(Rouyn-Noranda) Le Parti québécois s’engage à assujettir la Fonderie Horne à la norme québécoise d’émission d’arsenic d’ici quatre ans. Le chef Paul St-Pierre Plamondon ferme la porte à une aide de l’État pour permettre à l’usine de Glencore d’atteindre ses cibles de réduction.

Le chef du Parti québécois a mis pour une première fois dimanche les pieds dans le quartier Notre-Dame à Rouyn-Noranda, contiguë à la propriété de la Fonderie Horne, en compagnie de son candidat dans Rouyn-Noranda–Témiscamingue, Jean-François Vachon.

L’usine de Glencore est sur la sellette depuis quelques mois alors qu’elle négocie avec le gouvernement québécois le renouvellement de son attestation d’assainissement. À l’heure actuelle, l’entreprise est autorisée à émettre 100 nanogrammes par mètre cube d’arsenic dans l’air (ng/m⁠3) – c’est 33 fois plus que la norme québécoise qui est fixée à 3 ng/m⁠3.

Québec a annoncé en août que l’usine devra atteindre 15 ng/m⁠3 d’ici cinq ans.

Ce n’est pas suffisant, estime le Parti québécois. Un gouvernement péquiste imposerait plutôt à la fonderie d’atteindre le seuil de 15 ng/m⁠3 d’ici un an. « On vise la première année », a indiqué le chef péquiste en marge d’une annonce sur le rehaussement du financement des CLSC.

L’usine devrait par la suite atteindre la norme québécoise d’ici la fin d’un premier mandat, soit quatre ans. C’est le même engagement de Québec solidaire. Le Parti québécois n’avait pas encore fait connaître ses exigences envers la Fonderie Horne.

« Pour se rendre à [la norme de 3 ng/m⁠3], il va falloir être inventif, il va falloir que nos universités, nos centres de recherche se rendent là, et on va s’y rendre à mon avis. Ça ne prend pas un effort surhumain pour modifier le processus et se rendre [à la norme québécoise]. Il faut être honnête et réaliste, ça va prendre quatre ans », a expliqué Paul St-Pierre Plamondon.

Pas d’aide de l’État québécois

Le Parti québécois n’exclut pas par ailleurs de forcer l’entreprise à réduire sa production « si on voit que la pollution affecte la population de manière dangereuse » en cours d’atteinte de la première cible de 15 ng/m3. Paul St-Pierre Plamondon ferme également la porte à des investissements de l’État québécois pour aider la fonderie à atteindre les normes provinciales en vigueur. « Si c’est pour remplir des normes déjà applicables, il n’y a pas d’aide financière », a-t-il affirmé, dimanche.

La Fonderie Horne compte investir 500 millions pour atteindre un seuil d’émission d’arsenic de 15 ng/m⁠3 en 2027. Le gouvernement Legault s’est montré ouvert à offrir un soutien financier à l’usine pour qu’elle réduise ses émissions.