Les propositions des partis en matière de logement sont insuffisantes pour régler la crise actuelle, estime un organisme de défense des droits des locataires dans l’est de Montréal.

Dimanche, l’organisme Infologis a organisé une marche dans l’est de la ville dans l’espoir d’attirer l’attention sur cet enjeu, trop peu discuté jusqu’ici, selon l’un de ses responsables, Jean-François Bureau.

« Il doit y avoir plus d’attention mise sur ce sujet [du logement] simplement parce que c’est extrêmement déterminant pour l’ensemble des citoyens. Pour l’ensemble des électeurs, c’est la grande grande majorité de leurs revenus qu’ils mettent dans le logement », a expliqué ce dernier, en marge de l’activité.

Sans cibler un parti en particulier puisqu’Infologis se veut un organisme « non-partisan », Jean-François Bureau juge que les engagements des partis en matière de logement sont nettement insuffisants afin d’atteindre un « seuil d’équilibre » de vacances de 3 % des logements à l’échelle de la province.

« Il y en a des promesses qui sont plus ambitieuses que d’autres, mais c’est important aussi de ne pas miser sur une seule promesse, c’est-à-dire de promettre que la construction de logements sociaux. […] En attendant, ça prend un contrôle des loyers, puis d’autres solutions pour stopper les rénovictions, et cetera », explique Jean-François Bureau.

« On espère que les parties jouent la carte de se garder quelques promesses pour la fin de la campagne », ajoute-t-il.

Les engagements des partis

Si elle est reportée au pouvoir le 3 octobre, la Coalition avenir Québec s’est engagée à construire 11 700 logements sociaux et abordables dans le prochain mandat tout en étendant le Programme de supplément au loyer à 7200 logements supplémentaires.

De son côté, le Parti libéral du Québec (PLQ) propose d’augmenter l’offre de logements sociaux en déployant un plan d’investissement bonifié sur 10 ans afin de construire 50 000 nouvelles unités.

Québec solidaire promet pour sa part de construire 25 000 logements sociaux « modernes et écologiques » dans un premier mandat, notamment grâce à un programme d’acquisition d’immeubles. Le même nombre de logements sociaux seraient construits dans un deuxième mandat.

Le Parti québécois promet de construire 35 000 logements sociaux d’ici 5 ans en plus de 10 000 autres réservés aux étudiants. Le parti souhaite aussi mettre en place un registre des loyers et interdire Airbnb dans les villes où le taux d’inoccupation est inférieur à 3 %, entre autres.

De son côté, le Parti conservateur du Québec n’a pas d’engagements chiffrés en matière de construction de logements sociaux, mais entend aider les locataires ayant « des problèmes spécifiques pour accéder au marché locatif » grâce à des allocations dans le cadre des programmes existants d’allocation-logement ou de supplément au loyer.

Rappelons que la FRAPRU, un autre organisme de défense des droits des locataires, estime qu’il faudrait construire 50 000 logements sociaux en cinq ans afin de répondre aux besoins actuels des Québécois.

L’Union des municipalités du Québec MQ réclame 4500 nouveaux logements sociaux par année pour l’ensemble du Québec et un soutien accru aux municipalités et différents organismes du domaine de l’habitation pour que 13 400 logements abordables supplémentaires par année soient rendus disponibles dans la province.