Joliette restera-t-elle péquiste ou deviendra-t-elle à son tour caquiste ? C’est la question qui ronge actuellement le Parti québécois (PQ), qui tente d’y préserver ses acquis après le départ annoncé de sa figure de proue et ancienne vice-cheffe, Véronique Hivon. Le parti de François Legault entend d’ailleurs « mettre le paquet » sur cette circonscription dans les prochaines semaines.

« Véronique Hivon, ç’a été ma mentore depuis mes débuts en politique, en 2013. Je la vois faire une politique différemment, à échelle humaine et près des organismes communautaires. Ça me ressemble, c’est ce que je veux », lance la candidate péquiste dans Joliette, Véronique Venne.

Comme son parti à l’échelle nationale, celle qu’on surnomme « Véronique 2.0 » dans les rangs du PQ veut faire de la souveraineté un thème central de sa campagne.

« Depuis plusieurs jours déjà, je rencontre tellement de gens péquistes, fiers, indépendantistes. Ils me racontent qu’ils ont milité dans les années de René Lévesque, avec Bernard Landry. C’est incroyable comment les gens ici sont fiers de voir qu’il y a une relève à tout cela qui arrive », confie-t-elle.

Mairesse de Sainte-Marie-Salomé, Mme Venne veut notamment concrétiser un projet de résidences étudiantes au centre-ville de Joliette, dont une partie serait destinée aux Autochtones. « Je veux aussi plus de logements accessibles pour les familles, et vous savez qu’on rêve ici d’une maison en soins palliatifs. J’aimerais aussi créer un centre collégial professionnel en santé », énumère la candidate, qui se dit « débordante d’idées ».

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Photo Véronique Venne

On peut faire bien des choses même si on n’est pas au pouvoir, contrairement à ce que prétend la CAQ. Mme Hivon en est la preuve : elle a tellement fait de belles choses dans l’opposition.

Véronique Venne, candidate péquiste dans Joliette

Deuxième chance pour la CAQ

Face au Parti québécois, l’attaché politique François St-Louis retentera cette année sa chance. En 2018, il avait récolté un peu plus de 34 % des voix, perdant tout de même son élection par quelque 4430 voix aux mains de Véronique Hivon.

Cette fois, M. St-Louis a confiance qu’il va y arriver. « Je vais faire ce qu’il faut pour aller à la rencontre des gens et gagner leur confiance », promet-il en entrevue. « Je suis quelqu’un de très pragmatique, j’ai envie de continuer à servir, je veux faire partie du changement », lance-t-il aussi.

Le candidat dit sentir « beaucoup d’inquiétude » des Joliettains en raison de l’inflation et de la hausse du coût de la vie. Il promet d’ailleurs de s’y attaquer au niveau local en offrant plus de services à la population.

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François St-Louis, candidat caquiste dans Joliette

Un de mes engagements forts, ça sera de collaborer étroitement avec les 10 conseils de ville qui forment Joliette, afin de les aider à dynamiser les noyaux et le centre-ville. À la sortie de la pandémie, les commerces en ont grandement besoin.

François St-Louis, candidat caquiste dans Joliette

Sur le plan des infrastructures, M. St-Louis veut « concrétiser » rapidement les travaux de sécurisation de la route 158, considérée comme l’une des plus meurtrières au Québec dans les dernières années. Une première phase de travaux a commencé en juillet, mais « il faudra s’assurer que tous les travaux se réalisent dans les délais », affirme le caquiste.

Il s’engage aussi à mettre en place un héliport à l’hôpital de Joliette. « On a une région assez boisée et très vaste, donc c’est essentiel pour améliorer la sécurité et la santé de la population, voire des gens qui viennent comme touristes », soutient M. St-Louis.

Au coude-à-coude

Le site de projections Qc125 place pour l’instant le caquiste et la péquiste au coude-à-coude : 39 % des électeurs donneraient jusqu’ici leur vote au premier, pendant que 36 % appuieraient la seconde, restant ainsi fidèles au Parti québécois.

Un autre acteur conserve tout de même 12 % des appuis. Il s’agit du Parti conservateur (PCQ) d’Éric Duhaime, qui y présente l’enseignant en adaptation scolaire Pascal Laurin, qui a grandi dans le quartier Saint-Pierre, à Joliette.

« D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été fier d’être québécois. Jusqu’à récemment. La gestion de la pandémie par le gouvernement Legault m’a dégoûté. Nos libertés fondamentales et notre démocratie ont été mises à mal », dénonce d’ailleurs M. Laurin sur le site web du parti.

Il dit souhaiter que « nous vivions dans un système dans lequel tous auront leur place, dans lequel on fera confiance aux citoyens ». « J’ai choisi de me joindre au Parti conservateur du Québec pour redonner aux Québécois leur liberté, le plein pouvoir sur leur vie, mais surtout leur fierté », énumère-t-il.

Avec 9 % des intentions de vote, Québec solidaire présente pour sa part Flavie Trudel, une enseignante chevronnée du cégep de Lanaudière. Chez les libéraux, derniers en lice, on présente le médecin Malek Arab, qui est par ailleurs conseiller au le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) depuis 2018.