(Montréal) Le Parti québécois promet de hausser le salaire minimum à 18 $ l’heure d’ici trois ans et de renforcer la Loi sur l’équité salariale en y prévoyant des pénalités pour les entreprises contrevenantes. Combien ? Paul St-Pierre Plamondon évoque « des milliers de dollars » sans autres détails.

En cette veille de fête du Travail, le Parti québécois prend l’engagement de faire passer le salaire minimum à 18 $ l’heure d’ici trois ans. Le chef Paul St-Pierre Plamondon a assuré que le gouvernement a « une responsabilité envers les quelque 200 000 travailleurs » qui gagnent le salaire minimum.

Le salaire minimum étant de 14,25 $ l’heure implique qu’un travailleur touche environ 27 000 $ annuellement, ce qui est moins que le seuil de revenus « viable » estimé à 30 000 $ par année.

« Dans son histoire, le Parti québécois a toujours été le parti des travailleurs. Pour reprendre l’expression de René Lévesque : “nous sommes un parti avec un préjugé favorable aux travailleurs”. Ça fait partie de nos valeurs depuis notre fondation », a fait valoir le chef péquiste dans un café de la rue Hochelaga, dans Camille-Laurin (anciennement Bourget) où il brigue les suffrages.

Plusieurs organisations syndicales et groupes communautaires, comme la FTQ et la CSN, ont réclamé en décembre dernier que le salaire minimum soit fixé à 18 $ l’heure.

Renforcer la Loi sur l’équité salariale

S’il prend le pouvoir le 3 octobre, un gouvernement péquiste réformerait la Loi sur l’équité salariale pour lui donner plus de mordant. Le PQ promet d’imposer des pénalités aux entreprises contrevenantes. Quelque 26 % des entreprises privées au Québec n’auraient pas amorcé de démarches pour se conformer à la loi, a indiqué Paul St-Pierre Plamondon. « J’en reviens pas », a-t-il lancé.

Le Parti québécois n’a pas fixé le montant de ces pénalités ni le délai que l’on accorderait aux entreprises pour appliquer la loi. « On va l’articuler de la manière suivante ; on va générer un projet de loi s’inspirant d’autres lois qui ont des clauses pénales, des mesures punitives pour les entreprises et en commission [parlementaire], on pourra évaluer à quel niveau on les fixe. […] On n’a pas ce matin rédigé le projet de loi », a-t-il expliqué.

Relancé par les journalistes, le chef péquiste a finalement évoqué que le montant des pénalités se calculerait en « millier de dollars » avec une gradation si l’entreprise est récalcitrante. Pour les délais prescrits, « c’est le genre de chose » qui serait établi lors de l’étude détaillée du texte législatif, a-t-il déclaré. « Là, on n’a pas parlé aux entreprises pour voir leur point de vue, ce qui serait raisonnable ou pas », a poursuivi le chef.

Le Parti québécois promet de mettre de l’avant sept mesures pour réformer la Loi sur l’équité salariale pour ramener l’écart salarial entre les hommes et les femmes à 5 % d’ici cinq ans. Selon l’estimation fournie par le PQ, l’écart atteint pour l’heure 9 %.

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