(Rouyn-Noranda) Il y a des enjeux « irréconciliables », beaucoup plus importants que la question de la résistance au wokisme, entre la vision de Pierre Poilievre et celle du Québec, estime Paul St-Pierre Plamondon. Le tandem « Trudeau-Poilievre » pourrait d’ailleurs raviver la nécessité de faire l’indépendance, croit le chef péquiste.

« Je ne veux pas entrer avec le mot wokisme, c’est pas le mien, c’est le sien. Et le problème avec ce mot-là c’est que ça inclut tout et rien », a déclaré dimanche le chef du Parti québécois. « Qu’est-ce que ce mot veut dire exactement ? Je préfère être précis : à propos de la liberté d’expression, il y a des enjeux au Canada et nous, au Québec, je pense qu’on a plus à cœur la liberté d’expression », a-t-il soutenu.

Le chef du Parti québécois a ajouté : « Éliminer des mots, au Québec en ce moment, il n’y a pas de soutien à ça alors qu’au Canada, ça semble aller de soi. Retirer des livres des bibliothèques… il y a de vrais débats où clairement la position du Québec n’est pas celle du Canada », a clarifié M. St-Pierre Plamondon.

Élu à la tête du parti avec une écrasante majorité de 68 %, Pierre Poilievre a vanté le travail des Québécois qui « défendent leur patrimoine, leur culture et leur langue » et de la nation québécoise qui « tient tête au wokisme ».

Selon Paul St-Pierre Plamondon, il faut souligner davantage « les intérêts vraiment importants qui ne sont pas réconciliables » entre la vision du nouveau chef du Parti conservateur et le Québec. Le chef péquiste cite plusieurs enjeux qui intéressent le PCC, mais pas les Québécois, comme l’exploitation des sables bitumineux et la place de la religion dans la politique, en Alberta.

« Je pense qu’on peut être tenté d’insister sur cet élément-là, mais l’essentiel ce sont des intérêts vraiment importants qui ne sont pas réconciliables et ça, il faut le souligner davantage que la question spécifique sur le wokisme », a expliqué Paul St-Pierre Plamondon, en marge d’une annonce à Rouyn-Noranda.

Selon le chef péquiste le tandem « Trudeau-Poilievre » pourrait raviver le projet de souveraineté. « Il y a des choses qui confirment la nécessité de l’indépendance du Québec », a-t-il ajouté. M. St-Pierre Plamondon a déploré le ton de la campagne conservatrice qui n’est pas celui « qu’on utilise en politique au Québec ».

« Ça peut amener des Québécois et des Québécoises à se demander ce qui nous rattache au reste du Canada dans cette équation Trudeau-Poilievre », a-t-il affirmé.

Avec Vincent Larin, La Presse