(Gatineau) François Legault a accusé Québec solidaire de vouloir faire exploser la dette du Québec avec son plan climat, et a affirmé qu’il « il faut être réaliste » dans la lutte aux changements climatiques. Plus tard, Gabriel Nadeau-Dubois a répliqué qu’il s’agit d’un mensonge et qu’en 2022, être responsable, c’est réussir le défi climatique. Il promet un cadre financier équilibré.

Dans son plan déposé dimanche, le chef parlementaire de QS a dévoilé que son parti financerait son plan climat avec des dépenses de programme de 7 milliards dans un premier mandat et des dépenses d’immobilisation de 74 milliards d’ici 2030, essentiellement en transport collectif, dont 29 milliards dans un premier mandat. L’objectif du parti de M. Nadeau-Dubois est de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 55 % en 2030 par rapport à ce qu’ils étaient en 1990, une cible plus élevée que celle de la CAQ, veut les baisser de – 37,5 %.

Mais si Gabriel Nadeau-Dubois juge que « c’est dans les 10 prochaines années que ça passe ou que ça casse » et que « c’est la décennie de la dernière chance », François Legault estime pour sa part que son plan est beaucoup trop cher pour les finances du Québec.

« Quand je regarde Gabriel Nadeau-Dubois, pour le nommer, et qu’il nous dit qu’il va investir 81 milliards de plus, je vous rappelle que la dette du Québec est de 190 milliards, donc il est en train de nous dire qu’il va augmenter de 50 % la dette du Québec », s’est-il alarmé lundi. « Il va falloir qu’il nous explique où il va prendre l’argent, de combien il va augmenter les impôts. Un moment donné, il faut être réaliste. L’argent ne pousse pas dans les arbres », a-t-il ajouté.

Mensonges

Le co-porte-parole de Québec solidaire ne l’a pas pris. « C’est complètement ridicule. C’est erroné. C’est faux. C’est un mensonge. Le cadre financier de Québec solidaire sera équilibré », a lancé M. Nadeau-Dubois en mêlée de presse à Gatineau. Il affirme que ce cadre sera dévoilé dans les prochains jours, en plus d’une liste des projets d’infrastructures polluants qui seront retirés du plan québécois des infrastructures.

« Quand François Legault dit ça, il ment aux Québécois. Ce qu’on a besoin en 2022, ce n’est pas quelqu’un qui raconte des histoires de peur sur la transition écologique, c’est quelqu’un qui prend ses responsabilités. Et en 2022 prendre ses responsabilités, ça veut dire quoi ? Ça veut dire mobiliser les québécois pour qu’on le réussisse le défi climatique, pas de baisser les bras comme le fait François Legault », a lancé le chef parlementaire de Québec solidaire.

Et c’est ensuite lui qui est passé à l’attaque. « François Legault connaît autant les changements climatiques que moi je connais la physique nucléaire », a-t-il raillé.

Depuis 24 h, le plan climat de Québec solidaire est salué par à peu près tous les experts en changement climatique au Québec […] Les Québécois ont le choix, qui croire, M. Troisième lien, ou les experts québécois les plus crédibles en changement climatique.

Gabriel Nadeau-Dubois

Le chef parlementaire de Québec solidaire s’en prend au plan caquiste, une « feuille de chou qui ne permet même pas d’atteindre la moitié de son objectif, déjà minuscule ».

La cible sera-t-elle atteinte ?

Lors de son premier mandat, la CAQ a déposé un plan pour une économie verte qui a identifié la moitié de l’effort à faire afin d’atteindre la cible de réduction des GES de 37,5 % d’ici 2030.

Dans une mêlée de presse lundi, François Legault a rappelé que la majorité des GES sont produits au Québec par les transports et les industries. Au niveau des entreprises, a-t-il dit, « on est en train de travailler sur l’acier vert, sur l’aluminium vert, sur l’hydrogène vert, sur la filière batterie. »

Mais « tout ça, ce n’est pas pour demain matin. Faut être réaliste ! », a plaidé le chef caquiste. « Il y a plein de technologies qui n’existent pas aujourd’hui, mais qui vont exister dans quelques années », a-t-il promis.

François Legault doit faire un important discours cette semaine sur le thème de l’environnement. Il s’agit d’un des cinq enjeux qui marqueront un potentiel deuxième mandat de la CAQ, a promis le chef caquiste en début de campagne.

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