dimanche, critiquant à mots couverts le nouveau chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre.

Dans son allocution samedi soir, le nouveau chef a déclaré que sa victoire montre que « la nation québécoise tient tête au wokisme ».

Lorsqu’on lui a demandé de réagir à cette déclaration et de définir le wokisme, Dominique Anglade a affirmé qu’« on n’est pas ici pour diviser les Québécois ». « Chaque fois qu’on est en train de mettre des étiquettes à tout un chacun, on divise les Québécois, et on n’a pas besoin de ça », a-t-elle ajouté en conférence de presse à Laval.

Pierre Poilievre est-il un acteur de division ? « Chaque fois que l’on pose des gestes pour diviser les gens, on est un acteur de division. Et là, je ne prétends pas… Il vient d’arriver en poste, on va voir comment le chef conservateur va se gouverner », a-t-elle balbutié, donnant l’impression de marcher sur des œufs.

« On va défendre les valeurs du Parti libéral du Québec de manière très forte, peu importe l’option qu’on a au niveau fédéral », a-t-elle dit, précisant qu’il s’agit de « valeurs d’inclusion ».

Les positions de M. Poilievre au sujet de la Banque du Canada et du bitcoin, « ce ne sont pas nécessairement des situations qui sont plausibles » selon elle.

Elle n’a jamais parlé à Pierre Poilievre et a tenu à lui rappeler les positions de son parti. « J’aimerais lui réitérer qu’on a des demandes très claires par rapport au gouvernement fédéral notamment sur la question du respect des champs de compétence du Québec. Réitérer également que l’on souhaite obtenir les pouvoirs pour les travailleurs étrangers temporaires. »

La défaite cuisante de Jean Charest – ancien chef libéral à Québec – n’aura pas de répercussions sur le PLQ, estime Mme Anglade. « Ça ne change rien à notre campagne électorale », a-t-elle dit.

Elle a décoché une flèche en direction de François Legault. « On se rappellera que François a encouragé tous les Québécois à voter pour le Parti conservateur. Peut-être qu’il aimerait répéter les propos qu’il a eus dans la dernière campagne fédérale ? »

Questionnée pour savoir si Éric Duhaime pourrait bénéficier de la victoire de M. Poilievre qui milite lui aussi pour un État moins interventionniste, elle a répondu qu’« au contraire, les Québécois se rendent bien compte de la nécessité pour l’État d’intervenir aujourd’hui », notamment afin d’aider la population à faire face à la hausse du coût de la vie et pour donner de meilleurs services aux aînés.