(Québec) Pierre Poilievre sera un « décentralisateur » et un « rassembleur, mais pas un “trumpiste” », selon Éric Duhaime. Le chef du Parti conservateur du Québec a réagi dimanche à la victoire sans équivoque de M. Poilievre qui est devenu le nouveau chef du Parti conservateur sur la scène fédérale.

Le chef conservateur québécois le perçoit comme un allié. Les deux hommes se connaissent depuis plus d’une vingtaine d’années. Éric Duhaime le considère comme un ami personnel. Ils ont milité ensemble à Ottawa et M. Poilievre avait même prêté main-forte à M. Duhaime lorsqu’il s’était présenté comme candidat pour l’Action démocratique du Québec en 2003.

« C’est un gars qui va, j’en suis convaincu, être rassembleur », a-t-il réagi. Il a souligné sa maîtrise du français et son intérêt pour le Québec. « Un chef conservateur parfaitement bilingue comme lui, ça fait longtemps – depuis Brian Mulroney, je pense – qu’on n’en a pas eu », a-t-il continué.

Il y a une certaine proximité idéologique entre les deux chefs. Par exemple, la loi sur le plafonnement des dépenses promis par M. Duhaime est inspirée d’une promesse faite par M. Poilievre durant la course à la direction.

Il s’est réjoui que le nouveau chef conservateur fédéral ouvre la porte au projet gazier de GNL Québec. Le Parti conservateur d’Éric Duhaime propose de le relancer durant la campagne électorale québécoise, au point d’en faire une question référendaire dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

« Les Québécois doivent comprendre que c’est important d’avoir un Parti conservateur fort au Québec, a-t-il fait valoir. Quand on regarde la politique fédérale, les plus décentralisateurs au Canada anglais ont souvent été du côté conservateur beaucoup plus que du côté des libéraux ou du NPD. »

Il estime qu’il aurait une oreille attentive de son homologue pour rapatrier les pouvoirs du fédéral en immigration au Québec.

M. Duhaime a également critiqué la comparaison entre M. Poilievre et l’ex-président américain Donald Trump. Le coporte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, avait qualifié le nouveau chef conservateur fédéral d’« émule trumpiste ».

« Encore une fois M. Nadeau-Dubois y va d’hyperboles qui sont complètement déplacées et des qualificatifs qui sont inappropriés, a-t-il commenté. Je ne vois pas en quoi il y a un parallèle, au contraire. M. Poilievre c’est un Canadien, il n’a rien à voir avec ce qui se passe au sud de nos frontières. »

Qu’est-ce qu’être woke ?

Dans son discours de victoire samedi soir, M. Poilievre a dit qu’il voulait redonner « de l’espoir aux Québécois » pour qu’ils reprennent « le contrôle de leur décision et de leur vie au lieu d’être contrôlé par un gouvernement centralisateur et woke à Ottawa ».

Comment Éric Duhaime définit-il le wokisme ? « Pour moi, c’est de vouloir diviser la société en fonction de différentes caractéristiques, a-t-il répondu. C’est toute l’idée de discrimination dite positive. Moi, je ne suis pas dans une dynamique de discrimination. »

Il a donné en exemple le fait que le Parti conservateur du Québec soit « le deuxième parti le plus diversifié au niveau culturel » et qu’il compte 40 % de candidatures féminines sans avoir eu à imposer de quotas.

Pour lui, Québec solidaire est un parti woke tout comme la Coalition avenir Québec à certains égards. « M. Legault joue la carte, mais nous autres ce n’est pas nos priorités le wokisme », a-t-il affirmé sans donner d’exemples concrets outre que « la volonté de bien paraître ».