(Carleton-sur-Mer) Le Parti québécois (PQ) veut convaincre les 60 ans et plus de réintégrer le marché du travail en leur promettant des rabais d’imposition. Il s’engage aussi à permettre l’arrêt des cotisations à la Régie des rentes du Québec (RRQ) pour les 65 ans et plus. L’objectif est de ramener 150 000 travailleurs expérimentés à l’emploi d’ici 2030.

Le PQ s’engage sur la défiscalisation du travail pour « créer un mouvement » et inciter les plus de 60 ans à revenir sur le marché du travail.

« Au Québec, chez les 60 à 69 ans, le taux de participation au travail est de 37 % comparé à 43 % en Ontario et à un taux avoisinant le 50 % dans des pays comme le Japon, la Norvège, la Suède et la Suisse », a soutenu le chef Paul St-Pierre Plamondon, qui est en tournée en Gaspésie depuis lundi.

« Notre objectif d’ici 2030, c’est de ramener 150 000 travailleurs expérimentés et donc, atteindre des chiffres avoisinant le 50 % de taux de participation », a-t-il ajouté.

Le PQ promet donc d’offrir un « rabais d’imposition de 15 % » du taux en vigueur sur les derniers 35 000 $ déclarés en revenus, sans pénalité sur les rentes et pensions, jusqu’à un revenu annuel maximal de 80 000 $. « Les 15 000 premiers dollars ne sont pas imposés et les 35 000 suivants seront nettement moins imposés. Donc, les 50 000 premiers dollars sont drôlement intéressants », a-t-il déclaré.

Ce rabais d’imposition priverait l’État de revenus estimés à 2 milliards par année. Mais le PQ affirme que la mesure serait en fait « à coût nul » en tenant compte de la contribution du retour à l’emploi des travailleurs expérimentés. « Ça va rapporter de l’argent au net dans les coffres de l’État », a déclaré M. St-Pierre Plamondon.

Il a cité une étude de HEC Montréal « qui démontre que si on augmente le taux de participation de 37 à 50 % des 60 ans et plus, les retombées pour l’État seraient 2,6 milliards de revenus additionnels » selon la popularité de la mesure.

Le PQ permettrait par ailleurs aux personnes de 65 ans et plus de suspendre leurs cotisations au RRQ. Une mesure chiffrée « entre 200 et 300 millions ».

Dans le contexte de la pénurie de main-d’œuvre, le Parti québécois n’est pas le seul à vouloir séduire les 60 ans et plus pour qu’ils retournent sur le marché du travail. Samedi, la cheffe libérale Dominique Anglade a présenté deux incitatifs fiscaux pour y arriver. Un gouvernement libéral ferait passer de 15 000 $ à 30 000 $ l’exemption de base d’impôt des travailleurs de 65 ans et plus. Il mettrait aussi fin aux cotisations au RRQ pour les travailleurs de 62 ans et plus.

Paul St-Pierre Plamondon estime que les propositions péquistes permettront « d’enrichir les aînés » tout en aidant les PME qui peinent à trouver de la main-d’œuvre.

Dans le comté de Bonaventure où il se trouvait mercredi matin, la population âgée de plus de 60 ans atteint 34 %, soit plus que la moyenne québécoise qui est de 25 %, a soutenu le candidat péquiste Alexis Deschênes, qui est avocat à l’aide juridique.

« Il y a des gens [dans ce groupe d’âge] qui ont des revenus de 17 000 $, 18 000 $ par année. Une fois, un client, pour venir me rencontrer dans l’ouest du comté, […] il a dû prendre ses dernières économies, il a mis 2,50 $ d’essence dans son pick-up pour pouvoir venir me voir. Ce sont des choses qui existent encore. La pauvreté, elle est là », a-t-il dit.

La caravane du Parti québécois termine mercredi sa tournée dans l’Est-du-Québec et la Gaspésie avec un arrêt à Rimouski.

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